L'éloge de la fuite est un essai de Henri Laborit, publié en 1976. Il explique que dans chaque situation conflictuelle, on a toujours trois choix possibles: lutter, faire la paix ou bien fuir. Le premier choix est le plus dangereux, car le combat peut facilement devenir violent et terminer par des blessures ou la mort. Choisir la paix, c'est se plier à la volonté d'autrui, c'est compromettre ses convictions. Dans une relation toxique, c'est accepter de se faire engueuler ou frapper par son partenaire afin de profiter de certains avantages de la relation. Bref, c'est parfois se faire violence à soi-même pour accepter une situation pesante, dure à vivre.
Ayant montré la violence inhérente aux deux premiers choix, Laborit fait l'éloge du troisième choix, la fuite. Cette fuite permet de mettre fin au conflit avec l'autre ou bien avec soi-même (en cas de paix subie). La fuite est donc une solution pacifique au conflit. Cette fuite est donc un choix judicieux et presque un instinct de survie si l'on se trouve dans un combat qu'on a peu de chances de gagner. C'est aussi un bon choix si l'on n'arrive pas à accepter la situation comme elle est.
Voyons maintenant comment l'éloge de la fuite pourrait s'appliquer au conflit entre Israéliens et Palestiniens. A qui devrait s'appliquer cette solution? Aux Israéliens ou aux Palestiniens? Cela dépend d'abord du rapport de force. Or, celui-ci est plutôt en faveur d'Israël, sauf si le climat de terreur des roquettes et de la menace terroriste rendaient la vie invivable en Israël, ce qui pourrait pousser certains Israéliens à émigrer. Mais l'autre problème d'une fuite des juifs d'Israël est qu'il n'y a pas d'autre pays judaïque dans le monde. La fuite est bien plus logique pour les Palestiniens, vu qu'ils souffrent beaucoup selon leurs propres dires, que leur économie ne décolle pas (sauf celle des roquettes et des ULM), que leur force militaire est très inférieure à celle d'Israël et qu'il existe plus de 50 autres pays musulmans dans le monde.
Notons que les Palestiniens qui ont fait le choix de la paix sont les arabes israéliens qui représentent 18% de la population d'Israël. Cela se passe assez bien pour eux. Ils ont plus de droits démocratiques que la grande majorité des musulmans de la région! Ce n'est donc pas impossible de faire la paix avec Israël. Par contre, les Palestiniens dans les territoires occupés sont incités par l'ONU et les pays arabes â rester en conflit avec Israël afin de conserver le statut de réfugiés qui leur assure des revenus grâce à l'aide humanitaire. Pour les pays du Golfe, l'instabilité est un moyen de faire grimper les prix du pétrole et du gaz, et peut donc être très rentable! Mais dans ces moments de conflit, comme on le voit actuellement, la population civile palestinienne est la première touchée, car le Hamas s'en sert comme boucliers humains.
Le drame des Palestiniens vient surtout du fait qu'ils refusent de faire la paix avec Israël. Mais si le conflit armé est sans issue, et que faire la paix est trop contraire à leurs principes et à leur religion, alors la seule alternative logique est la fuite. De nombreux Palestiniens vivent déjà en-dehors de Gaza et de la Cisjordanie. Il y en a au Liban, en Jordanie, en Egypte, au Qatar, en Arabie Saoudite et en Europe. Et plus ils vivent éloignés, plus ils peuvent mener une vie normale et tranquille.
Cette émigration est donc surtout une chance pour les Palestiniens. La raison principale pour laquelle ils ont envie de retourner sur la terre de leurs ancêtres est ce qu'Israël en a fait de cette terre: des villes modernes. Ce n'est donc plus vraiment leur terre qu'ils veulent, mais le fruit du travail d'autrui. En réalité, pour le Hamas, ce n'est même pas le fruit de ce travail qui les intéresse. On l'a vu après 2005 et l'évacuation de Gaza. Ils ont détruit les fermes laissées en état par les kibbutz israéliens!
Il faut donc aider les Palestiniens à s'installer loin d'Israël afin qu'ils puissent s'éloigner de leur propre haine et, pour certains, du désir d'extermination. Cela leur permettre de construire une nouvelle vie sans l'impression d'être emprisonné, à l'étroit dans un pays sans souveraineté. Dans la pratique, cela veut dire l'expulsion d'une grande partie de la population de la bande de Gaza vers l'Egypte et d'autres pays musulmans prêts (ou obligés) à les accueillir. Seuls les vieux et ceux qui acceptent l'existence d'Israël auraient le droit de rester. Pour tous les autres, l'éloignement définitif est la moins mauvaise des solutions pouir permettre à la paix de se propager. De même que Moïse a fui l'Egype avec les juifs pour retrouver la paix et la liberté en Israël, les Palestiniens en guerre permanente contre Israël feraient bien de fuir l'enfer dans lequel leur envie et leur haine les a enfermés. Mieux vaut fuir que de se laisser massacrer jusqu'au dernier.
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