Sunday, December 30, 2018

Les avantages de ne pas avoir un Smic pour les plus pauvres

A Taiwan, le salaire minimum est de 140 NTD soit environ 4 Euros de l'heure quand il est presque de 10 Euros brut en France (et 11.5 Euros avec les charges patronales). Comme le chômage à Taiwan est sous la barre des 4%, on peut considérer que ce chômage est surtout frictionnel et n'est pas causé par le niveau du salaire minimum. En effet, si le salaire légal est fixé au-delà d'un certain seuil, les personnes les moins productives n'arrivent plus à trouver d'emploi, car leur employeur n'arriverait pas à couvrir leurs salaires par les revenus que génèrent leur activité. C'est le cas de la France. Les personnes les moins qualifiées ne trouvent pas de boulot, car elles n'arrivent pas à générer plus de 11.5 Euros de valeur ajoutée par heure.

A première vue, la situation d'une personne sans emploi en France semble plus avantageuse que celle d'un travailleur Taiwanais au bas de l'échelle des salaires. En France, grâce à un système de protection sociale très coûteux, le montant de ces aides dépendra aussi du nombre d'enfants. Admettons qu'une personne sans emploi reçoit 8 Euros, autant que le Smic net. Si l'on déduit la TVA de 15% en moyenne, c'est 6.8 Euros hors taxe qu'il peut dépenser. Avec ce revenu, il peut s'acheter 6.8/11.5 = 35 minutes de services d'une personne au Smic.

A Taiwan, les charges sur les bas salaires sont faibles, et la TVA n'est que de 5%, mais elle est nulle sur les produits agricoles. Admettons tout de même une fiscalité totale de 10% au bas de l'échelle des revenus. Avec une heure de travail, le salarié Taiwanais le moins payé peut donc s'acheter 4x.9/4 = 54 minutes de services d'une autre personne au salaire minimum.

D'un point de vue du calcul économique, un salarié Taiwanais à 4 Euros peut donc acheter 54 minutes de services contre 35 minutes pour un assisté social ou quelqu'un au Smic en France. Dans la pratique, qu'observe-t-on à Taiwan? Un grand nombre de services à faible valeur ajoutée sont viables économiquement et profitent aux plus pauvres en leur donnant du travail et des services. Les très nombreux petits restaurants bon marché sont un bon exemple. Un repas simple, mais complet composé de riz, de viande et de légumes coûte entre 2 et 4 Euros dans la plupart des petites échoppes de Taipei! Un revenu de marché, qui semble bas vu de France, permet donc de baisser le coût de la vie pour les plus défavorisés. Et il permet aussi de produire plus, car toute la population active désireuse de travailler trouve un emploi ou crée le sien.

Remarquons que ce calcul économique fonctionne surtout si chaque personne a des compétences particulières. Dans un pays en voie de développement où chacun ne sait que planter des légumes et élever des poules, cela n'a pas grand intérêt de payer d'autres personnes pour faire ce que l'on sait faire soi-même. Mais plus l'économie est avancée et nos besoins complexes, plus on a besoin de faire appel à des personnes spécialisées dans leur domaine.

Je peux aussi vous citer mon métier comme exemple. Il y a 14 ans, j'ai inventé le métier de blogueur de thé! Je tiens un blog bilingue anglais et français sur le thé, sa culture, son histoire, sa préparation... Et j'ai créé une boutique en ligne qui vend du thé de très haute qualité, quasi introuvable en Europe, ainsi que les accessoires pour le faire. Je donne également des cours de thé à mes clients et écrit des livres numériques sur le thé. Plusieurs centaines de clients d'Amérique du Nord et d'Europe me passent commande et font appel à mes services chaque année. Mon activité ne génère pas une grande marge et j'ai calculé qu'elle ne me permettrait pas d'en vivre en France s'il fallait payer l'URSSAF, la TVA... Mais à Taiwan, cette petite marge est peu imposée et le coût de la vie n'est pas bien élevé, si bien que je peux vivre de ma passion.

Ainsi, la faible imposition du travail permet de baisser le coût de la vie et de rendre des activités à faible valeur ajoutée plus rentables. Cela augmente donc le choix de boulots que l'on peut faire. On est moins obligé de maximiser son revenu. On peut choisir un travail plus en harmonie avec ses envies, son rythme ou sa passion. Un tel système convient donc particulièrement aux artistes et à tous ceux en recherche de modes de vie alternatifs! On trouve aussi un grand nombre de quadras et de quinquagénaires qui se mettent à leur compte après plus de 20 ans de salariat. Une de mes amies Taiwanaises est prof de quilt tandis que son mari est devenu pâtissier privé travaillant exclusivement sur commande. Ils gagnent moins qu'auparavant, mais ils ont gagné en liberté et trouvent plus de satisfaction personnelle dans leur travail.

La suppression du SMIC et un allègement considérables des charges sur le travail bénéficient donc même aux salariés les plus modestes. Voici comment on pourra réduire la pauvreté et le chômage en France!

Sunday, December 23, 2018

1989-2019: 30 ans de chute du mur

L'an prochain, nous fêterons les 30 ans de la chute du mur de Berlin. Cet événement eut lieu après la fuite de nombreux Allemands de l'Est vers l'Ouest, puis à des démonstrations populaires hebdomadaires à Dresde, puis dans d'autres grandes villes Est-Allemandes. (Remarque: toute similitude avec l'expatriation d'un nombre croissant de Français jeunes, éduqués ou riches, et la révolte des Gilets Jaunes mérite d'être méditée.)

Peu après la chute du mur, ce sont tous les régimes communistes d'Europe de l'Est et l'URSS qui s'éffondrèrent. La Chine avait déjà pris un virage libéral pour son économie au début des années 1980 sous Deng Xiao Ping. Après la révolution culturelle, ce communisme débridé qui fit des millions de morts, le nouveau dirigeant Chinois avait compris dès le début des années 1980 que la liberté économique est la clé de la prospérité. Ce changement se fit sans fanfare, mais ce fut un événement majeur de la fin du 20ème siècle, car il permit à plus d'un milliard de Chinois de sortir de la pauvreté en l'espace d'une génération.

