Saturday, November 4, 2023

Au bord de l'eau

Pendant que la guerre d'Israël contre le Hamas fait rage à Gaza et que les esprits s'échauffent partout dans le monde, il n'y a rien de tel qu'un bon classique chinois pour se changer les idées.

L'histoire de 'Au bord de l'eau' se déroule à la fin de la dynastie Song du Nord (1120s). Ce conte commence par la dispersion de 108 esprits. Puis la première partie de l'histoire nous les présente les uns après les autres. Ils sont tous talentueux, mais traités injustement par les autorités. Heureusement, ils finissent par trouver refuge, avec leurs familles respectives, aux marais des Monts Liang. Ils aménagent ces marécages déserts en forteresse et lieu de nombreux festins. Ils y stockent leurs trésors et même si l'endroit ne paie pas de mine, il y coule presque le lait et le miel!

Dans le second tome, Chao Gai, le chef de ces 108 brigands est tué. Désormais, ils sont guidés par Song Gong Ming, un petit fonctionnaire d'une extrême humilité. Moins il a envie d'être le chef, plus ses généraux le plébiscitent, car il est bien plus un manager à l'écoute de ses troupes qu'un chef autoritaire. Il est guidé par l'équité et le sens de la justice, et cela motive ses troupes. Il se sent investi d'une mission quasi divine de constituer une force pour faire régner la justice de son côté tant que l'empereur est entouré par des gens corrompus et méchants. 

Les troupes de Song Gong Ming doivent souvent se battre contre des villes fortifiées. Parfois, des braves sont pris en otage et torturés par les autorités locales. L'armée de Song Gong Ming n'hésite pas à mettre le feu à une partie de la ville et tuer quelques civiles pour la prendre. Mais elle épargne les populations innocentes autant que faire se peut. Par contre, les familles de leurs ennemis sont exterminées du grand-père au petit-fils. Il s'agit d'empêcher que la haine passe à la prochaine génération. 

On dit qu'Au Bord de l'Eau fut le livre de chevet de Mao Zedong et l'a inspiré dans sa lutte contre le gouvernement nationaliste. Peut-être faudrait-il aussi l'envoyer à Benjamin Netanyahou?

Faire voir le danger de l'islam

Que faut-il pour qu'1 majorité de Français voient le danger de l'islam?
- des attentats✅ - des profs égorgés✅ - 'allah akbar' scandé aux manifs de LFI✅ - les femmes voilées, en hijab ou abaya✅ - l'insécurité✅ - les banlieues✅ - 70% de halal en prison✅ 

IL FAUT QUOI ENCORE?

- des émeutes autour de toutes les grandes villes✅ - des tags d'étoile de David✅ - les prêches des imams✅ - 8000 fichés S✅ - la protection policière pour des personalités critiques de l'islam✅ - le nombre grandissant de prénoms musulmans donnés aux bébés.✅

QUE FAUT-IL DE +?

- Une invasion migratoire✅ - Des clandestins à Lampedusa applaudissant le 7 octobre✅ - Les mêmes problèmes à Londres, Berlin et Bruxelles✅ - L'absence de tels problèmes à Prague, Varsovie et Budapest✅ - Lola tuée par Dahbia sous OQTF✅ ALLO? ALLO? CA NE VOUS SUFFIT PAS? 

JPP

Il faut quoi encore? - des islamistes qui tuent, violent, décapitent, brûlent plus de 1400 personnes (dont des femmes, enfants, vieillards et 35 Français) en Israël✅ - la protection policière des synagogues✅ - les incendies de nombreuses églises✅ 

CETTE LISTE EST INTERMINABLE!

OUVREZ LES YEUX! Et ouvrez ceux de vos amis et de votre famille. Votez pour les partis politiques qui veulent le plus limiter l'immigration musulmane, renvoyer les clandestins et les criminels. 

Le pouvoir est dans les urnes, pas dans la rue. 


Ce texte reproduit mon fil sur X, dont le premier post a fait plus de 10000 vues.

Sunday, October 29, 2023

In Praise of Flight, the logical solution for Middle East peace


 In Praise of Flight is an essay by Henri Laborit, published in 1976. He explains that in every conflict situation, there are always three possible choices: fight, make peace or flee. The first choice is the most dangerous, as fighting can easily turn violent and end in injury or death. Choosing peace means bending to someone else's will, compromising your convictions. In a toxic relationship, it means accepting to be yelled at or hit by your partner in order to benefit from certain advantages of the relationship. In short, it sometimes means doing violence to oneself in order to accept a situation that's heavy and hard to live with. 

Having demonstrated the violence inherent in the first two choices, Laborit goes on to praise the third, In Praise of Flight. Escape enables us to put an end to the conflict with the other person, or with ourselves (in the case of a sudden peace). Escape is therefore a peaceful solution to conflict. It's a wise choice, almost a survival instinct, if you find yourself in a fight you have little chance of winning. It's also a good choice if you can't accept the situation as it is. 

Let's now look at how In Praise of Flight might apply to the conflict between Israelis and Palestinians. To whom should this solution apply? The Israelis or the Palestinians? That depends first and foremost on the balance of power. The balance of power tends to be in Israel's favor, unless the terror of rockets and the threat of terrorism make life in Israel unbearable, which could prompt some Israelis to emigrate. But the other problem with Jews fleeing Israel is that there is no other Jewish country in the world. Fleeing makes much more sense for the Palestinians, given that they are suffering so much by their own account, that their economy isn't taking off (except for rockets and microlights), that their military strength is far inferior to Israel's, and that there are more than 50 other Muslim countries in the world. 

Note that the Palestinians who have chosen peace are the Israeli Arabs, who represent 18% of Israel's population. Things are going quite well for them. They have more democratic rights than the vast majority of Muslims in the region! So it's not impossible to make peace with Israel. On the other hand, Palestinians in the occupied territories are encouraged by the UN and Arab countries to remain in conflict with Israel in order to maintain their refugee status, which provides them with income from humanitarian aid. For the Gulf states, instability is a means of boosting oil and gas prices, and can therefore be very profitable! But in times of conflict, as we are currently seeing, the Palestinian civilian population is the first to suffer, as Hamas uses them as human shields.

The Palestinians' tragedy stems above all from their refusal to make peace with Israel. But if armed conflict has no way out, and making peace is too contrary to their principles and religion, then the only logical alternative is to flee. Many Palestinians already live outside Gaza and the West Bank. They live in Lebanon, Jordan, Egypt, Qatar, Saudi Arabia and Europe. And the further away they live, the more they can lead a normal, quiet life.

This emigration is therefore above all an opportunity for the Palestinians. The main reason they want to return to the land of their ancestors is what Israel has done with it: modern cities. So it's not really their land they want, but the fruit of other people's labor. In fact, for Hamas, it's not even the fruit of that labor that interests them. We saw this after 2005 and the evacuation of Gaza. They destroyed the farms left by the Israeli kibbutz! 

