En tant que libéraux, nous croyons que l'envie de bien gagner sa vie est un sentiment naturel chez l'homme. Il est donc normal que de nombreux Français deviennent fonctionnaires, puisque cette carrière a longtemps offert d'excellentes perspectives d'emploi et de rémunération. De plus, pour de nombreuses professions (policier, institutrice, prof, juge, infirmière, pompier...) l'Etat est souvent l'unique place où l'on peut exercer sa vocation. On ne peut pas leur reprocher de faire le travail qu'elles aiment aux meilleures conditions possibles. C'est le but de tout un chacun!
La différence entre le public et le privé, c'est que les salariés dans le privé voient leur salaire soumis aux contraintes de leur entreprise et de la concurrence. Ils ne touchent leur salaire que tant que leur entreprise est suffisamment profitable et que ses clients paient un prix supérieur aux coûts. Sinon, l'entreprise risque la faillite et le salarié le licenciement. Ces contraintes et ces risques n'existent quasiment pas pour l'Etat et les fonctionnaires. En théorie, les dépenses de l'Etat devraient être limitées par ses recettes. Mais cela fait plus de 40 ans qu'aucun budget n'est équilibré! Et pourtant, les recettes et les prélèvements obligatoires ne font qu'augmenter.
Source: H16 |
La masse salariale représente la plus grande partie du budget de l'Etat. Or, si aucun fonctionnaire n'a le droit de perdre son emploi, on comprend que personne ne ressent le besoin de faire des gains de productivité et qu'aucune politique de réduction des dépenses n'est possible. Pour baisser ses dépenses, l'Etat trouve plus simple d'augmenter les impôts, de réduire ses services au grand public (baisse des APL, moindre augmentation des retraites...) que de baisser ses coûts de personnel.
Or, avec une dette qui approche les 100% du PIB, un déficit public qui continue à se creuser et des prélèvements obligatoires records en Europe et dans toute l'OCDE, l'Etat est en quasi faillite financière. Les manifestations des gilets jaunes montrent que la France populaire n'en peut plus de payer des impôts toujours plus lourds pour des services de moins en moins bons. L'Etat a besoin d'une réforme radicale pour redevenir efficace et moins cher. Tous les contribuables et la majorité des fonctionnaires y gagneront.
En effet, la hausse des prélèvements obligatoires s'est accompagnée d'une baisse de la croissance en France. C'est pour cela que les salaires stagnent depuis des années, dans le privé et dans le public. Pour revenir à une situation de prospérité, il faut baisser les prélèvements obligatoires et donc les dépenses de l'Etat.
Un pays qui retrouve la croissance verra le pouvoir d'achat s'améliorer dans le privé et le dans le public. Car plus de croissance signifie plus de rentrées fiscales à taux constants.
Cette réforme des dépenses de l'Etat est devenue nécessaire et ne pas la faire met à risque l'unité de la nation. Voyons quelques pistes de réfomes et en quoi elles aideront le plus grand nombre.
1. Les fonctions régaliennes de l'Etat (police, armée, justice). Ces fonctionnaires ont vocation à le rester avec leur statut actuel. Leur mission est prioritaire et une partie des économies leur sera affectée afin d'améliorer la sécurité de tous les Français.
2. Là où l'Etat remplit des fonctions similaires au privé, mais plus cher, nous recommandons la privatisation de ces structures. Les agents publics seront alors traités comme des salariés du privé. Leur nouvel employeur pourra les garder s'ils sont assez productifs ou bien pourra les licencier. Et ils pourront toujous chercher ailleurs si leur nouvelle situation ne leur plait pas. Pour la grande partie des fonctionnaires qui travaillent consciencieusement et qui rendent des services utiles à un coût inférieur au prix du marché, il pourront continuer de faire ce qui leur plait dans une structure privée, bien plus flexible et rémunératrice que l'Etat. De plus, ces anciens fonctionnaires vont, comme tous les autres Français, bénéficier d'une baisse des charges sur leur salaire. Les seuls perdants sont les anciens fonctionnaires dont les structures privées ne voudront pas. Mais ceux-ci auront d'autant plus de chances de retrouver un autre emploi que l'Etat se sera réformé et que la croissance reviendra! Ainsi, en plus d'assainir ses finances, l'Etat mettra également fin à l'injustice d'un traitement différent pour le privé et le public.
3. Concernant les retraites versées, nous recommandons un audit pour identifier et mettre fin aux injustices les plus flagrantes entre le privé et le public. Est-il normal que certains hauts fonctionnaires ou anciens politiques touchent autant de retraite que des multi-millionaires?
4. Agir contre la fraude sociale. Plus de 1.8 millions de numéros de sécurité sociale sont attribués sur la base de faux documents, selon Charles Prats. Addendum: ce chiffre est basé sur de vieilles données et semble contestable. Il pourrait être moitié moindre, ce qui reste énorme. Quoiqu'il en soit, par essence, tout système de redistribution engendre de la fraude. C'est pourquoi un système qui ne prend et ne redistribue rien reste le plus juste.
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