La chute du mur de Berlin en 1989 fut la preuve éclatante que le communisme et le socialisme, cela ne marche pas et que cela ne marche nul part. Un Etat et ses technocrates n'arrivent pas à gérer et faire prospérer un système aussi complexe que l'économie d'un pays. Pour cela, il faut des entrepreneurs, des investisseurs, des consommateurs qui cherchent chacun à maximiser leur argent en toute liberté et responsabilité avec un Etat qui garantit l'ordre et la propriété individuelle. Mises avait montré les contradictions du socialisme dès 1922. Hayek avait prolongé cette reflexion en 1988 avec La présomption fatale, les erreurs du socialisme.

Bref, rarement une théorie économique ne fut aussi bien démolie autant sur le plan théorique que dans la pratique. C'est pourquoi, ces 30 dernières années, les journalistes et toute l'intelligentsia française ont pris leurs distances avec le socialisme et se sont convertis au libéralisme. Du jour au lendemain, les chroniqueurs arrêtèrent de citer l'Humanité et Libé dans leurs revues de presse. Les journalistes traitèrent les politiques d'extrême gauche avec la même répugnance que ceux d'extrême droite. Les faux intellectuels de la vraie gauche furent ignorés du débat démocratique, car ils s'étaient trompés et refusaient de le reconnaitre. Un débat entre un gauchiste et une populiste réclamant tous deux le retour de l'ISF sur France Inter est aussi absudre que la notion même de radio publique en 2018.

Au contraire, les médias français donneraient une place de choix aux entrepreneurs privés, aux économistes libéraux comme Charles Gave, aux associations de contribuables (comme l'IFRAP). On ne compte plus leurs passages sur les grandes chaines de radio et de télévision! Grâce à cet exposition médiatique, les concepts et les avantages du libéralisme comme la flat tax, le salaire intégral, la retraite par capitalisation, la protection de la vie privée, les bienfaits du libre-échange... ne font plus de mystère pour les Français. La patrie de Montesquieu, Jean-Baptiste Say et Bastiat s'est tellement convertie au libéralisme qu'elle est devenue la championne d'Europe et de l'OCDE des ... prélèvements obligatoires!!!?

Il y a quelque chose qui cloche! J'ai pris mes désirs pour des réalités. Force est de constater qu'en France, le mur existe encore dans les têtes de tout le monde politico-médiatique. Le libéralisme reste un repoussoir, un grand inconnu. De Le Pen à Mélenchon, en passant par Xavier Bertrand à Macron, de Dupont-Aignan à Jadot, absolument toute la classe politique française veut un Etat fort, toujours plus de services et de dépenses publiques. Personne n'envisage une baisse généralisée des impôts, mais tout au plus une baisse de quelques impôts payés par ses électeurs!

Toute la classe journalistique, politique et administrative ne parle que d'une seule et même voix en faveur de plus de fonctionnaires, de chasse aux fraudeurs du fisc, de contraintes sur les entreprises, de SMIC qu'il faut augmenter ou garder. Et au lieu de baisser franchement les cotisations sur les bas salaires, la technocratie continue de bricoler des usines à gaz comme la prime d'activité, afin de distribuer d'une main (une partie) de l'argent qu'elle vient de prendre de l'autre!

La révolte des gilets jaunes a débuté par le refus de la limitation de vitesse à 80 km et des taxes sur l'essence. Certaines revendications sont confuses car l'extrême gauche essaie de la récupérer et car les principes libéraux sont si peu connus en France. Mais en s'opposant aux dogmes de l'Etat bienveillant et à la pensée unique, les gilets jaunes ont le bon sens de remarquer que la France fait fausse route. Avec ses 3,5 millions de chômeurs, sa dette à 100% du PIB, 40 ans de déficits publics, sa croissance en berne, on aurait tort de les critiquer sans balayer devant sa porte!

Monday, December 17, 2018

La permanence de la bureaucratie en France

L'un des nombreux avantages de la démocratie, c'est qu'il permet à différentes sensibilités politiques parmi les citoyens à prendre le pouvoir à tour de rôle. Les élections permettent ainsi de corriger les excès d'une politique en changeant de majorité. Si un parti augmente un impôt ou prend une mesure impopulaire, l'autre parti pourra l'annuler lorsqu'il reviendra au pouvoir. Malheureusement, il y a une mesure qui est quasiment irréversible, c'est l'embauche de nouveaux fonctionnaires. Leur statut leur assure un emploi à vie et donc, même si un parti de droite ou de gauche voulait faire baisser leur nombre, il ne pourrait que jouer sur le non remplacement de ceux qui partent à la retraite. Or, ce n'est pas parce qu'un prof ou qu'une infirmière part à la retraite que son poste n'est plus nécessaire! Voilà pourquoi, depuis 40 ans, le nombre de fonctionnaires et les dépenses de l'Etat n'ont eu cesse d'augmenter malgré les alternances politiques. Les Français ont voté pour la gauche, la droite et maintenant pour Macron et ses alliés centristes, mais aucun parti n'a pu baisser ces dépenses (et rares furent ceux qui essayèrent!)