We need to help Palestinians settle far from Israel, so that they can distance themselves from their own hatred and, for some, desire for extermination. This will enable them to build a new life without the feeling of being imprisoned, cramped in a country without sovereignty. In practice, this means expelling a large part of the Gaza Strip's population to Egypt and other Muslim countries willing (or obliged) to take them in. Only the elderly and those who accept Israel's existence would be allowed to stay. For all the others, permanent removal is the least bad solution to allow peace to spread. Just as Moses fled from Egypt with the Jews to find peace and freedom in Israel, so the Palestinians in permanent war against Israel would do well to flee the hell in which their envy and hatred have trapped them. Better to flee than to be slaughtered to the last man.

Saturday, October 28, 2023

L'éloge de la fuite, la solution alternative au problème palestinien


L'éloge de la fuite est un essai de Henri Laborit, publié en 1976. Il explique que dans chaque situation conflictuelle, on a toujours trois choix possibles: lutter, faire la paix ou bien fuir. Le premier choix est le plus dangereux, car le combat peut facilement devenir violent et terminer par des blessures ou la mort. Choisir la paix, c'est se plier à la volonté d'autrui, c'est compromettre ses convictions. Dans une relation toxique, c'est accepter de se faire engueuler ou frapper par son partenaire afin de profiter de certains avantages de la relation. Bref, c'est parfois se faire violence à soi-même pour accepter une situation pesante, dure à vivre. 

Ayant montré la violence inhérente aux deux premiers choix, Laborit fait l'éloge du troisième choix, la fuite. Cette fuite permet de mettre fin au conflit avec l'autre ou bien avec soi-même (en cas de paix subie). La fuite est donc une solution pacifique au conflit. Cette fuite est donc un choix judicieux et presque un instinct de survie si l'on se trouve dans un combat qu'on a peu de chances de gagner. C'est aussi un bon choix si l'on n'arrive pas à accepter la situation comme elle est. 

Voyons maintenant comment l'éloge de la fuite pourrait s'appliquer au conflit entre Israéliens et Palestiniens. A qui devrait s'appliquer cette solution? Aux Israéliens ou aux Palestiniens? Cela dépend d'abord du rapport de force. Or, celui-ci est plutôt en faveur d'Israël, sauf si le climat de terreur des roquettes et de la menace terroriste rendaient la vie invivable en Israël, ce qui pourrait pousser certains Israéliens à émigrer. Mais l'autre problème d'une fuite des juifs d'Israël est qu'il n'y a pas d'autre pays judaïque dans le monde. La fuite est bien plus logique pour les Palestiniens, vu qu'ils souffrent beaucoup selon leurs propres dires, que leur économie ne décolle pas (sauf celle des roquettes et des ULM), que leur force militaire est très inférieure à celle d'Israël et qu'il existe plus de 50 autres pays musulmans dans le monde. 

Notons que les Palestiniens qui ont fait le choix de la paix sont les arabes israéliens qui représentent 18% de la population d'Israël. Cela se passe assez bien pour eux. Ils ont plus de droits démocratiques que la grande majorité des musulmans de la région! Ce n'est donc pas impossible de faire la paix avec Israël. Par contre, les Palestiniens dans les territoires occupés sont incités par l'ONU et les pays arabes â rester en conflit avec Israël afin de conserver le statut de réfugiés qui leur assure des revenus grâce à l'aide humanitaire. Pour les pays du Golfe, l'instabilité est un moyen de faire grimper les prix du pétrole et du gaz, et peut donc être très rentable! Mais dans ces moments de conflit, comme on le voit actuellement, la population civile palestinienne est la première touchée, car le Hamas s'en sert comme boucliers humains.

Le drame des Palestiniens vient surtout du fait qu'ils refusent de faire la paix avec Israël. Mais si le conflit armé est sans issue, et que faire la paix est trop contraire à leurs principes et à leur religion, alors la seule alternative logique est la fuite. De nombreux Palestiniens vivent déjà en-dehors de Gaza et de la Cisjordanie. Il y en a au Liban, en Jordanie, en Egypte, au Qatar, en Arabie Saoudite et en Europe. Et plus ils vivent éloignés, plus ils peuvent mener une vie normale et tranquille.

Cette émigration est donc surtout une chance pour les Palestiniens. La raison principale pour laquelle ils ont envie de retourner sur la terre de leurs ancêtres est ce qu'Israël en a fait de cette terre: des villes modernes. Ce n'est donc plus vraiment leur terre qu'ils veulent, mais le fruit du travail d'autrui. En réalité, pour le Hamas, ce n'est même pas le fruit de ce travail qui les intéresse. On l'a vu après 2005 et l'évacuation de Gaza. Ils ont détruit les fermes laissées en état par les kibbutz israéliens! 

Il faut donc aider les Palestiniens à s'installer loin d'Israël afin qu'ils puissent s'éloigner de leur propre haine et, pour certains, du désir d'extermination. Cela leur permettre de construire une nouvelle vie sans l'impression d'être emprisonné, à l'étroit dans un pays sans souveraineté. Dans la pratique, cela veut dire l'expulsion d'une grande partie de la population de la bande de Gaza vers l'Egypte et d'autres pays musulmans prêts (ou obligés) à les accueillir. Seuls les vieux et ceux qui acceptent l'existence d'Israël auraient le droit de rester. Pour tous les autres, l'éloignement définitif est la moins mauvaise des solutions pouir permettre à la paix de se propager. De même que Moïse a fui l'Egype avec les juifs pour retrouver la paix et la liberté en Israël, les Palestiniens en guerre permanente contre Israël feraient bien de fuir l'enfer dans lequel leur envie et leur haine les a enfermés. Mieux vaut fuir que de se laisser massacrer jusqu'au dernier.

Saturday, September 23, 2023

Rappel historique: Elite occidentale et élite chinoise.

Avion militaire Taiwanais au-dessus de Tainan, 2023

La formation de l'élite d'une nation varie selon le type d'époque dans laquelle elle se trouve. Dans les périodes anciennes et guerrières, l'élite s'est bâtie sur la puissance militaire. Ainsi, les chevaliers formaient l'élite au Moyen-Age et elle s'est transformée en aristocratie au fur à mesure que les pays européens se sont pacifiés. Mais même vers la fin de la royauté, le roi de France continuait de faire appel aux princes et aux ducs pour ses campagnes militaires. Et après la Révolution, c'est le général Bonaparte qui utilisa sa puissance dans l'armée pour devenir Napoléon et installer une nouvelle élite conquérante.
 
Les temps de guerre moderne, comme la seconde guerre mondiale, la Corée, la guerre froide ou les conflits d'indépendance (Algérie) furent également propices à l'arrivée au pouvoir de généraux: Eisenhower de 1953 à 1961 et de Gaulle de 1959 à 1969. 

Durant les périodes démocratiques et paisibles, on peut voir l'émergence d'une classe politique différente. Il y a d'abord les experts du droit, avocats et juristes qui sont surtout des beaux parleurs (pour ne pas dire des menteurs). Leur défaut est qu'ils se font plus facilement élire s'ils font des promesses coûteuses et expliquent que ce sont les riches, les corporations, les banques qui vont payer, mais en fait ils font surtout payer les générations futures en créant de la dette. Je pense surtout à Mitterrand et ceux qui lui ont succédé depuis, incapables d'équilibrer les comptes de la France.

