Tuesday, December 1, 2020

S'évader avec Daniel Conversano


Vu que Daniel Conversano s'affirme ethno-différentialiste (voire plus explicitement raciste), je vais immédiatement préciser que c'est la partie de son discours à laquelle je souscris le moins. En effet, j'habite depuis 24 ans à Taiwan, suis marié avec une Taiwanaise et y élève nos 2 enfants à double culture et nationalité. Comme pour beaucoup d'expatriés, tout commence par une histoire d'amour, et l'amour de jeunesse est toujours une passion aveugle! Mais si je ne me sens pas si dépaysé à Taiwan, c'est car ce pays dynamique d'Asie a su se rallier au capitalisme et adopté à un grand nombre de normes occidentales (sans les dénaturer par le gauchisme, pour l'instant). Avant de refermer ma parenthèse, je me permets une petite note de morale inspirée de mon crédo protestant et libéral à la Martin Luther King: je juge plus volontiers une personne selon les qualités de son caractère que selon la couleur de sa peau. Mais je crois que c'est aussi le cas pour Daniel Conversano, puisqu'il n'a pas hésité à rendre un très bel hommage à Tepac, qu'il cherche à rentrer en contact avec Aldo Sterone et qu'il adorerait visiter le Japon. Bref, son ethno-différentialisme est très raisonné et ne l'empêche pas de côtoyer des gens sympas et intelligents de tous horizons. En fait, je le trouve moins discriminant et plus ouvert que moi! Tous les cons m'insupportent. Daniel, lui, reste dans une certaine empathie avec les gauchistes, les incultes, pourvu qu'ils soient issus d'un peuple Européen! 

Malgré cela, je ne doute pas de la sincérité de ses opinions ethno-différentialistes, car Daniel Conversano s'épargnerait beaucoup de problèmes et pourrait toucher un public bien plus large s'il se faisait simplement chantre de l'Europe (avec sa chaine 'Vive l'Europe', si bien nommée, par exemple!) et de l'Occident. D'un autre côté, c'est tellement naturel de se sentir plus proche de sa famille que de gens de sa région, et que des gens de sa région que des gens de son pays... que je n'y vois rien de méchant si c'est fait dans la légalité et la bienveillance (spoiler alert: c'est le cas chez Daniel!)

Revenons au début de ma découverte de Daniel Conversano. Elle a débuté cet été avec cette vidéo fleuve de 4 heures sur les faits divers tragiques qui ont coûté la vie à Axelle, à un chauffeur de bus... Et depuis, je ne loupe quasiment aucune de ses vidéos. J'adore sa liberté de parole. Les idées dans ses monologues sont souvent inattendues, parfois provocatrices, mais sincères et très souvent bien vues, même si je ne souscris pas à tout. Mais en général, je dois admettre que sa vision est très réaliste et proche de la mienne. Il refuse tout complotisme, ne s'adonne pas à l'anitisémitisme primaire de l'ancienne droite nationale (il trouve même que Zemmour serait le meilleur candidat de la droite nationale, même s'il n'est pas fan absolu non plus) et sait reconnaitre ses erreurs.

En fait, Daniel Conversano s'est construit sa propre idéologie et ne suit personne en particulier, même si je le sens assez proche de Rochedy. Et d'un point de vue économique, avec beaucoup de bon sens et sans être un libéral philosophique, il est du côté du capitalisme libéral à échelle humaine et voit bien que l'Etat français n'est pas libéral. D'ailleurs, il trouve à juste titre que notre ère actuelle montre la supériorité du modèle capitaliste occidental et que jamais l'humanité n'a été aussi riche. Et cette création de richesse est le fait du génie humain au service des entreprises. Certes, on assiste à un recul dans la création artistique, littéraire..., mais c'est parce que les jeunes de talent d'aujourd'hui deviennent ingénieurs, hommes d'affaires...!

Daniel Conversano voit les réussites de l'Occident là où beaucoup ont une vision très négative de notre époque. Il voit aussi les problèmes et le déclin actuel de la France, mais il ne fait pas que s'appitoyer dessus. Il offre aussi des solutions. Cela me rappelle qu'il y a près de 20 ans, j'avais écrit quelques articles qui furent publié dans Les 4 Vérités Hebdo, alors édité par Alain Dumait. J'ai retrouvé celui-ci sur Immigration et prospérité - Les 4 Vérités Hebdo - La publication anti bourrage de crâne (les4verites.com) C'est un article qui n'a presque pas pris une ride, sauf que la situation est pire maintenant. 

La plupart des libéraux continuent de ressasser les mêmes constats, les mêmes propositions et se lamentent de perdre à chaque élection. En cela, les libéraux sont un peu comme les nationalistes. La population n'aime pas les impôts, les taxes et l'immigration, mais en pratique, elle continue de voter pour des étatistes qui augmentent les dépenses publiques et l'immgration! -Là, avec beaucoup d'humour, Daniel ferait une petite blague pour détendre les sphynctères, car on l'a profond!