Ainsi, l'une des plus grandes confiscations de la souveraineté du peuple ne vient pas de Bruxelles, mais de cette bureaucratie permanente française qui compte plus de 5 millions de fonctionnaires.
Le statut et les privilèges ne sont pas la responsabilité des fonctionnaires (comme je l'ai expliqué dans mon dernier article), mais des hommes politiques qui n'osent pas les réformer en expliquant que la démocratie l'exige. Or, grâce à son statut inamovible, la bureaucratie est plus puissante que le pouvoir politique issu des urnes. Ainsi, dans l'émission Par Jupiter du 14 décembre 2018 sur France Inter, à la 25ème minute, le danseur Julien Derouault nous raconte cette anecdote: "Quelqu'un de très haut placé, dont je ne citerai pas le nom, dans l'administration culturelle m'a dit un jour "Ne vous fâchez pas avec moi. Un ministre ça part tous les 2 ans. Moi, cela fait 25 ans que je suis là. Le pouvoir, c'est moi qui l'ai!""

Le problème démocratique se pose encore plus pour les retraites des fonctionnaires. Comme la retraite est par répartition et que l'Etat n'a pas provisionner le coûts de la retraite de ses fonctionnaires, ce sont les jeunes citoyens qui doivent payer les généreuses pensions de retraite des fonctionnaires embauchés avant leur naissance! Dans ces conditions, à quoi bon voter pour un parti quelconque si celui-ci ne peut contrôler les dépenses de l'Etat. Où est le pouvoir démocratique si Macron ne peut défaire ce qu'a fait Giscard, Mitterrand, Chirac ou Sarkozy? Notre plus gros problème démocratique, c'est que la bureaucratie française n'a pas de contre-pouvoir. La souveraineté du peuple n'est pas compatible avec le statut de fonctionnaire à vie. Il faut changer ce statut et retrouver le pouvoir politique de faire de vraies réformes qui profiteront à tous les Français.

Sunday, December 16, 2018

N'opposons pas le public et le privé

Pour réformer l'Etat français, les libéraux ont d'excellentes idées, mais ils tombent trop souvent dans le piège des étatistes qui consiste à opposer les salariés du privé aux fonctionnaires. Certes, les privilèges dans le public sont de plus en plus importants (pas de chômage, niveau des traitements, âge du départ en retraite, absentéisme...), mais la responsabilité de ces privilèges ne repose pas sur chaque fonctionnaire, mais sur l'Etat et les hommes politiques qui gèrent de plus en plus mal ce système.

En tant que libéraux, nous croyons que l'envie de bien gagner sa vie est un sentiment naturel chez l'homme. Il est donc normal que de nombreux Français deviennent fonctionnaires, puisque cette carrière a longtemps offert d'excellentes perspectives d'emploi et de rémunération. De plus, pour de nombreuses professions (policier, institutrice, prof, juge, infirmière, pompier...) l'Etat est souvent l'unique place où l'on peut exercer sa vocation. On ne peut pas leur reprocher de faire le travail qu'elles aiment aux meilleures conditions possibles. C'est le but de tout un chacun!

La différence entre le public et le privé, c'est que les salariés dans le privé voient leur salaire soumis aux contraintes de leur entreprise et de la concurrence. Ils ne touchent leur salaire que tant que leur entreprise est suffisamment profitable et que ses clients paient un prix supérieur aux coûts. Sinon, l'entreprise risque la faillite et le salarié le licenciement. Ces contraintes et ces risques n'existent quasiment pas pour l'Etat et les fonctionnaires. En théorie, les dépenses de l'Etat devraient être limitées par ses recettes. Mais cela fait plus de 40 ans qu'aucun budget n'est équilibré! Et pourtant, les recettes et les prélèvements obligatoires ne font qu'augmenter.

Source: H16

La masse salariale représente la plus grande partie du budget de l'Etat. Or, si aucun fonctionnaire n'a le droit de perdre son emploi, on comprend que personne ne ressent le besoin de faire des gains de productivité et qu'aucune politique de réduction des dépenses n'est possible. Pour baisser ses dépenses, l'Etat trouve plus simple d'augmenter les impôts, de réduire ses services au grand public (baisse des APL, moindre augmentation des retraites...) que de baisser ses coûts de personnel.

Or, avec une dette qui approche les 100% du PIB, un déficit public qui continue à se creuser et des prélèvements obligatoires records en Europe et dans toute l'OCDE, l'Etat est en quasi faillite financière. Les manifestations des gilets jaunes montrent que la France populaire n'en peut plus de payer des impôts toujours plus lourds pour des services de moins en moins bons. L'Etat a besoin d'une réforme radicale pour redevenir efficace et moins cher. Tous les contribuables et la majorité des fonctionnaires y gagneront.

En effet, la hausse des prélèvements obligatoires s'est accompagnée d'une baisse de la croissance en France. C'est pour cela que les salaires stagnent depuis des années, dans le privé et dans le public. Pour revenir à une situation de prospérité, il faut baisser les prélèvements obligatoires et donc les dépenses de l'Etat.

Un pays qui retrouve la croissance verra le pouvoir d'achat s'améliorer dans le privé et le dans le public. Car plus de croissance signifie plus de rentrées fiscales à taux constants.

Cette réforme des dépenses de l'Etat est devenue nécessaire et ne pas la faire met à risque l'unité de la nation. Voyons quelques pistes de réfomes et en quoi elles aideront le plus grand nombre.

1. Les fonctions régaliennes de l'Etat (police, armée, justice). Ces fonctionnaires ont vocation à le rester avec leur statut actuel. Leur mission est prioritaire et une partie des économies leur sera affectée afin d'améliorer la sécurité de tous les Français.

2. Là où l'Etat remplit des fonctions similaires au privé, mais plus cher, nous recommandons la privatisation de ces structures. Les agents publics seront alors traités comme des salariés du privé. Leur nouvel employeur pourra les garder s'ils sont assez productifs ou bien pourra les licencier. Et ils pourront toujous chercher ailleurs si leur nouvelle situation ne leur plait pas. Pour la grande partie des fonctionnaires qui travaillent consciencieusement et qui rendent des services utiles à un coût inférieur au prix du marché, il pourront continuer de faire ce qui leur plait dans une structure privée, bien plus flexible et rémunératrice que l'Etat. De plus, ces anciens fonctionnaires vont, comme tous les autres Français, bénéficier d'une baisse des charges sur leur salaire. Les seuls perdants sont les anciens fonctionnaires dont les structures privées ne voudront pas. Mais ceux-ci auront d'autant plus de chances de retrouver un autre emploi que l'Etat se sera réformé et que la croissance reviendra! Ainsi, en plus d'assainir ses finances, l'Etat mettra également fin à l'injustice d'un traitement différent pour le privé et le public.