Pour faire fonctionner l'Etat, ces hommes politiques font aussi appel à une élite technocratique (science po et ENA). Son conformisme idéologique à une doxa étatique est au moins aussi forte qu'en Chine Populaire, mais les compétences semblent moins au rendez-vous. Elle parvient aussi au pouvoir avec des gens comme Giscard d'Estaing (le moins mauvais), Juppé, Jospin...

Aux Etats-Unis, nous avons un système démocratique où les campagnes électorales sont coûteuses et demandent l'implication de riches donateurs privés. Cela a l'avantage de limiter la taille de l'Etat, mais cela peut aussi conduire à des relations incestueuses à l'image du 'complexe militaro-industriel' mentionné par Eisenhower en son temps! Depuis les crises financières du Nasdaq (2000), de Lehmann (2008) et du Covid (2020), on pourrait ajouter l'interconnection trouble entre la Fed et les grandes banques privées. 

L'élite américaine est moins centrée sur l'Etat que celle en France, mais ses relations avec le privé (militaire, énergie et financier) ne sont pas dénuées de conflits d'intérêt et de corruption. Si le système démocratique est le moins mauvais, il n'est pas bon en soi, mais seulement aussi bon que la sagesse des citoyens et leur résistance à toute corruption, à tout électoralisme.

Or, le plus grand cas de corruption en France et aux USA est tout à fait légal et démocratique: il s'agit du transfert massif de richesses des actifs vers les non-actifs, et notamment vers les retraités. Le système de retraite par répartition est un système Ponzi dont les rendement s'effondrent au fur à mesure que le nombre de naisssances baisse et que les retraités vivent de plus en plus longtemps. Et ce système continue d'être cautionné par la plupart des élites occidentales. Seuls quelques libéraux continuent de crier au loup, mais cela fait tellement longtemps que le système fonctionne qu'ils ont perdu leur crédibilité.

Les USA sont aussi la première puissance militaire au monde depuis 1989 et cela les a conduit à jouer au sheriff dans de nombreux pays. Aussi, d'anciens généraux ou héros de guerre continuent à occuper des postes importants. Je pense à John McCain ou au général Powell, par exemple. Le pouvoir militaire est donc bien réel aux USA et les dépenses militaires y sont, de loin, les plus fortes au monde avec 12% du budget de l'Etat US et 3,1% du PIB en 2023. Mais cela ne les empêche pas de perdre contre des bergers Talibans!

Qu'en est-il en Chine?

Dans les périodes de changement de dynastie, le nouvel empereur est très souvent un militaire qui se rebelle contre la dynastie en place. Exemples: Taizong pour les Tang et Hongwu pour les Ming. C'est une configuration classique dans l'histoire du monde. 

Toutefois, la Chine se distingue des autres pays par le fait qu'elle a mis en place un système d'examens impériaux depuis les Han dès124 av JC pour recruter les administrateurs les plus compétents pour son Etat. Le recrutement de cette élite sur concours de connaissances et d'écriture a favorisé l'émergence d'une élite intellectuelle aux côtés de l'armée et des riches propriétaires. Ce qui lui ressemble le plus, en Occident, c'est l'église du Moyen-Age et notamment ses universités.

Durant les temps de paix, les mandarins prenaient de plus en plus d'importance. Or, étant 'forts en thème', ils s'intéressaient beaucoup plus aux plaisirs de l'esprit qu'aux arts martiaux. Aussi, l'élite chinoise, en temps de paix, a toujours eu tendance à délaisser les défenses militaires et à privilégier les arts, la littérature et le commerce.  
Dès les Song, le dilemme de la Chine est, soit elle se 'barbarise' et devient plus guerrière au contact des barbares, soit elle reste chinoise et raffinée, et devient ainsi une proie pour les barbares. Les alternatives sont de faire appel à des barbares pour assurer sa défense ou bien de payer un tribut aux nations voisines contre la paix. Cette dernière solution avait permis au Song du Nord de bien se développer, car les barbares avaient un déficit commercial avec la Chine et le tribut permettait de financer leurs achats à un prix moindre qu'un gros effort de défense militaire ou une guerre.

Il est intéressant de noter que le parti communiste chinois actuel a remis les concours au goût du jour. Après avoir recruté chez les prolétaires pour faire sa révolution, ses cadres sont maintenant issus des meilleures universités du pays. On peut donc de nouveau parler de méritocratie pour la Chine contemporaine. Et après 44 ans sans vraie intervention militaire depuis 1979, aucun cadre de l'armée chinoise n'a d'expérience du combat. L'élite chinoise actuelle est donc très intelligente, riche et peu guerrière. Naturellement, elle préfère les domaines de la diplomatie et du commerce pour se développer. La corruption n'a pas disparu, mais le succès chinois depuis 1989 est vraiment impressionnant. 

Cette intelligentsia a aussi appris de l'histoire et sait qu'une faiblesse militaire peut être fatale à la stabilité du pays. La faiblesse invite l'agression. Il est donc rationnel pour la Chine de se préparer à la guerre si elle veut la paix (selon l'expression latine). D'autant plus si la puissance dominante actuelle, les USA, n'est pas avare du recours à la force armée, qu'elle soit direct (Irak, Afghanistan) ou indirecte (Ukraine). Justement, le conflit non résolu de la scission avec Taiwan depuis la fin de la guerre civile (1949) pourrait servir de prétexte à un conflit armé dont le but serait d'affaiblir la Chine. 

De plus, un changement notable est à l'œuvre depuis 2022. Pendant sa période de croissance rapide, la Chine avait le bon goût de financer les USA avec ses excédents commerciaux. Cela permettait aux USA de se financer avec un taux réduit. On pourrait presque parler d'un tribut, car cet argent finançait les dépenses courantes de la première économie de la planète! Or, depuis les sanctions occidentales contre les avoirs de la banque centrale  Russe, les Chinois réduisent progressivement leur investissements en bons du Trésor US. D'abord à cause du risque de confiscation, mais aussi parce que le discours US est de plus en plus critique et hostile vis à vis de la Chine. Cette dernière n'a plus envie de financer des dépenses militaires qui pourraient se retourner contre elle ou les projets concurrents des USA qui sont faits pour affaiblir la Chine. Par exemple, les subventions aux usines de semi-conducteurs aux USA ou le nouveau projet d'infrastructure entre l'Inde, le Moyen-Orient et l'UE qui fait concurrence aux nouvelles routes de la soie.

En conclusion, bien que j'habite Taiwan, je crois que l'histoire de la Chine tend à rendre son élite relativement pacifique, commerçante et prudente. Le fait que son gouvernement soit autoritaire semble même jouer en faveur d'un désir de stabilité. Cependant, même si la démocratie est un système formidable, les élites occidentales semblent aveugles aux déséquilibres financiers et démographiques ou incapables de les traiter. De même que la guerre Russie/Ukraine sert de bouc émissaire à l'augmentation de l'inflation à cause du pétrole (alors que la cause première est l'expansion monétaire durant le Covid), j'ai peur que les USA ne veuillent rendre la Chine responsable de l'appauvrissement qui les attend lorsque leur dette deviendra incontrôlable. Une guerre permet toujours de rassembler sa population contre un ennemi externe et d'effacer certaines dettes... Cette crainte est alimentée par le fait qu'il reste deux domaines où les USA ont plus d'expérience et de moyens que la Chine. Un, c'est le dollar, la devise de réserve, mais l'avantage se réduit avec la montée des BRICS. Deux, c'est l'armée et j'observe avec inquiétude que de plus en plus de généraux d'active disent se préparer à un conflit à propos de Taiwan. 

