L'un des nombreux avantages de la démocratie, c'est qu'il permet à différentes sensibilités politiques parmi les citoyens à prendre le pouvoir à tour de rôle. Les élections permettent ainsi de corriger les excès d'une politique en changeant de majorité. Si un parti augmente un impôt ou prend une mesure impopulaire, l'autre parti pourra l'annuler lorsqu'il reviendra au pouvoir. Malheureusement, il y a une mesure qui est quasiment irréversible, c'est l'embauche de nouveaux fonctionnaires. Leur statut leur assure un emploi à vie et donc, même si un parti de droite ou de gauche voulait faire baisser leur nombre, il ne pourrait que jouer sur le non remplacement de ceux qui partent à la retraite. Or, ce n'est pas parce qu'un prof ou qu'une infirmière part à la retraite que son poste n'est plus nécessaire! Voilà pourquoi, depuis 40 ans, le nombre de fonctionnaires et les dépenses de l'Etat n'ont eu cesse d'augmenter malgré les alternances politiques. Les Français ont voté pour la gauche, la droite et maintenant pour Macron et ses alliés centristes, mais aucun parti n'a pu baisser ces dépenses (et rares furent ceux qui essayèrent!)
Ainsi, l'une des plus grandes confiscations de la souveraineté du peuple ne vient pas de Bruxelles, mais de cette bureaucratie permanente française qui compte plus de 5 millions de fonctionnaires.
Le statut et les privilèges ne sont pas la responsabilité des fonctionnaires (comme je l'ai expliqué dans mon dernier article), mais des hommes politiques qui n'osent pas les réformer en expliquant que la démocratie l'exige. Or, grâce à son statut inamovible, la bureaucratie est plus puissante que le pouvoir politique issu des urnes. Ainsi, dans l'émission Par Jupiter du 14 décembre 2018 sur France Inter, à la 25ème minute, le danseur Julien Derouault nous raconte cette anecdote: "Quelqu'un de très haut placé, dont je ne citerai pas le nom, dans l'administration culturelle m'a dit un jour "Ne vous fâchez pas avec moi. Un ministre ça part tous les 2 ans. Moi, cela fait 25 ans que je suis là. Le pouvoir, c'est moi qui l'ai!""
Le problème démocratique se pose encore plus pour les retraites des fonctionnaires. Comme la retraite est par répartition et que l'Etat n'a pas provisionner le coûts de la retraite de ses fonctionnaires, ce sont les jeunes citoyens qui doivent payer les généreuses pensions de retraite des fonctionnaires embauchés avant leur naissance! Dans ces conditions, à quoi bon voter pour un parti quelconque si celui-ci ne peut contrôler les dépenses de l'Etat. Où est le pouvoir démocratique si Macron ne peut défaire ce qu'a fait Giscard, Mitterrand, Chirac ou Sarkozy? Notre plus gros problème démocratique, c'est que la bureaucratie française n'a pas de contre-pouvoir. La souveraineté du peuple n'est pas compatible avec le statut de fonctionnaire à vie. Il faut changer ce statut et retrouver le pouvoir politique de faire de vraies réformes qui profiteront à tous les Français.
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