Face à cette réalité électorale, les nationalistes et les libéraux sont dans la loose et ne changent pas vraiment de stratégie ou d'approche. Daniel Conversano est plus lucide que tous ces commentateurs et politiques. Il a compris qu'il fallait changer d'approche et voir grand et beau. Il propose aux jeunes Français de sa génération (ou plus jeunes) un programme d'évasion.


Sa première évasion, c'est la culture, la littérature (il est écrivain et éditeur), les films (il est cinéphile), la musique Européenne (il a fait un Live sur Schubert!) En montrant la beauté et la grandeur de notre culture occidentale, il cherche à inspirer, à donner confiance en soi et à éduquer son public. Il fait cela aussi, car la culture prime sur la politique. Les grandes idées germent dans la culture avant de se traduire en termes politiques. C'est quelque chose que Mark Steyn a aussi compris depuis longtemps, avec une ligne conservatrice très similaire.

Sa seconde évasion, c'est de choisir la légalité et la non violence afin de ne pas aller en prison! Ce choix est à la fois instinctif et réfléchi, car Daniel Conversano, malgré sa grande taille, a bien plus l'âme de l'artiste bienveillant que celle du guerrier patriote. Et car il sait que la justice française n'est pas de son côté. S'il allait un tant soit peu sur le chemin de la violence, il encourerait les peines maximales.

Sa troisième évasion, c'est d'aider son audience (masculine à 99%)  à trouver une compagne de coeur et de sexe. Car si la culture c'est bien, le cul, c'est encore mieux! Il donne d'excellents conseils et parle très crûment, comme mon meilleur ami d'enfance, de sexe. Son but n'est pas le plaisir superficiel des sens, mais le bonheur bien plus profond de permettre à des célibataires de fonder une famille et d'y trouver un sens pour leur vie. C'est d'ailleurs la conclusion, la morale, du magnifique livre 'La servitude humaine' de Somerset Maughan: "The simplest pattern – that in which a man was born, worked, married, had children, and died – was likewise the most perfect". 

Sa quatrième évasion, c'est de tirer les conséquences pratiques de son malaise en France: l'évasion vers l'Europe de l'Est et la Roumanie d'où vient sa femme! Effectivement, j'avais lu que la majorité des Français expatriés sont mariés avec une personne de leur pays d'accueil. Et il donne des conseils pratiques dans ce sens aux jeunes Français qu'il essaie de convaincre que c'est là-bas qu'ils auront un meilleur avenir qu'en France. Et comme j'ai quitté la France depuis 1996 pour Taiwan, une ile moins développée que la France à l'époque, j'arrive assez à m'identifier à sa démarche. Et je vais même exposer quelques raisons supplémentaires pour l'aider à convaincre d'autres jeunes Français à s'évader!

En tant que libéral, ce qui m'a fait tiquer lors de ma première année dans la vie active en France, c'est que plus de 60% de mon salaire complet (le brut + charges patronales) partaient en impôts et en cotisations sociales. Et je ne comptais pas la TVA et les taxes sur l'essence! Or, je considère que si l'imposition dépasse 50%, on travaille d'abord pour la communauté avant de travailler pour soi. Or, être libre, c'est d'abord travailler pour soi. 

De plus, dans mes cours de finance en sup de co dans les années 1990, j'avais appris que le système de retraite ne sera pas tenable avec une démographie en déclin. La solution sera privée et plus on attend de réformer ce système, plus cela sera difficile. Plus on est jeune, plus on a donc intérêt à sortir de ce système de Ponzi et de mettre de l'argent de côté soi-même. La retraite par répartition, c'est un système où les vieux captent et dépensent l'épargne des jeunes. Rien que cela, c'est déjà très pervers. Mais c'est aussi de l'épargne qui est dépensée au lieu d'être investie et cela conduit donc au déclin économique. Et ce système profite en premier lieu aux hommes politiques à la retraite, ceux qui sont responsables de la situation présente. Il ne faut donc pas hésiter à précipiter la fin de ce système insoutenable et injuste.

Daniel Conversano dit qu'il y a des places à prendre à l'Est. En effet, ces pays sont en période de rattrapage et se développent plus vite que la France. Or, quand le gateau devient plus grand, il est plus simple d'en prendre sa part que quand il reste de la même taille. C'est ce que j'ai vécu à Taiwan. La croissance y est le double ou le triple de celle de la France, et on se sent psychologiquement mieux de vivre dans un pays en croissance que dans un pays qui stagne, voire décline cette année. (Taiwan aura une croissance de +1.7% en 2020 et la France -8%!) De plus, cette croissance se fait souvent grâce à des investissements étrangers, du commerce international et il est plus simple d'y jouer un rôle quand on a soi-même une dimension internationale. 

En conclusion, je dirais que, Daniel Conversano est un peu comme un coach personnel. Il y a 150 ans, il aurait été curé comme Fernandel, le leader d'une congrégation de jeunes croyants dans un petit village de Provence, entre la France et l'Italie, quoi! Il dirait "Allez, mariez-vous! Faites des enfants! Toi, mon petit Marcel, je vais te donner des cours d'écriture car je sens que tu as de l'imagination!"