Monday, July 24, 2023

Le modèle de la Chine pour l'Afrique peut sauver l'Europe


 A la suite des émeutes de juin, j'ai relevé un commentaire intéressant sur Twitter. Il s'agit d'un compte d'un Américain pro Pékin qui dit que la France a besoin de la Chine pour retenir les Africains en Afrique. En effet, la Chine contribue au développement de l'Afrique en y étant le premier investisseur étranger et en investissant 6 fois plus que les Etats-Unis. Cette idée originale mérite d'être creusée tandis que les migrants économiques d'Afrique continuent d'affluer à Lampedusa grâce aux bateaux des humanitaires trafiquants. L'invasion migratoire reste l'un des grands défi de l'Europe. Or, pour y remédier, mieux protéger nos frontières et réduire les incitations financières à venir ne suffit plus. Il faut non seulement travailler à tarir le flux des départs en améliorant les conditions de vie en Afrique, mais aussi inciter les retours au pays.

L'Afrique connait une explosion démographique qui met en péril l'Europe toute entière si elle n'arrive pas à se développer suffisamment pour retenir toute sa population. Or, l'expérience de la Chine Populaire montre qu'il est possible de sortir un pays de la pauvreté extrême en l'espace d'une génération. Cela tombe bien que la Chine Populaire se tourne de plus en plus vers l'Afrique pour y délocaliser ses usines les plus basiques (chaussures, textile, extraction minière...) au moment où les salaires chinois décollent et sa population vieillit. Pour la Chine, il suffit d'appliquer les méthodes qui ont fonctionnées chez elle. Politiquement, elle peut convaincre les régimes Africains qu'ils resteront au pouvoir et s'enrichiront si ils suivent ses plans. Voilà qui les convaincra plus facilement que l'idée occidentale de démocratie où leur pouvoir est remis en jeu régulièrement. 

Le développement de l'Afrique n'est pas une chimère. Les famines ont quasiment disparu et le PIB augmente. Il est passé de 2059 milliards d'USD en 2010 à 2980 milliards d'USD en 2022. Mais si c'est l'un des derniers continents à se développer, c'est qu'il a des handicaps et part de loin. Notre objectif est donc modeste. Il ne s'agit pas d'en faire un nouveau Japon, mais d'y rendre la vie suffisamment moderne et agréable pour que l'immigration tarisse. Cela aura même des conséquences positives sur le climat, car une Afrique plus prospère pourra passer au solaire, au gaz ou au nucléaire pour remplacer le bois et le charbon qui sont particulièrement polluant. 

Le modèle autoritaire de la Chine peut donc avoir son utilité pour l'Afrique, même si nous ne le désirons pas pour notre Europe démocratique. Les Chinois y vont sans s'encombrer des reproches de racisme ou de colonialisme. Tout ce qu'ils veulent, c'est faire des affaires. Ils n'y vont ni pour en faire des Chinois, ni pour les convertir au Taoïsme ou au Bouddhisme ou au Maoïsme. L'Europe ferait bien de ne pas leur mettre des bâtons dans les roues, sauf à proposer des projets similaires de développement qui profiteraient à nos entreprises et aux consommateurs Européens (grâce aux prix bas des produits made in Africa!) L'Europe doit elle se concentrer sur les industries à forte valeur ajoutée et des projets ne nécessitant pas une immigration non qualifiée.

Pendant que l'Afrique se développe et crée de nouvelles opportunités, la France peut changer son discours quant au retour des immigrés d'Afrique et du Moyen-Orient. Concernant les criminels, les expulsions continueront à être des punitions. Mais il faut plutôt parler de 'retour au pays' que de remigration, terme péjoratif, car trop connoté par l'extrême droite. En fait, ce que les émeutes des banlieues ont montré, c'est que le mouvement de vivre en communauté concerne autant les immigrés et les Français de souche. Le multiculturalisme est un échec. Tous préfèrent vivre entourés des leurs, car l'homogénéité ethnique et culturelle favorise la confiance réciproque et donc la vie en société. C'est pourquoi on voit certains HLM remplis d'Algériens, d'autres de Gabonais, de Maliens, que les Chinois sont très présents dans le 13è arrondissement et les bourgeois à Neuilly!

La gauche et la droite sont quasiment d'accord qu'il y a trop d'immigrés en France et que plus ils sont nombreux, moins ils sont assimilables. Il y a donc un consensus pour inciter une grande partie à repartir. Les arguments positifs ne manquent pas. On peut en appeler à leur ambition et leur rappeler cette devise de César: "Mieux vaut être le premier dans son village que le second à Rome." Leurs chances de faire partie de l'élite sont bien plus grandes dans leur pays d'origine qu'en France. On peut en appeler à leur orgueil et les valoriser comme des héros qui viennent développer leur pays d'origine et sortir les leurs de la pauvreté et de l'ignorance. On peut en appeler à leur désir de richesse en leur faisant miroiter un accès plus simple à la propriété avec les économies qu'ils ramènent de France. Les premiers à rentrer en Afrique auront le plus grand choix et profiteront des prix les plus bas! L'immobilier a cartonné en Chine lorsque l'économie s'est envolée! Mais surtout, il y a le bonheur de vivre dans le pays de ses ancêtres, entouré de gens qui parlent comme vous et ont les mêmes coutumes.

En conclusion, la conjonction du phénomène de la mondialisation et de l'expansion chinoise en Afrique peuvent jouer un rôle positif pour le développement du continent Africain et donc aussi pour la réduction de son émigration, voire même pour un retour d'immigrés qualifiés. Mais cela demandera un changement de paradigme pour les Français. Au lieu de chercher à attirer de manière permanente des 'chances pour la France' depuis des pays francophones pauvres, il faut voir leur séjour en France comme un temps de formation à durée limitée qui leur permettra d'aider le développement de leur pays. Mais nous en bénéficierons indirectement par les richesses qu'ils pourront échanger avec nous et par le renversement des flux migratoires. Une Afrique plus chinoise permettra, je l'espère, de rendre la France plus française!

Saturday, July 22, 2023

The case for Mainland China


This is a difficult article to write as it goes against my beliefs in individual freedom. It also may seem incongruous to write positively about Mainland China when one lives in Taiwan, under the threat of its military. I have lived 27 years in Taiwan and I love this island. I hope it can continue to live in peace with its 1.4 billion neighbors on the Mainland. That's my motivation to help diffusing the increasing tensions between the US and China. That's why I'm writing this article in English instead of French. And since acts speak louder than words, I will focus facts rather than story telling. 

