Je n'écris pas cet article pour stigmatiser ceux qui se disent ethno-différencialistes ou simplement racistes. Mon but est plutôt d'examiner si le terme d'européiste ou d'européen n'est pas plus juste et, surtout, plus judicieux et effectif pour gagner le combat des idées. Ainsi, dans mon article précédent, je parlais du stigma qui entoure le mot 'race' depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Mais ce n'est pas la seule raison.
Afin de ne pas parler de manière trop théorique, je vais prendre comme exemple Daniel Conversano, puisque ce créateur de contenu, expatrié en Roumanie, auteur et éditeur, se définit comme racialiste, ethno-différencialistes, voire parfois raciste. Si je ne partage pas ses convictions en ce domaine, c'est dû, je pense, au fait que j'ai pu grandir dans une campagne alsacienne préservée de l'immigration dans les années 1970 et 1980. J'ai fait une grande école de commerce, puis un an aux USA. C'est là que j'ai rencontré le plus d'extra-européens. Or, sur ce campus, tous ces jeunes étudiants étrangers avaient un bon niveau social et intellectuel. Certes, il y avait des affinités plus fortes entre Français, Allemands et Finlandais, entre Japonais, Taiwanais et Singapouriens et entre Américains, mais ces groupes étaient poreux et nos fêtes étudiantes mêlaient des Pakistanais, des Indiens, des Chinois, des Sud-Africains de couleur, nous les Européens... Bref, j'ai eu la chance de connaitre un 'multiculturalisme heureux' qui fonctionne quand les gens sont bien élevés, financièrement aisés et poursuivent une bonne éducation.
L'histoire de Daniel Conversano est très différente. Il a une quinzaine d'années de moins que moi et a grandi dans un quartier populaire et peuplé d'immigrés de la ville de Grenoble. Dans les vidéos qu'il a posté sur ses débuts, il explique qu'il n'était pas raciste quand il était enfant. Il avait des potes arabes pour la simple raison qu'il y avait beaucoup d'arabes dans sa classe et son quartier. Mais, en grandissant, ces nombreux enfants sont devenus des adolescents incultes et méchants. Daniel a vécu l'enfer du multiculturalisme. Il est devenu raciste au contact de la racaille et d'une immigration qui ne lui donnait plus le sentiment d'être en France, en sécurité dans un espace civilisé. Je trouve cette réaction un peu triste, mais compréhensible et je le trouve bien moins critiquable que les élus de tous bords qui ont laissé la France se faire envahir.
Cependant, ne pas être racialiste ne m'empêche pas de vouloir que la France contrôle bien son immigration. En réalité, depuis le premier choc pétrolier et l'apparition du chômage, la France n'avait plus besoin de main d'oeuvre bon marché pour son économie.
Ne pas être racialiste ne m'empêche pas de voir dans l'islam une religion incompatible avec la démocratie et les valeurs occidentales.
Ne pas être racialiste ou raciste ne signifie pas être anti-raciste et universaliste. La civilisation judéo-chrétienne occidentale est singulière et supérieure aux autres civilisations. La preuve en est que nos pays occidentaux sont les destinations rêvées des populations du Tiers Monde.
Ne pas être racialiste ou raciste n'a pas empêché Jospin de dire que la France ne pouvait pas accueillir toute la misère du monde. Même la gauche comprend que si l'on fait venir beaucoup de gens de pays en guerre civile ou en ruine, ils viennent aussi avec leurs problèmes, leurs conflits. L'exemple le plus récent, ce sont les émeutes entre Indiens hindous et Pakistanais musulmans en Angleterre ces dernières semaines.
Sur quoi repose l'ethno-différencialisme de Daniel Conversano? A-t-il des meilleurs arguments à proposer pour préserver notre civilisation? J'ai certainement des lacunes, mais d'après ce que j'ai compris, la pierre angulaire du racialisme est 'la carte des QI' qui montre qu'en moyenne les Occidentaux et les Asiatiques du Nord (Chine, Japon, Corée) ont un QI plus élevé que les Africains et Orientaux.
Cette carte des QI montre surtout que dans les pays sous-développés où l'éducation est lacunaire les QI sont plus faibles qu'ailleurs. C'est logique. Une partie de la gauche, notamment aux USA, semble d'accord avec ce constat, puisqu'elle pousse les universités à pratiquer de la discrimination positive: un afro-américain reçoit des points supplémentaires au test d'admission, tandis qu'on va en retrancher au blanc et à l'asiatique.