3. Concernant les retraites versées, nous recommandons un audit pour identifier et mettre fin aux injustices les plus flagrantes entre le privé et le public. Est-il normal que certains hauts fonctionnaires ou anciens politiques touchent autant de retraite que des multi-millionaires?

4. Agir contre la fraude sociale. Plus de 1.8 millions de numéros de sécurité sociale sont attribués sur la base de faux documents, selon Charles Prats. Addendum: ce chiffre est basé sur de vieilles données et semble contestable. Il pourrait être moitié moindre, ce qui reste énorme. Quoiqu'il en soit, par essence, tout système de redistribution engendre de la fraude. C'est pourquoi un système qui ne prend et ne redistribue rien reste le plus juste.

Thursday, December 13, 2018

Macron adopte les solutions de la... Corée du Nord

Avec un syndicat CGT encore puissant et une part des dépenses publiques supérieure à 50% du PIB, la France est l'un des derniers pays communiste d'Europe! Cette blague est un classique dans les milieus libéraux, tellement elle reste vraie depuis la chute du mur.

Lundi soir, le président Macron a fait deux annonces directement inspirées des timides réformes du régime nord Coréen. Faisant face à une pénurie alimentaire causée par l'effondrement du système collectiviste qui asservit le peuple au profit de l'armée et de la bureaucratie, la Corée du Nord a finalement autorisé ses travailleurs à chacun cultiver un petit lopin de terre de manière individuelle. Ces camarades ont le droit de vendre ce qu'ils produisent par eux-même, le week-end ou après leur travail sur des marchés. Bref, ils doivent toujours travailler comme des esclaves au service de la collectivité l'Etat, mais ils ont désormais le droit de garder le fruit de leur travail additionnel!

La défiscalisation des heures sup et la prime exceptionnelle, c'est exactement la même réforme! Pourvu que les salariés travaillent et rapportent toujours la moitié de leur salaire en cotisations, CSG... sur leurs heures normales, le dictateur communiste président français veut bien qu'ils gardent tous les revenus de leurs heures supplémentaires ou de la prime exceptionnelle que les entreprises privées voudront bien leur verser. Ainsi, il s'assure que les rentrées fiscales resteront pratiquement au même niveau que dans le passé et qu'il ne sera donc pas nécessaire de remettre en question le fonctionnement, ni les dépenses de l'Etat.

Est-ce que ces 2 mesures vont avoir un impact positif sur le pouvoir d'achat des gilets jaunes? A mon avis, cela sera négligable et les vrais gagnants sont ailleurs . En effet, dans les campagnes où l'activité économique est déprimée et tourne au ralentie, les entreprises n'ont pas besoin d'heures sup et n'ont pas les reins assez solides pour distribuer des primes exceptionnelles. Ces mesures-là vont surtout bénéficier aux salariés des entreprises des grandes métropoles, tournées vers l'international. Cela se confirme avec l'annonce de Total de payer 1500 Euros de prime. En province, la plupart des salariés des PME et les auto-entrepreneurs ne verront pas leur pouvoir d'achat s'améliorer. Mais dès janvier, ils remarqueront la ponction du prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu.

Le climat dans les rues de Paris risque de se réchauffer sérieusement au début de la nouvelle année!

Wednesday, December 5, 2018

Le chantage aux services publics

Depuis 40 ans, chaque fois qu'il s'agit d'augmenter un peu les taxes ou les impôts en France, les politiques et les médias font le même chantage. Si vous êtes contre ces prélèvements, vous êtes contre l'accès aux soins, l'école gratuite, les routes, le logement social, l'aide aux pauvres, les retraites... Tout le "modèle social français" va s'écrouler si l'on ne fait pas un petit effort de plus. Si bien qu'on est progressivement passé d'un Etat qui pesait un tiers de l'économie (et sans déficit) durant les 30 glorieuses, à un Etat qui pèse environ de 50% du PIB, en déficit et en crise continus. La France est championne des prélèvements obligatoires en Europe et dans l'OCDE, mais le chantage aux services publics et à l'environnement continue. Heureusement, au lieu de se laisser faire comme des grenouilles dans une casserole dont l'eau chauffe lentement, les gilets jaunes ont fini par faire entendre leur voix. La taxe verte sur le carburant, ils n'en veulent plus et ils ont bien raison!

Mais le chantage aux services publics va continuer de plus en plus fort pour montrer aux gilets jaunes qu'ils ont tort de ne pas payer un peu plus à un Etat Providence qui leur veut tant de bien! Or, rien qu'en prenant exemple sur l'Allemagne, on voit que l'Etat français prélève 35% plus d'impôts!

Mais regardons un peu vers l'Asie, cette partie émergente du monde où la croissance va bon train, où le niveau de vie est en passe de dépasser celui des Européens. Choisissons de nous pencher sur Taiwan, pays où je réside depuis 22 ans. 

L'Etat y a construit de bonnes infrastructures routières et ferroviaires. Les écoliers ont le choix entre une école publique quasi gratuite et des écoles privées. L'accès aux soins fonctionne par une Sécu publique bon marché qui couvre le minimum, mais avec des franchises pour chaque acte. (Pour 125 Euros par mois, toute ma famille est couverte!) Si l'on veut de meilleurs services, il faut soit payer des suppléments, soit avoir une assurance complémentaire. Ce système qui mêle public et privé n'est pas parfait, mais il marche plutôt bien et ne coûte pas cher. 