So let's have a look at what China has become since Tian An Men happened on June 4th, 1989. This date is important, because this marks the last massacre of civilians in China and it's continuously mentioned as a point of criticism towards the Chinese leadership. The unofficial numbers of people killed ranges from 200 to 10,000 or more. This death toll of Tian An Men is dwarfed by the three years of the Great Famine that killed between 15 million and 55 million people in the years 1959 to 1961. This is what pure evil looks like. Several thousand people in a country of over a billion people is the death toll one expects every year to maintain order in a dictatorship. The comparison is flawed, because we're not comparing the same situations, but let's put it in perspective with the US police killing about 1000 civilians every year.

The West criticizes the Beijing authorities for keeping the Tian An Men a secret and refusing to apologize and take responsibility. But what I find remarkable is that since 1989, there has been no other such incident in China. There have been protests and (arbitrary) arrests, but nothing that came close to Tian An Men. And we can also interpret the secrecy around the event as a recognition of guilt and shame. The Communist leadership knows this was wrong and the fact that it was a one time event shows that they have striven to improve their behavior and give the Chinese people fewer reasons to revolt. The Chinese Communist Party probably understands that its grip on power is fragile and rests on its effective and successful leadership of the country. So, how effective and successful has Beijing been since 1990?

1. The economy

From 1990 to 2021, China's GDP grew from USD360 billion to USD 17.7 trillion by 13.7% annually. This is much faster than Vietnam (9.7%) in Asia or even former communist countries that would join the EU: the Czech Republic (8.9%), Romania (8.7%), Poland (8.5%), Lithuania (6.5%), Estonia (6.2%), Hungary (4.6%), Russia (4.5%). So, from a purely economic point of view, the CCP can boast that its one party rule has ushered (much) faster growth than the democratic rule of similar former communist nations. This has benefited the poor as China went from an extreme poverty rate above 60% in 1990 to nil nowadays. This means that over 600 million people have escaped poverty at a very quick pace thanks to this roaring economy.  

This is very different from the situation of most Soviet dictatorships before the  fall of the wall: countries with little growth, with rich apparatchiks on one hand and poor citizens on the other.

The economic growth of China also compares very favorably to poor, but democratic India (7.5% per year growth), rich South Korea (5.2%), the USA (3.9%), Germany (3.8%), the UK (3.5%), France (2.4%) or Japan (2.4%). Let's just note that none of these countries has become poorer while China got richer. It's the pie that became larger.

2. Freedom of movement 

Freedom of movement is something that was lacking in communist countries before 1989. In this regard, China has certainly improved a lot. Before the Covid, in 2019, China tourists numbered 155 million! Not only were they allowed to leave the country, but they also would return to China, which isn't something you would have expected former citizens of the German Democratic Republic (aka DDR) to do.

3. Intellectual Property Rights (IPR) and culture

For a long time, the West criticized China for copying and stealing Western technology and IPR. They were benefiting from the West's efforts and were saving money, because they didn't have to invest in R&D. Actually, for the French luxury makers, the fake Chinese replicas have been free advertisement and now that Chinese customers can afford the real Vuitton, they purchase them and enrich Bernard Arnaud! As for research, China has overtaken the USA in contribution to research in Nature Index. China isn't a free rider anymore, but has turned into a talented competitor. The quality of its universities and student deserves a lot of praise.

This brings us to another change: the new generation of Chinese is much gentler and better educated than the generation that is now retiring (or has already retired). In Taiwan, under the Ma (KMT) administration (2008-2016), when there were lots of Chinese groups visiting the island, it was very easy to spot the Mainland Chinese: they were loud spoken and kind of rude. The explanation is that they had to fight for survival in their childhood, at a time of great turmoil. The young Chinese, on the other hand, are often single kids who received a lot of attention from their parents. A lot of expectations have been placed on them and they had to compete for top grades in school. In my personal experience, the post 1990 generation is smart, optimistic and polite. 

Living in Taiwan has also enabled me to get a glimpse of what the Chinese are watching on TV or their smartphones. I'm not talking about the news from the State TV, but the shows and series that are produced in China. What is striking is that these programs are not talking about politics. However, if you want to look for underlying political messages, you may notice that police is smart and on the citizens' side. That it pays to work hard. That corrupt business people end up in jail. That it's better to become a less paid teacher than a rich sales person. Recently, the number of gay characters has also been reduced in Chinese dramas, in order to shield the youth from questionable role models. While this censorship may be described as conservative, it doesn't strike me as more nefarious than what's going on in the leftist entertainment industry in Hollywood or France. Try to get a subsidy for a nationalist movie in France! But my main point is that the CCP is trying to make decent citizens much more than they are trying to turn them into loyal communists. 

4. Climate Change

Pollution is a more recent criticism from the West after it moved most of its heavy industries to China! Indeed, nowadays China is the largest consumer of coal worldwide:

An booming economy requires a lot of energy and coal has long been the fastest and cheapest way to increase energy production in China. The Chinese grid is still under so much stress from high energy demand that black outs are still common in China, especially in the hottest days of summer! Besides, on a per capita base, China's CO2 emissions are 9.7 tons. This is lower than Germany (10.6 t), Japan (10 t) or the USA (19.2 t) according to the UN.
We should also recognize that China has slowed down its coal consumption in recent years as it has invested heavily in renewables and nuclear plants. China's nuclear plants in construction or planning are as numerous as what's in construction/planned in the rest of the world! So, strong measures have already been taken and China is already the leader in Electric cars with 14.1 million units out of 25.9 million units in the whole world.

5. The military threat

So called experts point to the rising military expenditures of China to raise the alert about China's growing military threat. However, a closer look at defense spending shows that China's spending is lower than US both in absolute numbers (USD 292 billion vs USD 877 billion in 2022) and as a percentage of GDP 1.6% vs 3.5%: 


The other fact we should bear in mind is that the last time that China conducted a military operation outside its borders was 1979! It's the permanent member of the UN Security Council (the others are USA, Russia, UK, France) with the most peaceful track record since 1990. It even brokered a peace deal between Saudi Arabia and the Iran recently.

6. Democracy

I almost forgot about this last point! Actually, I think that the Chinese will switch to the democratic system as soon as they'll think that it will bring them more advantages than the current one party system. However, as they compare with the West, the Chinese people can see that democracies have quite a lot of flaws and are far from perfect. Like many people on the right in the US, the EU and in France, I feel that the country is governed by a 'deep State', a perpetual bureaucracy that remains in power no matter who's in office. Maybe the one party system is a more honest and efficient version of our 'deep State'!? Compared to China, what we call democracies don't grow their economies faster, don't educate their people better, don't protect their border tighter, don't keep the streets safer, don't protect the value of their currency better against inflation... 

Maybe the USA and most Western countries should start to clean up their own affairs before berating China on how it chooses its leaders. Ours resemble a drunken man giving sobriety lessons to someone who's been sober for 30 years!

Conclusion

Since 1990, the CCP has delivered great results to its people in terms of wealth, property rights, education security and the fight against pollution. There's still lot of progress that can be made, of course, but the current talk of China as a great threat to the world seems completely overblown when we examine the facts.

