Thursday, March 11, 2021

Grand remplacement: qui ne dit mot consent

Samedi dernier à midi, sur France Inter, Gilles Finchelstein a qualifié le Grand Remplacement (GR) de théorie du complot. Pour lui, ce n'est qu'une théorie du complot car selon la définition de ce terme (dans le sondage IFOP de 2019), l'immigration serait délibérément organisée par les élites politiques, intellectuelles et médiatique pour aboutir à terme au remplacement de la population européenne par une population immigrée. Remarquons que 25% des sondés sont d'accord avec cette affirmation (et 59% ne le sont pas). Or, s'il dit que c'est une théorie du complot, ce n'est pas parce qu'il nie l'immigration et la proportion croissante des musulmans en France. Il aurait du mal, car l'augmentation du nombre de mosquées et le nombre de jeunes musulmans qui posent problème est trop évident pour peu qu'on suive un peu l'actualité. Non, pour lui, le GR est un complot à cause du mot 'délibérément'. A aucun moment les élites de notre pays se sont réunis pour ourdir un tel plan machiavélique.

Pour Gilles Finchelstein, si tant d'immigrés sont venus en France, ce n'est pas planifié ou voulu par les élites, mais c'est la faute à pas de chance ou bien c'est la rançon de notre succès. L'Europe attire car elle est attirante et si tant d'immigrés sont venus, c'est malgré la volonté des pouvoirs publics. Il ne l'a pas dit avec ces mots-ci, mais c'est environ ce qu'il sous-entend quand il récuse la notion de Grand Remplacement en mettant en cause son côté 'délibéré', planifié et voulu par les élites.. 

A première écoute, l'argument semble raisonnable. On pourrait rétorquer que la notion la plus importante du Grand Remplacement n'est pas tant que c'est un processus délibéré ou non, mais que c'est d'abord une réalité démographique et qu'elle est mal vécue par les Français (insécurité, sentiment de se sentir étranger dans son pays...). D'ailleurs, un nouveau sondage montre le gouffre qui sépare les conceptions des élèves musulmans des autres. Quand j'étais enfant dans les années 1970, un tel sondage n'aurait pas fait de sens, car il n'y avait pas assez d'enfants musulmans dans les écoles pour que les sondeurs s'intéressent à ce genre de problématique.

Mais plus M. Finchelstein attaquait le concept de 'délibérément', plus je me suis rappelé que la question de l'immigration de masse fut abordée dès les années 1980 avec un certain M. Le Pen. Or, on peut dire que les médias, les politiques et les intellectuels se sont ligués contre lui et ont diabolisé son parti. De plus, bien que Le Pen ait soulevé les problèmes liés à l'immigration extra-européenne, les pouvoirs successifs n'ont pas réagi. Or, selon l'expression populaire, 'qui ne dit mot consent'. Donc on peut dire qu'il y a bien eu un complot pour diaboliser ceux qui refusaient l'immigration, et l'on peut aussi dire que par leur incapacité à critiquer ou à s'opposer à ce phénomène, les élites ont laissé faire.

Mais il y a 2 bémols que je mettrais au Grand Remplacement comme plan des élites. Premièrement, le peuple a entériné cette politique lors des élections successives. En 2002, les effets du multiculturalisme étaient déjà évidents, mais les électeurs ont tout de même choisi Chirac. Certes, Sarkozy a trahi en rangeant le Karcher qu'il avait promis. Mais avec Holande et Macron, les électeurs ont ensuite choisi des présidents encore plus accommodants avec l'immigration. Si le combat de l'immigration avait été leur priorité, il y avait d'autres choix possibles.

Le second bémol est la démographie déclinante chez les Français. Cela suit une évolution semblable au reste de l'Europe et du monde moderne (même le Japon, la Corée et Taiwan font moins d'enfants qu'il ne serait nécessaire pour le renouvellement de la population.) Si les Français et les Occidentaux avaient une vraie envie de s'affirmer et de ne pas se faire remplacer, ils feraient plus d'enfants! 

