Friday, July 10, 2020

Quel modèle pour l'Europe face à la Chine?

Ce petit article fait écho à cette émission sur B Smart. Je découvre cette chaine et cette émission grâce à Alexis Karklins-Marchay, un de ses intervenants, que je suis sur Twitter. L'émission vaut le coup, notamment parce qu'on y parle du défi de la Chine en termes un peu plus détaillés et nuancés qu'habituellement sur les plateaux télé. J'y appris que la retraite en Chine est encore fixée à 60 ans (comme dans cet autre pays socialiste européen dont le nom m'échappe!) Mais bon, cela doit surtout concerner les employés d'Etat, pas les paysans ou les indépendants...

Mais là où je ne suis pas d'accord avec la plupart des experts sur le plateau, c'est leur vue que la solution à nos problèmes serait d'être gouverné par des politiques élus qui écouteraient des cercles d'experts pour fixer la politique de l'énergie, de l'environnement, des retraites, des services... Je simplifie un peu, mais pas tant que cela! AKM aime bien prendre les pays Nordiques comme modèle. Et il aimerait que l'Union Européenne fonctionne de cette manière. Pilotage par des experts, un niveau élevé d'imposition, mais une bonne gestion des finances publiques. Cette vision est peut-être un progrès par rapport à la situation actuelle de la France, mais je pense qu'elle n'est pas réaliste et qu'elle n'est pas la meilleure voie pour relever le défi chinois.

Pas réaliste, car le modèle nordique ne marche que dans des petits pays assez homogènes et de culture protestante. Et puis ce modèle n'a pas toujours marché. La Suède a connu une crise et a du revoir ce modèle pour y introduire plus de libéralisme. Et avec une Union Européenne aux cultures très diverses, il me semble impossible d'arriver à un consensus qui s'appliquerait du Portugal à la Pologne. La seule voie pour y arriver, ce serait plus d'autoritarisme et moins de démocratie, car dans chaque pays, les électeurs ont des priorités et des sensibilités différentes.

Comment faire pour éviter à la fois la dérive autoritaire d'une politique d'experts, ou bien un status quo qui frise la paralysie dans l'UE? Comment redonner de la force à la France et à l'Europe face à la Chine?

Pour moi, la réponse est à chercher dans ce qui marche et qui est notre avantage par rapport à la Chine. Les experts qui font des plans que l'Etat de Pékin met en oeuvre, la Chine sait mieux le faire que l'Europe. Et la seule façon de réussir aussi bien qu'eux, cela serait d'adopter leurs méthodes autoritaires. Je ne pense donc pas que cela soit la solution.
L'autre modèle qui marche, c'est le modèle libéral basé sur la propriété, la liberté et le droit. C'est ce système qui permis aux USA de devenir la première puissance. Tant que l'Etat se concentrait sur le régalien, les individus savaient résoudre tous les problèmes. Cette capacité à devenir acteur du changement vient du pouvoir économique. Celui qui dépense son argent est celui qui a en main son destin. Pour que la France se reprenne en main, il faut que les citoyens retrouvent le contrôle de leur revenus.

Ne faisons pas confiance aux experts pour gérer l'argent des autres, mais faisons confiance à tous les Français de faire le meilleur choix comment dépenser et investir leur propre argent. Pareil pour les entreprises. Moins taxées, elles auront plus de marges pour baisser leurs prix et rester compétitive, ou bien pour investir dans des domaines rentables. Moins l'Etat et les experts s'en mêlent, plus elles réussiront. N'ayons pas la prétention de savoir ce qui marchera demain. Le libéralisme est le système qui s'adapte le mieux au changement et à la réalité.

Voici la seule manière réaliste pour l'emporter face à la Chine.

Apprendre de ceux qui réussissent

Parfois on trouve l'excellence, la réussite chez des pays, des entreprises, des organisations ou une personne en particulier. Mais ces gens-là passent rarement leur temps à enseigner ce qu'elles savent ou à diffuser leur connaissances gratuitement. Elles sont trop occupées à faire ce qu'elles font le mieux: travailler, innover, bien gérer leurs affaires... Et puis, dans la plupart des cas, le secret de leur réussite n'est pas très glamour: c'est beaucoup de travail et de connaissances: bien connaitre ses clients, produits, fournisseurs, ses process. C'est toujours se remettre en question, chercher à s'améliorer, et savoir prendre des risques calculés.

Il n'y a pas de façon simple de réussir. La seule chose qui est certaine, c'est que la guerre et le socialisme dur (Vénézuela, Cuba, Corée du Nord et Europe de l'Est entre 1945 et 1989) sont 2 cadres de vie dans lesquels la majorité des gens s'appauvrissent et seule une petite minorité s'enrichit. Et l'on voit que les USA, la Suisse, Singapour... sont les pays où le niveau de vie est le plus haut.

Les organisations les plus puissantes sont les églises, dont l'âge se compte en siècles, mais les plus dynamiques sont les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) et elles sont toutes dans le domaine du numérique. Ce qui change par rapport au passé, c'est que le salaire médian dans ces entreprises est bien plus haut qu'ailleurs. Chez Facebook, le salaire médian est de 240,000 USD, contre 55,000 USD de salaire médian aux USA. Ces entreprises enrichissent leur salariés bien plus qu'elles ne les exploitent.

Mais on trouve de la réussite dans bien d'autres domaines. L'important est d'identifier ceux qui réussissent et comprendre pourquoi. En stratégie, on appelle cela les facteurs de succès clé.

Faisons une petite parenthèse sur une émission politique de Fance Inter entendue un samedi midi. Ali Badou, Natacha Polony et Gilles Finkelstein discutaient avec un sociologue français qui fait de la recherche sur les discriminations en France. Il n'y avait rien de bien choquant dans la discussion et ce chercheur semblait de bonne foi pour faire attention dans l'interprétation des résultats (corrélation n'est pas forcément cause...) et une volonté d'analyser aussi l'origine des détenus des prisons en France. Cependant, je crois qu'à force de chercher de la discrimination, on finira bien par en trouver! Mais au lieu de chercher ce qui ne marche pas dans la société, ne devrait-il pas plutôt se demander quels sont les parcours où les immigrés réussissent le mieux? Au lieu de chercher ce qui ne marche pas, pourquoi ne pas montrer ce qui marche? Voilà qui serait une aide pratique à tous ces immigrés qui cherchent à s'intégrer. Car la démarche inverse, celle qui est poursuivie actuellement, consiste à dire que si les immigrés ne réussissent pas, c'est aux Français de changer leurs pratiques discriminatoires. Poser la question des discriminations au lieu des chemins de réussite, c'est déjà poser que c'est aux Français de s'adapter, pas aux étrangers.

Mais revenons à la politique. Quand il s'agit de suivre un homme politique vers un monde meilleur, il faut se demander comment il justifie de devenir le chef. A-t-il accompli de grands faits d'armes comme le général de Gaulle? A-t-il su motiver ses employés, ses coéquipiers? Sur quels grands principes se base-t-il pour sa politique? Est-ce que ces principes ont marché ou marchent-ils bien dans d'autres pays?

En fait, je me rends compte que ce principe d'apprendre des meilleurs, c'est aussi l'éducation par les classiques. Bref, rien de très neuf sous le soleil. Mais parce qu'on n'a rien trouvé qui marche mieux, il faut continuer ainsi et appliquer ce principe à notre apprentissage en continu, tout au long de notre vie et à nos choix politiques.