En défense de la Chine Populaire


C'est un article difficile à écrire car il va à l'encontre de mes convictions en matière de liberté individuelle. Il peut également sembler incongru d'écrire un article positif sur la Chine Populaire alors que l'on vit à Taïwan, sous la menace de son armée. J'ai vécu 27 ans à Taïwan et j'aime cette île. J'espère qu'elle pourra continuer à vivre en paix avec ses 1,4 milliard de voisins sur le continent. C'est ce qui me motive à contribuer à l'apaisement des tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine. C'est pourquoi j'écris cet article en anglais (et l'ai traduit en français). Et comme les actes sont plus éloquents que les mots, je me concentrerai sur les faits plutôt que sur les histoires. 

Voyons donc ce que la Chine est devenue depuis l'attentat de Tian An Men, le 4 juin 1989. Cette date est importante, car elle marque le dernier massacre de civils en Chine et elle est constamment mentionnée comme un point de critique à l'égard des dirigeants chinois. Le nombre officieux de personnes tuées va de 200 à 10 000 ou plus. Le nombre de morts de Tian An Men est bien inférieur aux trois années de la Grande Famine qui a tué entre 15 et 55 millions de personnes dans les années 1959 à 1961. Voilà à quoi ressemble le mal à l'état pur. Quelques milliers de personnes dans un pays de plus d'un milliard d'habitants, c'est le nombre de morts auquel on s'attend chaque année pour maintenir l'ordre dans une dictature. La comparaison est boiteuse, car nous ne comparons pas les mêmes situations, mais rappelons que la police américaine tue environ 1000 civils par an.

L'Occident critique les autorités de Pékin pour avoir gardé le secret sur l'affaire Tian An Men et pour avoir refusé de s'excuser et d'assumer ses responsabilités. Mais ce que je trouve remarquable, c'est que depuis 1989, il n'y a pas eu d'autre incident de ce type en Chine. Il y a eu des protestations et des arrestations (arbitraires), mais rien de comparable à Tian An Men. Nous pouvons également interpréter le secret qui entoure l'événement comme une reconnaissance de la culpabilité et de la honte. Les dirigeants communistes savent qu'ils ont mal agi et le fait qu'il s'agisse d'un événement ponctuel montre qu'ils se sont efforcés d'améliorer leur comportement et de donner au peuple chinois moins de raisons de se révolter. Le parti communiste chinois comprend probablement que son emprise sur le pouvoir est fragile et qu'elle repose sur l'efficacité et la réussite de sa gestion du pays. Alors, quelle a été l'efficacité et la réussite de Pékin depuis 1990 ?

1. L'économie

Entre 1990 et 2021, le PIB de la Chine est passé de 360 milliards de dollars à 17 700 milliards de dollars, soit une croissance annuelle de 13,7 %. C'est beaucoup plus rapide que le Vietnam (9,7 %) en Asie ou même que les anciens pays communistes qui allaient rejoindre l'UE : la République tchèque (8,9 %), la Roumanie (8,7 %), la Pologne (8,5 %), la Lituanie (6,5 %), l'Estonie (6,2 %), la Hongrie (4,6 %), la Russie (4,5 %). Ainsi, d'un point de vue purement économique, le PCC peut se vanter que son régime de parti unique a permis une croissance (beaucoup) plus rapide que les régimes démocratiques d'anciennes nations communistes similaires. Cela a profité aux pauvres, puisque la Chine est passée d'un taux d'extrême pauvreté supérieur à 60 % en 1990 à un taux nul aujourd'hui. Cela signifie que plus de 600 millions de personnes ont échappé à la pauvreté à un rythme très rapide grâce à cette économie florissante.

Cette situation est très différente de celle de la plupart des dictatures soviétiques avant la chute du mur : des pays à faible croissance, avec des apparatchiks riches d'un côté et des citoyens pauvres de l'autre.

La croissance économique de la Chine se compare également très favorablement à celle de l'Inde, pauvre mais démocratique (7,5 % de croissance par an), de la riche Corée du Sud (5,2 %), des États-Unis (3,9 %), de l'Allemagne (3,8 %), du Royaume-Uni (3,5 %), de la France (2,4 %) ou du Japon (2,4 %). Notons simplement qu'aucun de ces pays ne s'est appauvri pendant que la Chine s'est enrichie. C'est le gâteau qui s'est agrandi.

2. La liberté de circulation 

La liberté de circulation est un élément qui faisait défaut dans les pays communistes avant 1989. À cet égard, la Chine s'est certainement beaucoup améliorée. Avant la Covid, en 2019, les touristes chinois étaient au nombre de 155 millions ! Non seulement ils étaient autorisés à quitter le pays, mais ils revenaient également en Chine, ce qui n'est pas quelque chose que l'on aurait attendu des anciens citoyens de la République Démocratique Allemande (RDA ou DDR).

3. Droits de propriété intellectuelle (DPI) et culture

Pendant longtemps, l'Occident a reproché à la Chine de copier et de voler la technologie et les DPI occidentaux. Ils bénéficiaient des efforts de l'Occident et économisaient de l'argent, car ils n'avaient pas à investir dans la recherche et le développement. En fait, pour les fabricants français de produits de luxe, les fausses répliques chinoises ont constitué une publicité gratuite et, maintenant que les clients chinois peuvent s'offrir les vrais Vuitton, ils les achètent et enrichissent Bernard Arnaud ! En ce qui concerne la recherche, la Chine a dépassé les États-Unis en termes de contribution à la recherche dans Nature Index. La Chine n'est plus un passager clandestin, elle est devenue un concurrent talentueux. La qualité de ses universités et de ses étudiants mérite d'être saluée.

Cela nous amène à un autre changement : la nouvelle génération de Chinois est beaucoup plus douce et mieux éduquée que la génération qui prend actuellement sa retraite (ou qui l'a déjà prise). À Taïwan, sous l'administration Ma (KMT) (2008-2016), lorsque de nombreux groupes chinois visitaient l'île, il était très facile de repérer les Chinois du continent : ils parlaient fort et étaient plutôt grossiers. Cela s'explique par le fait qu'ils ont dû se battre pour survivre dans leur enfance, à une époque de grands bouleversements. Les jeunes Chinois, quant à eux, sont souvent des enfants célibataires qui ont reçu beaucoup d'attention de la part de leurs parents. On attendait beaucoup d'eux et ils devaient se battre pour obtenir les meilleures notes à l'école. D'après mon expérience personnelle, la génération d'après 1990 est intelligente, optimiste et polie. 

Le fait de vivre à Taïwan m'a également permis d'avoir un aperçu de ce que les Chinois regardent à la télévision ou sur leur smartphone. Je ne parle pas des nouvelles de la télévision d'État, mais des émissions et des séries produites en Chine. Ce qui est frappant, c'est que ces programmes ne parlent pas de politique. Cependant, si vous voulez chercher des messages politiques sous-jacents, vous pouvez remarquer que la police est intelligente et du côté des citoyens. Qu'il est payant de travailler dur. Que les hommes d'affaires corrompus finissent en prison. Qu'il vaut mieux devenir un enseignant moins bien payé qu'un riche vendeur. Récemment, le nombre de personnages homosexuels a également été réduit dans les dramatiques chinoises, afin de protéger les jeunes de modèles douteux. Bien que cette censure puisse être qualifiée de conservatrice, elle ne me semble pas plus néfaste que ce qui se passe dans l'industrie du divertissement gauchiste à Hollywood ou en France. Essayez d'obtenir une subvention pour un film nationaliste en France ! Mais ce que je veux dire, c'est que le PCC essaie de faire des citoyens honnêtes bien plus qu'il n'essaie de les transformer en communistes loyaux. 