En conclusion, je rejette aussi la notion de théorie du complot pour 2 raisons. D'abord, car, en ce qui concerne JM Le Pen, ce n'était pas une théorie, mais une réalité. Mais je la rejette surtout, car elle rejette la responsabilité trop facilement sur des puissants qui nous manipuleraient. Je crois qu'il vaut mieux accepter d'avoir eu tort dans le passé et de prendre comme résolution de faire ce qui est en notre pouvoir pour mettre fin à une immigration de masse qui désintègre la société française. L'avenir n'est jamais écrit d'avance!


Saturday, March 6, 2021

Pourquoi les Français tiennent-ils à l'Euro?

 A l'Institut des Libertés, Charles Gave a de maintes fois montré que l'Euro ne peut pas bien fonctionner et qu'il a des conséquences néfastes pour des pays comme l'Italie ou la France. La raison est simple à comprendre: si deux pays différents adaptent la même monnaie, alors c'est le pays le plus compétitif qui va gagner la compétition économique, car le pays plus faible ne peut plus dévaluer pour redevenir compétitif. 

L'expérience de l'Euro aurait du être arrêtée depuis longtemps, car cette monnaie commune a conduit à un désastre économique. Cela fait des années que Charles Gave prévoit l'implosion de cette construction technocratique. Or, non seulement l'Euro est (encore) là, mais la majorité des Français ne semble pas prêt à l'abandonner. Cet état de fait appelle deux explications:

1. La préservation de l'Euro se fait au prix fort. Depuis Draghi, la Banque Européenne fait tout pour sauver sa monnaie. Elle va jusqu'à bafouer les traités européens qui, en théorie, lui interdisent d'acheter des obligations des Etats Européens. D'ailleurs, ces mêmes traités devaient empêcher la dette de dépasser les 60% du PIB et le déficit de l'Etat les 3% du PIB. Cela fait plus de 10 ans que la dette de la France excède le maximum de dette autorisé, et la situation empire au lieu de s'améliorer. Pourquoi les Français restent-ils quand même attachés à cette monnaie commune?

2. Charles Gave fournit peut-être aussi l'explication à la réticence des Français à revenir au franc quand il explique que donner au politique le pouvoir sur la Banque Centrale, c'est comme donner les clés de la cave à vin à un alcoolique! Or, les Français sentent bien que leur monnaie, même si elle est mal gérée à Francfort, le serait encore moins bien à Paris! Si les retraités -qui forment le gros des électeurs- ne veulent pas d'un retour au franc, c'est qu'ils se rappellent des nombreuses dévaluations durant les années 1970 et 1980. De ce point de vue, la venue de l'Euro a permis une stabilité des prix et du taux de change. Or, un retour au franc signifierait, pour eux, une perte importante de pouvoir d'achat sur les produits importés... 

Le message des électeurs, c'est que la France ne doit pas résoudre ses problèmes de compétitivité par la dévaluation. L'autre solution, c'est la réforme de l'Etat et de ses dépenses non régaliennes. C'est rogner sur les transferts sociaux. Or, le premier d'entre eux, c'est la retraite! Cette fameuse retraite française qui commence dès 60 ans! Cela, les Français n'en veulent pas non plus. 

La conséquence logique, c'est la création de dettes de plus en plus colossales! Tant que les taux d'intérêt sont faibles, voire négatifs, cette solution semble presque indolore. Mais pour combien de temps encore avant que les taux remontent? Ou que l'inflation reparte? Ou que les contribuables les plus imposés quittent le pays?



Wednesday, March 3, 2021

Désolé Jean-Pierre, le style de Houellebecq mais avec un happy end!

 'Désolé Jean-Pierre' est le premier roman de Daniel Conversano, la personne dont j'ai parlé dans mon article précédent. Au niveau du style, j'ai trouvé que cela ressemblait beaucoup à celui de l'auteur le plus lu actuellement, Michel Houellebecq. La narration est donc celle d'un Français désabusé qui aimerait sortir ses compatriotes de leur torpeur, mais lui-même mène une vie dissolue et pourries faite de murges, de plans cul et de petits boulots. Contrairement aux héros cadres supérieurs de Houellebecq qui vivent malheureux dans le confort moderne, le jeune héros de Conversano est un prolétaire qui ne supporte pas le contact fréquent qu'il a avec l'immigration africaine et musulmanne. L'ambiance est donc encore plus glauque, car il n'y a même pas la consolation du luxe et des plaisirs matériels. Ce personnage est un mélange de Conversano et de ces jeunes techniciens en informatique que Conversano emploie et qu'il côtoie donc de près. 

