'Désolé Jean-Pierre' est le premier roman de Daniel Conversano, la personne dont j'ai parlé dans mon article précédent. Au niveau du style, j'ai trouvé que cela ressemblait beaucoup à celui de l'auteur le plus lu actuellement, Michel Houellebecq. La narration est donc celle d'un Français désabusé qui aimerait sortir ses compatriotes de leur torpeur, mais lui-même mène une vie dissolue et pourries faite de murges, de plans cul et de petits boulots. Contrairement aux héros cadres supérieurs de Houellebecq qui vivent malheureux dans le confort moderne, le jeune héros de Conversano est un prolétaire qui ne supporte pas le contact fréquent qu'il a avec l'immigration africaine et musulmanne. L'ambiance est donc encore plus glauque, car il n'y a même pas la consolation du luxe et des plaisirs matériels. Ce personnage est un mélange de Conversano et de ces jeunes techniciens en informatique que Conversano emploie et qu'il côtoie donc de près.
Avec ce narrateur plus jeune, d'origine sociale plus basse et confronté directement à l'impossibilité de la coexistence multiculturelle, il est assez naturel que la violence et le meurtre apparaisse comme une solution aux problèmes auxquels il fait face. Quand on est jeune et qu'on n'a rien à perdre, on ne se résout pas à la soumission comme chez Houellebecq. Mais le début de ce livre n'est pas entièrement lugubre. Le désespoir est contrebalancé par un humour qui m'a fait penser à Trump, car chaque personnalité du monde médiapolitique reçoit un nouveau nom, proche du nom réel pour permettre au lecteur de le reconnaitre. Et ces noms pastiches sont souvent à se rouler par terre. (Je n'en dévoile aucun afin de laisser le plaisir de la lecture aux futurs acheteurs de ce roman.)
Il y a quelques passages où le roman colle un peu trop à l'idéologie identitaire de Daniel Conversano et l'histoire semble alors un prétexte à exposer ses idées sur les ethnies, le peuple, l'immigration... Mais si l'histoire sait revenir au centre du livre grâce à une bonne intrigue et une narration plaisante, je crois qu'on peut aussi y lire le parcours idéologique de l'auteur. Au commencement, l'antisémitisme est outrancier, très présent et les envies de violence sont une vraie obsession. Mais ces deux sentiments s'estompent progressivement, surtout avec (spoiler alert!) la rencontre d'Hélène, son âme soeur.
On finit même le livre par le dépassement de la haine, de l'envie de meurtre par l'amour, le projet de fonder une famille et l'évasion dans un autre pays, encore vierge de toute immigration extra-européenne. On se croirait presque dans un film Hollywoodien avec happy end! Ceci est est exactement ce que Daniel Conversano prône dans ses vidéos et ce qu'il a lui-même réalisé en se mariant à une Roumaine et en vivant à Bucarest avec leurs 2 enfants. En cela, la fin de ce roman diffère du pessimisme de Michel Houellebecq qui ne voit pas d'issue au nihilisme moderne et au déclin de l'Occident, et qui se soumet. Mais il diffère aussi de 'Guerre civile raciale' de Guillaume Faye, livre édité par Daniel Conversano, qui envisage sérieusement la violence d'une guerre civile raciale en France.
Houellebecq, Faye et Conversano résument donc les 3 réponses possibles face au danger de l'immigration: la soumission (subir), le combat ou la fuite. Il peut sembler paradoxale que Faye et Conversano ne soient pas sur la même ligne sur la meilleure manière de combattre l'immigration. Mais pour Conversano, l'explication du départ est assez simple. Ce combat n'aurait pas eu lieu d'être si les identitaires avaient été écoutés dans les années 1970/80, voire même en 2002. Cela fait 40 ans que la majorité des Français votent pour des politiques qui ne changent rien aux flux migratoires. De plus, les gouvernements actuels continuent de voir les groupes identitaires comme des dangers et non comme des alliés. Aucune violence émanant de ce camp identitaire ne serait tolérée ni par le gouvernement, ni par la justice française. Pour ces 2 raisons, la guerre civile qui monte petit à petit ne doit pas concerner l'extrême droite. S'y impliquer serait même contreproductif.
En cela, Daniel Conversano fait preuve de beaucoup de pédagogie et délivre un message positif de non violence à ces lecteurs FAF (la France au Français). Il prône la non-violence, l'amour de la famille et des siens. Et puisque la France urbaine n'est plus paisible, sauf s'il on se soumet, il propose cette évasion vers une campagne fançaise isolée ou, encore mieux, vers les villes d'Europe de l'Est. Conversano prend le risque d'être qualifié de méchant raciste par la majorité des Français et de traitres par les nationalistes. Mais je trouve qu'il rend un grand service à la France et à ses jeunes en cherchant à transcender la misère sociétale par un projet concret de fonder une famille dans un endroit paisible.
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