Mais un QI inférieur est-il un argument fort contre l'immigration? En période de plein emploi (ou dans des pays européens qui connaissent le plein emploi), les entreprises pourraient argumenter qu'elles ont aussi besoin d'une main d'oeuvre peu qualifiée et qu'un QI bas est encore suffisant pour faire livreur Uber ou la plonge dans un restaurant. D'ailleurs, si ces employés sont moins futés, il sera plus simple de les exploiter et de les manipuler, se dit peut-être le patronat. Les élites pourraient donc favoriser cette immigration à cause du QI bas, si c'est sur quoi porte le débat.
Mais, en admettant que l'Europe contrôle mieux ses frontières et qu'elle demande à tous les migrants de faire un test de QI. Imaginons qu'elle fixe à 98 (la moyenne en France) ou 100 le niveau requis pour venir. Or, si seulement 10% obtiennent ce score, cela correspondrait encore à plus de 4 millions d'immigrés potentiels par an rien que pour l'Afrique !
Est-ce que cela va résoudre les problèmes liés à l'islam si les immigrés ont tous un QI moyen ou supérieur à la moyenne? Quand le jeune Daniel est devenu racialiste, est-ce parce qu'il trouvait intolérable que ses camarades de classe Maghrébins ne puissent jamais goûter ni le plaisir littéraire des souvenirs induits par le goût de la madeleine au thé chez Proust, ni la profondeur philosophique des dialogues de Platon? Ou bien, est-ce le comportement tribal, violent et quasi sauvage de ces Maghrébins, faisant à autrui ce qu'ils ne voudraient pas qu'autrui leur fasse, qui l'avaient choqué? En un mot, est-ce la bêtise et l'inculture ou la violence et la méchanceté d'une partie de cette jeunesse immigrée qui a radicalisé Daniel et qui pose problème à la France?
Or, la règle d'or, principe chrétien, de traiter tout le monde de manière juste et égale est le principe fondamental de notre civilisation. C'est la raison pour laquelle même les extra-européens préfèrent faire leurs achats dans un hypermarché occidental qu'au souk, car les prix ne sont pas fixés à la tête du client. Ce principe nous permet aussi de signer des contrats de long terme avec des pays différents, car ils peuvent avoir confiance dans notre parole et notre signature. Les pays où le favoritisme est tribal ou communautaire (les pays d'Afrique et les pays Arabes) ont plus de mal à se développer, car ils ne fonctionnent pas au mérite. Ils ne se font confiance qu'entre eux. Cette règle d'or doit donc être chérie et protégée des abus par les organisations de droits de l'homme, car elle permet des interactions paisibles et productives, basées sur l'ordre du droit, entre gens civilisés.
J'ajoute encore un mot sur le métissage, un sujet qui préoccupe de nombreux racialistes. Marié à une Taiwanaise et père de deux enfants, je ne prône ni ne condamne pas le métissage. La communication est plus difficile avec quelqu'un qui parle une autre langue et a une autre culture, mais si l'amour est fort, il peut surmonter ces obstacles. A chacun de suivre sa voie et ses convictions, mais souvent on finit par choisir une passion, car "le coeur a ses raisons que la raison ne connait pas." L'homme européen aspire à la liberté et au bonheur. S'il a envie d'aimer une femme d'ailleurs, c'est la vie!
Mais le métissage reste un phénomène marginal et, dans de certains cas, c'est un signe encourageant pour l'assimilation des enfants nés de ces unions. Si le parent français est dominant, il pourra transmettre ses valeurs et sa culture à ses enfants. Le vrai péril démographique pour la France et l'Europe, c'est le regroupement familial, la venue de femmes, parfois plusieurs (!), issus des mêmes régions que leur mari immigré. Le vrai péril, c'est le phénomène du grand remplacement.
En conclusion, je trouve donc que le racialisme n'apporte pas des arguments supplémentaires pour protéger l'Europe. Au contraire, il a plutôt un effet contraire, puisqu'il divise notre camp depuis 1981. Les arguments civilisationnels et européistes, que Daniel met souvent en avant, me semblent plus que suffisants.