4. Le changement climatique

La pollution est une critique plus récente de l'Occident, qui a délocalisé la plupart de ses industries lourdes en Chine ! En effet, la Chine est aujourd'hui le plus grand consommateur de charbon au monde :
Une économie en plein essor nécessite beaucoup d'énergie et le charbon a longtemps été le moyen le plus rapide et le moins cher d'augmenter la production d'énergie en Chine. Le réseau électrique chinois est encore tellement sollicité par la forte demande d'énergie que les pannes d'électricité sont encore fréquentes en Chine, surtout pendant les jours les plus chauds de l'été ! Par ailleurs, les émissions de CO2 par habitant en Chine s'élèvent à 9,7 tonnes. Ce chiffre est inférieur à celui de l'Allemagne (10,6 t), du Japon (10 t) ou des États-Unis (19,2 t), selon les Nations Unies.
Il faut également reconnaître que la Chine a ralenti sa consommation de charbon ces dernières années, car elle a investi massivement dans les énergies renouvelables et les centrales nucléaires. Les centrales nucléaires chinoises en construction ou en projet sont aussi nombreuses que celles en construction ou en projet dans le reste du monde ! Des mesures énergiques ont donc déjà été prises et la Chine est déjà le leader dans le domaine des voitures électriques avec 14,1 millions d'unités sur 25,9 millions d'unités dans le monde entier.

5. La menace militaire

Les soi-disant experts mettent en avant l'augmentation des dépenses militaires de la Chine pour alerter sur la menace militaire croissante de la Chine. Toutefois, un examen plus approfondi des dépenses de défense montre que les dépenses de la Chine sont inférieures à celles des États-Unis, tant en chiffres absolus (292 milliards d'USD contre 877 milliards d'USD en 2022) qu'en pourcentage du PIB (1,6 % pour la Chine contre 3,5 % pour les USA) :


L'autre fait que nous devons garder à l'esprit est que la dernière fois que la Chine a mené une opération militaire en dehors de ses frontières, c'était en 1979 ! La Chine est le membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies (les autres sont les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni et la France) qui affiche le bilan le plus pacifique depuis 1990. Elle a même récemment négocié un accord de paix entre l'Arabie saoudite et l'Iran.

6. La démocratie

J'avais presque oublié ce dernier point ! En fait, je pense que les Chinois passeront au système démocratique dès qu'ils penseront qu'il leur apportera plus d'avantages que le système actuel de parti unique. Cependant, en comparant avec l'Occident, les Chinois peuvent voir que les démocraties ont beaucoup de défauts et sont loin d'être parfaites. Comme beaucoup de gens de droite aux États-Unis, dans l'Union européenne et en France, j'ai le sentiment que le pays est gouverné par un "État profond", une bureaucratie perpétuelle qui reste au pouvoir quel que soit les élus. Peut-être que le système de parti unique est une version plus honnête et plus efficace de notre "État profond" ? Par rapport à la Chine, ce que nous appelons les démocraties ne développent pas leur économie plus rapidement, n'éduquent pas mieux leur population, ne protègent pas plus étroitement leurs frontières, ne rendent pas les rues plus sûres, ne protègent pas mieux la valeur de leur monnaie contre l'inflation... 

Les États-Unis et la plupart des pays occidentaux devraient peut-être commencer à mettre de l'ordre dans leurs propres affaires avant de reprocher à la Chine la façon dont elle choisit ses dirigeants. Les nôtres ressemblent à un homme ivre donnant des leçons de sobriété à quelqu'un en rémission depuis 30 ans !

Conclusion

Depuis 1990, le PCC a obtenu de très bons résultats pour sa population en termes de richesse, de droits de propriété, de sécurité de l'éducation et de lutte contre la pollution. Il y a encore beaucoup de progrès à faire, bien sûr, mais le discours actuel sur la Chine comme menace pour le monde semble complètement exagéré lorsque l'on examine les faits.

Wednesday, July 5, 2023

"Le bilan est globalement positif"!?


Comme vous je connais des Français d'origine musulmane qui bossent bien, vivent décemment et ne leur souhaite que du bonheur. Mais parler d'eux actuellement ne sert qu'à justifier de ne rien changer à notre politique en matière d'immigration. Cela me fait penser que dans les pays soviétiques il y avait aussi des gens talentueux et bons issus de ce système:  Gagarine, les profs, les ingénieurs, les musiciens, les athlètes... Mais il fallait s'appeler Georges Marchais (premier secrétaire du PCF) pour affirmer en 1990, 'le bilan des pays communistes de l'Est de l'Europe est globalement positif'! Non, le bilan du communisme est tellement affreux que ce système s'est écroulé en quelques mois dans toute l'Europe. 
Le fait que certains immigrés se soient bien assimilés en France ne signifie pas que le bilan de l'immigration extra-européenne est 'globalement positif'! Ce raisonnement est faux! Primo, l'immigration d'Afrique (et surtout musulmane) est globalement négative! C'est même une catastrophe et chacun de ces symptômes le montre:
- émeutes, 
- ensauvagement, 
- terrorisme, 
- l'islam qui s'étend inexorablement, 
- trafic de drogue, 
- les territoires perdus
- difficultés d'enseigner des enfants hétérogènes. 
etc.

Secundo, il faut voir l'immigration dans sa globalité, car la France n'arrive pas à discriminer finement entre les bons et les mauvais immigrés musulmans. Comment savoir que les enfants ou petits-enfants de tel ou tel immigré musulman va vriller et se rebeller contre la France. Or, ils sont 69% à voter Mélenchon en 2022 quand ils votent (et ceux qui ne votent pas se sentent encore moins bien intégrés que les autres)! Et ce pourcentage de rejet de la France va en grandissant avec les jeunes, au lieu de baisser.

Tertio, ce n'est pas parce que l'Etat français mène une politique socialiste néfaste pour l'intégration et laxiste sur la répression pénale que l'on peut justifier de continuer l'immigration ou justifier la non intégration d'une partie grandissante des immigrés. La turpitude et les erreurs des uns n'excusent pas les crimes des autres. En effet, les Asiatiques ont fait face aux mêmes problèmes et eux ont globalement très bien réussi leur intégration. (Ex: la formidable réussite scolaire des enfants d'Asiatiques).

Conclusion: Les seules immigrations qui sont globalement positives sont les Européens (+US) et les Asiatiques. Cela ne veut pas dire qu'on a de la haine pour les musulmans bien intégrés. Au contraire, ils ont fait un effort considérable et on compatit à la mauvaise réputation que leur donne leurs congénères émeutiers ou islamistes. Ils seraient les premiers à profiter de l'arrêt de cette immigration et du départ des personnes de leur communauté qui ne veulent pas s'assimiler! 