Tout comme la France, Taiwan dépense environ 2% de son PIB pour sa défense militaire. Par contre, n'ayant pratiquement pas de chômage (4% environ) car le revenu minimum est proche du point d'équilibre naturel de l'offre et de la demande de travail, Taiwan dépense très peu dans le social. L'Etat Taiwanais paie des retraites (trop) généreuses à ses fonctionnaires, mais le système du retraite dans le privé fonctionne de manière autonome, surtout par capitalisation. Il n'est donc pas étonnant que les salariés aient un fort taux d'épargne en vue de leur retraite. Cette épargne privée s'investit dans l'économie et contribue à la croissance...

Bref, l'Etat Taiwanais fait autant que l'Etat français sauf dans le domaine de la santé où il en fait un peu moins. Par contre il ne dépense quasiment rien pour le sport ou la culture. Il fait peu pour le traitement de la pauvreté et du chômage, car il y en a peu et car des associations caritatives ou religieuses privées font déjà le boulot. Et, à part la retraite des fonctionnaires (peu nombreux), l'Etat Taiwanais ne paie pratiquement rien aux personnes âgées. Et la plupart d'entre elles vivent bien de leurs économies.

Et pour assurer tous ces services, l'Etat Taiwanais ne prélève que 15% du PIB. C'est trois fois moins qu'en France! Et c'est à un niveau de services publics pas si éloigné de la France. Si on arrivait à diminuer les dépenses publiques au niveau de Taiwan, on pourrait supprimer la plupart des cotisations sociales et augmenter les revenus nets de 50% au moins. La contrepartie serait que les salariés épargnent pour leur retraite. Quand on voit l'injustice dans les systèmes de retraite en France actuellement, cela permettrait de résoudre plusieurs problèmes d'un coup!

Monday, December 3, 2018

Sans fraude fiscale est-ce que tout irait mieux?

Selon cet article de Marianne, la fraude fiscale représenterait entre 60 et 100 milliards d'Euros par an. C'est plus que le déficit public et on entend de nombreuses voix s'élever pour dire que cette fraude scandaleuse permettrait de combler le déficit public et que tout irait bien mieux sans elle.

Avant de démontrer que la fin de la fraude n'est pas une solution à nos problèmes sociaux et économiques, je tiens à donner raison à ces voix sur plusieurs points. D'abord, c'est effectivement commettre un délit et une injustice que d'enfreindre la loi pour ne pas payer ses impôts. La loi doit s'appliquer à tous les citoyens.

Elles ont aussi raison de viser l'équilibre des comptes publics. Avec une dette proche de 100% du PIB, la France arrive en terrain dangereux où une crise financière devient de plus en plus probable. Revenir à l'équilibre budgétaire permet de se libérer du monde de la finance, puisqu'on arrête de s'endetter. Car avoir des dettes, c'est avoir des obligations envers les autres!

Sans vouloir excuser la fraude fiscale, il est certain que plus l'impôt est élevé, plus le contribuable a envie de lui échapper. Avec un taux d'imposition de 15% en moyenne, le Taiwanais garde 85% de ses revenus et les cas de fraude massive sont rares. Quand la moyenne des prélèvements obligatoires en France atteint le record d'Europe de 45.4% en 2017 (INSEE), et que le taux d'imposition est bien plus haut encore pour les hauts revenus, il est compréhensible que de nombreux contribuables fassent beaucoup d'efforts pour garder l'argent qu'ils ont gagné par leur travail ou leurs investissements. La courbe de Laffer montre que trop d'impôt tue l'impôt. Au-delà d'un certain seuil, l'Etat a beau augmenter les taux d'imposition, il n'arrive pas à faire entrer plus de recettes dans ses caisses. Soit le contribuable fraude en enfreignant la loi, soit il utilise la complexité de la loi pour réduire ses impôts de manière légale, soit il s'évade à l'étranger. Seule l'infraction de la loi est un délit, mais on trouvera aussi injuste que des grandes entreprises et des grandes fortunes paient moins d'impôts en utilisant des niches fiscales dans la loi française ou bien en utilisant la complexité du droit international. Il y a effectivement une injustice à ce que certains, les plus riches et les mieux instruits, réduisent plus que d'autres leurs impôts.

Mais imaginons un instant que l'Etat français arrive à mettre fin à la fraude fiscale. Que se passerait-il si les recettes de l'Etat augmentent de 100 milliards? D'abord, on constate que la part des prélèvements obligatoires passe à 49.8% (contre un peu moins de 40% dans le reste de l'Europe, 25% aux USA et 15% à Taiwan). Nous supprimons le déficit de l'Etat prévu de 80 milliards. Il reste 20 milliards à distribuer. C'est 2% du budget de l'Etat! Youpi!

Bref, avec 2% en plus dans les caisses de l'Etat, on compense juste l'inflation et rien d'essentiel ne changerait pour la plupart des Français. Mais avec des prélèvements obligatoires à 49.8% du PIB, les plus fortunés et les jeunes diplômés auraient encore plus intérêt à s'exiler pour payer moins d'impôts et trouver des opportunités. Et en France, la croissance économique et le niveau de vie continueraient donc de stagner encore plus, car plus l'Etat prélève d'impôts, moins le secteur privé est motivé pour créer de la richesse.

Sunday, December 2, 2018

Un Etat bon engendre la jalousie et la haine

Alors qu'un Etat juste engendre l'harmonie et la prospérité

En tant qu'étranger, je remarque que ma présence est très bien acceptée par les Taiwanais. Ce qui contribue grandement à leur attitude amicale, c'est de savoir que même si j'habite leur ile, je ne touche pas d'allocations familiales, d'aides au logement, d'allocations chômage... En effet, l'Etat de Taiwan ne distribue que très peu d'aides sociales, car son niveau de prélèvements obligatoires est très faible (15% contre 50% en France). Pour habiter à Taiwan, il faut soit avoir des économies, soit gagner de l'argent par son travail.