Avec ce narrateur plus jeune, d'origine sociale plus basse et confronté directement à l'impossibilité de la coexistence multiculturelle, il est assez naturel que la violence et le meurtre apparaisse comme une solution aux problèmes auxquels il fait face. Quand on est jeune et qu'on n'a rien à perdre, on ne se résout pas à la soumission comme chez Houellebecq. Mais le début de ce livre n'est pas entièrement lugubre. Le désespoir est contrebalancé par un humour qui m'a fait penser à Trump, car chaque personnalité du monde médiapolitique reçoit un nouveau nom, proche du nom réel pour permettre au lecteur de le reconnaitre. Et ces noms pastiches sont souvent à se rouler par terre. (Je n'en dévoile aucun afin de laisser le plaisir de la lecture aux futurs acheteurs de ce roman.)

Il y a quelques passages où le roman colle un peu trop à l'idéologie identitaire de Daniel Conversano et l'histoire semble alors un prétexte à exposer ses idées sur les ethnies, le peuple, l'immigration... Mais si l'histoire sait revenir au centre du livre grâce à une bonne intrigue et une narration plaisante, je crois qu'on peut aussi y lire le parcours idéologique de l'auteur. Au commencement, l'antisémitisme est outrancier, très présent et les envies de violence sont une vraie obsession. Mais ces deux sentiments s'estompent progressivement, surtout avec (spoiler alert!) la rencontre d'Hélène, son âme soeur.

On finit même le livre par le dépassement de la haine, de l'envie de meurtre par l'amour, le projet de fonder une famille et l'évasion dans un autre pays, encore vierge de toute immigration extra-européenne. On se croirait presque dans un film Hollywoodien avec happy end! Ceci est est exactement ce que Daniel Conversano prône dans ses vidéos et ce qu'il a lui-même réalisé en se mariant à une Roumaine et en vivant à Bucarest avec leurs 2 enfants. En cela, la fin de ce roman diffère du pessimisme de Michel Houellebecq qui ne voit pas d'issue au nihilisme moderne et au déclin de l'Occident, et qui se soumet. Mais il diffère aussi de  'Guerre civile raciale' de Guillaume Faye, livre édité par Daniel Conversano, qui envisage sérieusement la violence d'une guerre civile raciale en France.

Houellebecq, Faye et Conversano résument donc les 3 réponses possibles face au danger de l'immigration: la soumission (subir), le combat ou la fuite. Il peut sembler paradoxale que Faye et Conversano ne soient pas sur la même ligne sur la meilleure manière de combattre l'immigration. Mais pour Conversano, l'explication du départ est assez simple. Ce combat n'aurait pas eu lieu d'être si les identitaires avaient été écoutés dans les années 1970/80, voire même en 2002. Cela fait 40 ans que la majorité des Français votent pour des politiques qui ne changent rien aux flux migratoires. De plus, les gouvernements actuels continuent de voir les groupes identitaires comme des dangers et non comme des alliés. Aucune violence émanant de ce camp identitaire ne serait tolérée ni par le gouvernement, ni par la justice française. Pour ces 2 raisons, la guerre civile qui monte petit à petit ne doit pas concerner l'extrême droite. S'y impliquer serait même contreproductif.

En cela, Daniel Conversano fait preuve de beaucoup de pédagogie et délivre un message positif de non violence à ces lecteurs FAF (la France au Français). Il prône la non-violence, l'amour de la famille et des siens. Et puisque la France urbaine n'est plus paisible, sauf s'il on se soumet, il propose cette évasion vers une campagne fançaise isolée ou, encore mieux, vers les villes d'Europe de l'Est. Conversano prend le risque d'être qualifié de méchant raciste par la majorité des Français et de traitres par les nationalistes. Mais je trouve qu'il rend un grand service à la France et à ses jeunes en cherchant à transcender la misère sociétale par un projet concret de fonder une famille dans un endroit paisible.