Monday, June 26, 2023

Comment (bien) réussir sa désindustrialisation


Ce texte est une tentative de répondre au dossier de Charles Gave de l'excellent Institut des Libertés. Sa démonstration est d'une logique financière et économique implacable. Je ne vais donc pas la réfuter, mais je vais essayer de l'enrichir par deux dimensions qui n'apparaissent pas dans le dossier: l'éducation et l'immigration, mais dont il parle souvent dans des termes similaires par ailleurs. Par contre, je vais argumenter que la désindustrialisation était un processus inéluctable et bénéfique pour la France. Pour cela, je vais distinguer entre les industries lourdes, polluantes et générant peu de valeur ajoutée comme la sidérurgie, l'assemblage à la chaine ou l'habillement de masse, et les industries à forte valeur ajoutée comme le luxe, les hautes technologies, le nucléaire... Ainsi, même si la crise de la sidérurgie et du textile causèrent beaucoup de problèmes sociaux dans le Nord de la France et en Lorraine, la plupart des Français ne sont pas nostalgiques du travail à la chaine et c'est la raison pour laquelle ils n'ont pas sanctionné les dirigeants politiques responsables de cette première phase de la désindustrialisation.

En effet, comme elle était inéluctable et même souhaitable en termes de destruction créatrice schumpéterienne, mieux valait qu'elle eut lieu tôt que tard. La France et aucun pays de la CEE n'allait pouvoir concurrencer les salaires des dragons asiatiques (Corée du Sud, Taiwan, Singapour, Hong Kong) surtout quand ceux-ci et le Japon allaient progressivement délocaliser leurs industries de base vers la Chine Populaire où les salaires étaient encore plus bas. La théorie des avantages comparatifs de Ricardo nous montre que les industries qui emploient le plus de main d'œuvre sont surtout rentables dans les pays où les salaires sont bas (et l'éducation correcte). 

Durant les années de plein emploi, jusqu'à la fin des années 1970, la France a fait venir de nombreux immigrés d'Afrique (surtout du nord) pour répondre aux besoins de son industrie. Sa première erreur, lorsque le chômage toucha les grands bassins d'emploi, fut de continuer à faire venir des immigrés pour rester compétitif avec des salaires bas. Cette stratégie n'était pas viable sur le long terme, car pour avoir des salaires bas, il faut aussi que le coût de la vie soit bas, ce qui n'était pas le cas de la France. De plus, le pouvoir s'est empressé de mettre en place un SMIG/SMIC (salaire minimum interprofessionnel garanti/de croissance). Bref, le pouvoir politique (sous la pression des électeurs) a interdit au patronat de jouer la compétitivité par les bas salaires. Cette décision populaire de vouloir des salaires élevés devait logiquement aboutir à une réduction de l'offre de travail pour compenser la baisse de la demande de travail. Mais comme la France continua de faire venir des étrangers avec le regroupement familial, l'offre de travail progressa tandis que la demande baissait et aggrava le chômage, car le prix du travail ne pouvait plus équilibrer l'offre et la demande.

La seconde erreur de l'Etat français fut d'augmenter les dépenses de l'Etat pour pallier à ce chômage de masse. Cela prit 4 formes avec Mitterrand en 1981:

1. Augmentation des transferts sociaux vers les chômeurs (plus longtemps et plus de personnes),

2. Baisse de l'âge du départ à la retraite à 60 ans afin que les 'vieux' chômeurs n'entrent plus dans les statistiques du chômage, mais sortent de la population active.

3. Primes et subventions pour l'embauche de chômeurs. Ces mécanismes n'ont jamais permis de vraies créations d'emploi durable, mais elles ont coûté beaucoup d'argent à l'Etat.

4. Embauche massive de fonctionnaires et d'agents territoriaux.

Les deux premières mesures ont rendu les entreprises françaises encore moins compétitives, car le chômage et la retraite sont directement liés aux cotisations assises sur la masse salariale. Les deux autres mesures ont augmenté les dépenses de l'Etat, ce qui a coûté aux contribuables en impôts et en augmentation de la dette publique. Comme Charles Gave l'a montré, l'augmentation du poids de l'Etat fait mécaniquement baisser le poids du privé et la rentabilité des firmes.

La solution pour minimiser les problèmes financiers dus au chômage des gens les moins qualifiés était donc d'arrêter l'immigration et d'inciter les étrangers à retourner dans leurs pays d'origine. Cela pouvait même se faire de manière pro-active, comme les dragons asiatiques qui investirent en Chine pour profiter des bas salaires. Ainsi, les grandes entreprises françaises auraient pu utiliser les étrangers formés en France comme contremaitre, chefs d'atelier... dans leur pays d'origine. De même que pour la Chine, cette industrialisation de l'Europe du Sud et de l'Afrique du Nord aurait permis d'y établir une classe moyenne, d'y retenir ou faire revenir la jeunesse (80% des étudiants Chinois retournent en Chine après leurs études en Occident) et d'augmenter les échanges commerciaux avec toute l'Europe.

Maintenant que la France s'est débarrassée de ses industries vétustes, où trouver les ressources financières pour investir dans les technologies de pointe et les secteurs d'avenir en France? Par l'introduction d'une part de retraite par capitalisation et donc des fonds de pension Français puissants (au lieu de la retraite à 60 ans). Ces fonds auraient pu investir dans ce qu'on appellera plus tard les 'start up'. La France du début des années 1980 aurait été l'endroit idéal: le nucléaire nous assurait une indépendance énergique civile et militaire, nous étions pionnier technologique dans des domaines variés avec le TGV, le Minitel, Ariane...

L'autre source de financement, c'était de faire une croix sur les nationalisations de 1981 et de faire plus rapidement celles qui se firent plus tard (France Télécom, tout l'audiovisuel public et pas seulement TF1...) Cela aurait fait rentrer de l'argent dans les caisses de l'Etat et évité les augmentations de taxes et de la dette. Ces privatisations auraient aussi été l'occasion de stimuler la concurrence et la créativité des acteurs privés. La création de ces opportunités et un niveau constant du poids de l'Etat auraient permis de reconvertir les salariés sur le carreau dans d'autres activités lucratives. 

Un effort de formation aurait pu être entrepris en partenariat avec les firmes privées, et l'éducation nationale aurait simplement continué son modèle sélectif d'excellence au lieu de le niveler par le bas. La réduction de l'immigration extra-européenne aurait conduit à des classes d'âge moins nombreuses, plus homogènes et donc plus faciles à enseigner. Il suffisait donc de ne (presque) rien changer à l'éducation nationale, mais surtout d'arriver à empêcher l'expatriation de nos chercheurs, ingénieurs et entrepreneurs en leur fournissant un environnement propice à l'innovation:

1. des prélèvements obligatoires raisonnables et constants (surtout pas d'ISF),

2. un accès à du capital (les fonds de pension) pour investir et augmenter la productivité,

3. un accès à de la main d'œuvre bon marché en Europe du Sud et en Afrique du Nord pour y initier une croissance de leur niveau de vie qui permet d'augmenter la taille de l'économie mondiale et réaliser des économies d'échelle qui profitent à tout le monde,

4. des opportunités dans un secteur privatisé et donc libéré de la tutelle de l'Etat.

L'avantage de cette politique économique est qu'elle est compatible avec une monnaie forte, comme en Suisse, reflet de la force de notre économie.