Les Taiwanais n'ont pas non plus l'impression que je viens prendre leur travail, car il n'y a que 4% de chômage. Ce chômage quasi inexistant s'explique par le fait que le salaire minimum légal est proche du salaire minimum naturel, le niveau de salaire où la demande et l'offre de travail s'équilibre. Tout le monde qui cherche du travail en trouve à un niveau de salaire fixé par le marché. C'est parfois faible, mais c'est juste car tout les salariés du privé subissent cette réalité du marché de l'emploi. Et si l'on n'est pas satisfait, on peut postuler ailleurs, devenir indépendant ou créer son entreprise. Mais quoiqu'on fasse, l'Etat Taiwanais laisse faire et ne distribue pas d'argent qu'il devrait prélever ailleurs!

Le résultat de cette politique axée sur la justice est une grande harmonie dans la société. Il y a beaucoup de respect pour tous les gens qui exercent des boulots difficiles. Il y a une certaine admiration pour ceux qui arrivent à gagner beaucoup d'argent par leur talent. Et de nombreux groupes religieux ou caritatifs s'occupent des handicapés et des gens dans la misère. En lui laissant la plus grande partie de ses revenus, l'Etat Taiwanais permet à ses habitants d'exercer autant de bonté et de charité qu'ils veulent.

En France, l'Etat prélève en moyenne 50% des revenus de chacun, met une grande partie dans sa poche pour payer ses 5,5 millions de fonctionnaires, puis répartit le reste selon son bon vouloir. En effet, il donne une multitude d'aides en fonction de critères variés dictés par l'actualité, les promesses électorales, la paix sociale, les pressions syndicales... Sa justification ultime est de faire le bien dans l'intérêt général.

Mais on remarque que la pauvreté, le racisme et la jalousie ne font que progresser depuis 40 ans. Ainsi, la France attire une population étrangère peu éduquée et pauvre que l'Etat aide. Les contribuables trouvent qu'on n'en fait pas assez pour eux. Ils haissent ceux qui profitent de l'Etat ainsi que les grandes fortunes et groupes internationaux qui échappent à l'impôt. Et ceux qui vivent des aides de l'Etat ont plus intérêt à 'profiter du système' qu'à se mettre au service des autres.

Autant je déplore et condamne les violences des gilets jaunes sur les Champs Elysées, autant elles sont la suite logique d'un Etat français qui continue à augmenter les taxes pour consolider sa première place d'enfer fiscal en Europe!

Taiwan démontre qu'en minimisant l'intervention de l'Etat dans l'économie et la société, on obtient d'abord plus de justice. Que l'on obtienne aussi plus de croissance économique et de prospérité est la cerise sur le gateau!

Friday, November 30, 2018

Les gilets jaunes ou la revanche de Fillon

Si "la France reste la championne d'Europe des impôts", ce n'est pas tant à cause de Macron, mais à cause d'une succession de gouvernements de gauche et de droite qui ont tous augmenté la pression fiscale depuis 40 ans sans équilibrer un seul budget! Or, en 2017, les électeurs de droite, maintes fois dupés par Giscard, Chirac et Sarkozy, choisirent, à la surprise des médias, François Fillon, celui qui voulait réduire le nombre de fonctionnaires de 150,000 en 5 ans.

Il n'était pas certain que Fillon appliquerait ce programme de réduction des dépenses, seule condition sérieuse à de vraies baisses d'impôts. Au vu des échecs passées de la droite française à réformer l'Etat, il était possible d'en douter. Mais quelques juges firent en sorte que le seul candidat qui voulait baisser le poids de l'Etat soit quasiment éliminé de l'élection après en avoir été le grand favori.

Si bien que c'est Macron, bête à concours sortie de l'ENA et de la banque, qui gagna l'élection présidentielle dans un véritable concours de circonstances. Au début, il semblait appliquer un programme libéral light. Ni de droite, ni de gauche, rompu à l'Etat et au secteur privé, il réformait le marché du travail, remplaçait l'ISF par un impôt sur l'immobilier et tint bon face aux syndicats de la SNCF. Il compte même supprimer la taxe d'habitation!

La France tient-elle enfin son Schroeder, le chancelier socialiste qui réforma l'Allemagne et mit son Etat sur la voie de l'assainissement budgétaire? Macron va-t-il ramener le poids de l'Etat à un niveau plus bas et plus proche de celui de nos partenaires Européens? Pour lui, il a l'énergie de la jeunesse et une majorité au parlement. Ce dont il a besoin pour continuer les réformes, c'est des bons résultats avec ses premières mesures ou bien simplement de profiter d'une conjoncture économique mondiale favorable.

Il n'y a pas de menaces sérieuses sur l'économie mondiale. L'Allemagne continue d'aligner les excédents et l'Amérique de Trump renoue avec une croissance de plus de 4%! Mais au lieu d'aider Macron, ces bons résultats des réformes de Trump jettent une ombre sur une croissance française qui peine à sortir du coma.

Si les réformes de Macron portent si peu de fruits, c'est qu'elles n'ont pas ciblé le problème numéro 1: le poids démeusuré de l'Etat dans l'économie française. Ainsi, ce n'est pas le marché du travail privé qu'il fallait réformer en premier, mais celui de l'Etat. Dans le privé, il est devenu plus simple de licencier, tandis que les fonctionnaires restent archi protégés et de plus en plus nombreux. Les inégalités entre secteur privé, soumis à la concurrence, et le secteur public se creusent donc encore plus. Et la réforme de la SNCF ne s'applique que pour les nouvelles recrues: cela signifie plus d'inégalités entre les jeunes et les anciens!

Changer l'ISF en un impôt sur l'immobilier passerait encore dans un pays où l'on a trop de bâtiments vides, car cela obligerait les propriétaires à les louer pour payer cet impôt. Mais la France manque de logements et ce nouvel impôt va dissuader des nouveaux chantiers. Moins d'offre locative aura également pour conséquence d'augmenter le prix des loyers. Cette mesure a donc un effet négatif sur l'économie et le niveau de vie des Français.

Baisser de quelques points les cotisations pour augmenter la CSG de l'autre est une autre réforme fiscale de Macron. Ce petit tour de passe-passe permet au fisc de prendre aux retraités une grande partie de ce qu'il a donné aux actifs. Cette mesure ne permet pas non plus de baisser le poids de l'Etat.

Bref, Macron ne fait pas de politique libérale, mais ses réformes bureaucratiques consolident l'omniprésence de l'Etat et les inégalités entre privé et public. Mais là où sa politique est la plus étatiste et augmente drastiquement les prélèvements obligatoires, c'est l'augmentation des taxes sur l'essence. Ceci va complètement à l'encontre du pouvoir d'achat des Français et de ce à quoi ils aspiraient avec Fillon. C'est pourquoi, la révolte des gilets jaunes, c'est aussi un peu sa revanche et la revanche du peuple sur une bureaucratie qui lui ôté son réformateur.

La seule façon pour Macron de sortir de cette crise est de baisser les taxes confiscatoires sur l'essence et le travail et d'appliquer une cure d'amaigrissement drastique à l'Etat. Après 18 mois d'absence de résultats, Macron doit se transformer en Fillon ou bien il n'est pas certain que le peuple aura la patience de le laisser ruiner un peu plus les Français pendant 3 ans et demi.

Wednesday, November 28, 2018

Combien gagne l'Etat quand on fait un plein en France?

Regardons la transaction dans sa totalité. Pour faire un plein de 60 Euros, un Français qui touche un salaire de 20,000 Euros par an doit d'abord travailler et générer un salaire total (brut + cotisations patronales) de 100 Euros. A ce niveau de salaire, je néglige l'impôt sur le revenu, car il risque d'être nul en fonction du nombre d'enfants à charge. Mais ensuite, sur les 60 Euros payés à la pompe, 62% vont à l'Etat sous formes diverses en 2018 pour de l'essence SP95-E10 . Cela fait 37.2 Euros de taxes. Seuls 22.8 Euros vont au vendeur de l'essence.

Récapitulons: Pour faire son plein et acheter 22.8 Euros d'essence hors taxe, notre salarié doit générer un salaire total de 100 Euros. L'Etat capte donc 77.2 Euros en taxes et cotisations. 

Autrement dit, 77.2% de la valeur générée par le salarié va dans les caisses de l'Etat quand il fait son plein actuellement. Si 100% de taxes c'est du vol pur, à 77.2% l'Etat asservit sérieusement son peuple. Seul un technocrate loin des réalités ou un idéologue se dirait qu'il faut encore plus augmenter les taxes sur l'essence en 2019! La seule chose qui doit nous étonner, c'est que le mouvement des gilets jaunes ne se soit pas formé plus tôt!



Monday, November 26, 2018

Martin Luther, le premier gilet jaune

La réforme de Luther fête ses 501 ans cette année et les gilets jaunes sont ses dignes successeurs. Le 31 octobre 1517, Martin Luther placarda 95 thèses sur la porte de l'église de Wittenberg. Sa critique la plus virulente concernait les indulgences de l'église. A cette époque, celle-ci monnayait le rachat de l'âme des croyants par le paiement de ces indulgences en fonction des péchés commis et de la situation financière de chacun. C'était un moyen très lucratif pour financer la très puissante église. Petit moine, Luther s'en indigna, car il voyait que l'église utilisait très peu ses richesses pour aider les pauvres, mais surtout pour payer le train de vie royal de l'épiscopat.

En 2018, ce n'est plus l'église qui est toute puissante, mais l'Etat français. Au lieu de racheter nos péchés contre Dieu, il rachète désormais nos péchés contre la nature, le climat. Le but officiel est de nous éviter l'enfer sur terre avec des températures de plus en plus hautes! Et au lieu d'indulgences, l'Etat encaisse, entre autres, le TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques).

Or, selon la loi de finance de 2019, les recettes de la seule TICPE doivent être 17 milliards d'Euros tandis que le budget total du ministère de l'Ecologie et du développement durable ne sera que de 10.69 milliards d'Euros. Si on rajoute la TVA de 19.6% qui pèse aussi sur les carburants, on dépasse les 20 milliards de recettes sur la seule essence! Pour l'Etat, l'écologie est donc un prétexte pour taxer encore plus l'essence où la part des taxes dépasse déjà 60% du prix de vente!

Bref, l'Etat français fait autant pour l'écologie que les papes et évêques faisaient pour les pauvres il y a 500 ans! Et les gilets jaunes ont raison de demander des vraies réformes à un Etat qui ne croit plus qu'à une seule chose, son pouvoir absolu de soumettre les Français à l'impôt.

Saturday, November 24, 2018

La demande des gilets jaunes est constructive

Cette demande de départ sur laquelle le mouvement s'est bâti est simple: c'est la baisse des taxes sur les carburants et l'annulation des augmentations prévues pour l'avenir.

 J'ai entendu de nombreux commentateurs dire que cette demande n'est pas constructive, comme si seul l'argent dépensé par l'Etat aurait un réel impact positif sur la société. Derrière cette critique des revendications des gilets jaunes, il y a l'idée que l'Etat fait le bien avec ses nombreux services publics (école, santé, retraite, allocations familiales...) tandis que l'argent qui est dépensé par les Français nourrit surtout la consommation de masse que l'on cherche à combattre. Or, on se rend compte de plusieurs problèmes dans cette argumentation:

1. La qualité des services publics baisse dans tous les domaines en France,
2. Leur coût ne fait qu'augmenter et l'Etat français est particulièrement obèse (40% de fonctionnaires en plus qu'en Allemagne à population équivalente).
3. Ce coût dépasse maintenant 50% des revenus des Français. On arrive au point où l'on travaille plus pour l'Etat que pour soi. Quand plus de la moitié de ce qu'on produit appartient à d'autres, on passe progressivement au collectivisme.
4. Et même à plus de 50% d'imposition totale, l'Etat n'arrive pas à boucler son budget. Et cela fait depuis plus de 40 ans qu'il dépense plus qu'il collecte de taxes! Il a accumulé plus de 100% du PIB, une année de revenus. C'est un fardeau qui met en danger la confiance dans nos banques et dans la monnaie. On arrive dans une situation absurde où l'Etat n'a pas intérêt que la croissance revienne, car elle s'accompagnerait d'une remontée des taux d'intérêts sur la dette!

5. Ce système économique où l'Etat capte 50% de la valeur créé par le privé laisse moins de place à la croissance économique. Si la croissance française est bien inférieure à celle des USA, de la Chine ou de Taiwan, c'est avant tout parce que le secteur privé et les ménages sont asphyxiés d'impôts et de lois contraignantes.


Et l'argument écologique? Disons que c'est d'abord un prétexte, car l'Etat n'affecte que 19,1% des taxes sur l'essence (TICPE) à la transition écologique. 78% va au budget général de l'Etat et aux collectivités locales selon la loi de finance 2019.

D'un point de vue plus générale, Bjorn Lomborg a montré dans l'Ecologiste Sceptique que l'écologie fait bon ménage avec le développement économique. C'est dans les pays les plus pauvres que les crimes contre la nature sont les plus flagrants. Dans les pays les plus avancés économiquement, les citoyens trouvent les moyens de recycler, d'innover avec des technologies propres et durables. Ainsi, même à Taiwan où le litre d'essence coûte moins d'un Euro, on trouve de plus en plus de scooters électriques! Or, on ne peut pas faire d'écologie en taxant les plus pauvres comme on le fait en France. C'est immoral, et c'est mettre la charrue avant les boeufs. Plus les citoyens sont prospères, plus ils auront les moyens de protéger l'environnement. Baisser les taxes sur l'essence n'est donc pas seulement bon pour le pouvoir d'achat. C'est aussi bon pour une écologie citoyenne.

Sunday, November 18, 2018

Le prix de l'essence à Taiwan c'est zen

Cela fait 21 ans que j'habite Taiwan. Cette petite ile de 23 millions d'habitants environ a pour nom officiel la République de Chine. C'est parce que les nationalistes chinois du général Chang Kai-Shek s'y sont réfugiés quand la Chine continentale est devenue communiste en 1949. A cette époque d'après seconde guerre mondiale, l'économie était assez dirigiste avec des monopoles ou des oligopoles d'Etat pour le train, l'alcool, le tabac, le sucre, le sel, le gaz, le pétrole, l'eau, les télécoms... De plus, politiquement, Taiwan vécut avec un parti unique, le KuoMingTang (KMT), jusqu'en 1987. Mais tout cela a évolué assez tranquillement vers plus de liberté depuis les années 60 et 70, ce qui a contribué au boom économique de ce dragon asiatique et à l'avènement de la démocratie.

Je peux témoigner que le niveau de vie des habitants de Taiwan est sensiblement similaire, voire supérieur, à celui des Français. Et pourtant, le système économique et social est très différent. En fait, de nos jours, Taiwan est l'un des pays où l'Etat intervient le moins dans l'économie. Il ne pèse que 17% du PIB (contre 50% environ en France). J'ai aussi pu constater que la croissance économique est environ deux fois plus rapide à Taiwan qu'en France.

Certes, tout ne va pas pour le mieux à Taiwan. La démographie est en berne et la Chine attire ses talents tout en menaçant son indépendance. Cependant, dans de nombreux domaines, Taiwan sait mieux résoudre ses problèmes en laissant faire la société civile.

Dans mes articles, j'aimerais montrer comment ce pays très libéral fonctionne. En France, j'entends de nombreux commentateurs et politiques de gauche dire qu'une autre politique est possible. Sur ce point, ils ont entièrement raison!

Puisque l'actualité française se focalise sur les gilets jaunes, je note que l'essence sans plomb 95 coûte 29.3 New Taiwan Dollar, soit 0.83 Euros le litre! De manière générale, la TVA à Taiwan n'est que de 5%! Par contre, Taiwan collecte une vignette en fonction de la cylindrée de la voiture. Pour ma voiture de 2 litres, c'est autour de 350 Euros par an.

Cette taxe sert à financer l'entretien des routes. Celles-ci sont en bon état et rapidement réparées lorsqu'un typhon ou un tremblement de terre les endommage. L'Etat Taiwanais s'occupe sérieusement de ses infrastructures sans taxer outre mesure ses citoyens.

Une essence bon marché permet plus de mobilité, d'échanges et donc de prospérité. Les paysans dans les campagnes ou les ouvriers en banlieue sont les premiers gagnants de cette politique. Et ceux qui payent le plus de taxes sont ceux qui collectionnent les grosses cylindrées, c'est à dire les véhicules les plus lourds et les plus chers. Voilà une politique vraiment progressive et libérale à la fois. Car j'oubliais de le mentionner, à Taiwan il n'y a pas d'usine à gaz du genre chèque énergie, de prime de conversion ou autres mesures bureaucratiques et complexes. Il n'y a pas eu de soutien du diesel, non plus.

Notons donc que c'est en France que les taxes sur le carburants suscitent la grogne et le mécontentement, tandis qu'à Taiwan les citoyens savent qu'ils paient le juste prix de marché à la pompe. Les gillets jaunes sont les premiers à se révolter contre l'enfer fiscal français. Vu de Taiwan, ils ont bien raison!