Saturday, October 12, 2024

Le cas Mélenchon/LFI/NFP

Remarquons que ni LFI, ni la coalition du NFP ne dirige et n'a dirigé la France depuis 40 ans, bien que de nombreux candidats du NFP ont été élus à l'Assemblée Nationale en juillet dernier. Mélenchon a terminé troisième lors de la dernière élection présidentielle, et ses chances de gagner en 2027 sont faibles. Ce constat doit permettre de rappeler que la situation de la France (son déficit, ses dettes, son insécurité, son immigration, son niveau scolaire, son système de santé, de retraite, son armée...) n'est aucunement la conséquence des lois passées par La France Insoumise ou de leurs actes, car LFI n'a jamais eu la majorité et n'a jamais été un partenaire gouvernemental.

Toutes les mauvaises lois, tous les systèmes injustes, toutes les mauvaises décisions dont souffre la France en 2024 furent prises par des gouvernements socialistes, du centre ou de la droite historique, et ces mêmes gouvernements ne les ont pas abrogés quand ils étaient au pouvoir et en avaient la possibilité. (Remarque: de 1981 à 1984, les communistes ont participé comme partenaire junior à une coalition avec un PS dominant).

Je ne fais pas ce constat par sympathie pour le LFI. Je suis convaincu que leur programme est bien pire et conduirait à la catastrophe. Cependant, l'honnêteté intellectuelle m'impose de remarquer qu'il n'a pas été et n'est pas au pouvoir. D'ailleurs, on peut faire ce même constat avec le Rassemblement National: il s'approche plus du pouvoir et a gagné le Européennes au niveau national (mais est resté minoritaire à Bruxelles). On peut même faire crédit au RN d'avoir très tôt remarqué la collusion entre la droite et la gauche (l'UMPS). Cette fusion centre-gauche et centre-droit est devenu officielle avec Macron en 2017 et s'est élargie un peu plus vers les LR avec la nomination de Barnier le mois dernier.

Pour un parti qui n'a jamais été au pouvoir et a peu de risque d'y parvenir prochainement, le LFI et Mélenchon savent se faire entendre et occuper les médias et les esprits. Leurs discours sont souvent excessifs et scandalisent. En grec, le skándalon, est un "piège placé sur le chemin, obstacle pour faire tomber". Plus c'est gros, plus les politiques, les journalistes et les commentateurs sur X et ailleurs tombent dans le piège. Ils ne peuvent s'empêcher de relayer les idées de LFI (un impôt sur les grandes fortunes, par exemple) pour la critiquer, s'en offusquer, la démonter. Cette polémique va occuper les médias et la classe politique pendant une partie la journée jusqu'au déclenchement d'une nouvelle politique (sur Israël, par exemple, pour rallier la population musulmane et scandaliser les juifs).

L'outrance appelle l'outrance. Le processus mimétique se met en marche. La colère répond au scandale et vice versa. La tension monte d'un cran.et suscite dans certaines foules des comportements de plus en plus violents (lors des manifs des gilets jaunes ou pour Naël, par exemple). Tout cela fait le jeu du Malin, du Mal, du Mél(enchon)!

Il y a, pour moi, une dimension satanique dans l'utilisation du scandale pour manipuler le débat et dans le programme du LFI dont voici les principaux points:

1- Plus d'impôts et plus de progressivité,

2- Des redistributions massives vers les pauvres, les inactifs, les immigrés

3- Une immigration massive des pays les plus pauvres d'Afrique et d'Asie,

4- Des peines de prison plus courtes,

5- Moins de moyens pour la police,

6- Des déficits budgétaires de plus de 3% du PIB,

7- Le refus de rembourser la dette,

8- La fermeture des centrales nucléaires (implicite chez LFI, mais explicite chez les Verts) pour les remplacer par du solaire et de l'éolien,

9- La fin du libre-échange (avec des taxes sur les importations)

10- La fin de la sélection à l'université,

11- Reconnaitre l'Etat de la Palestine

...

Un tel programme dévoile littéralement toutes les erreurs à ne pas faire. C'est une boussole qui montre le sud! Malheureusement, nos politiques et commentateurs du "camp de la raison" sont tellement occupés, 'possédés' par le combat contre les mauvaises idées de LFI qu'ils en oublient ou n'ont plus de temps pour faire des propositions et, surtout, pour les mettre en œuvre. Au lieu de cela, ils laissent en place ce qui ressemble au programme du LFI, point par point ou appliquent une partie de ses idées:

1. La France a le record de prélèvements obligatoires. Les bas salaires sont exonérés de l'Impôt sur le Revenu.

2. Les dépenses sociales représentaient 57,5% des dépenses publiques. La retraite par répartition transfère les cotisations des actifs aux retraités.

3. 320,000 titres de séjours en 2022 (+ 170% en 25 ans) et 133,000 demandes d'asile en 2022.

4. Faute de places en prison, les criminels n'effectuent que des peines courtes et bénéficient de nombreux allègements.

5. L'Etat ne consacre que 2,5% de ses dépenses à la sécurité intérieure,

6. Pour 2024, le déficit risque d'atteindre 6% du PIB,

7. La dette publique est de 112,5% du PIB et la France est entrée dans une trappe à dettes. La forte remontée des taux sur cette dette appauvrit déjà les détenteurs d'obligations du Trésor.

8. Le gouvernement d'Edouard Philippe a fermé Fessenheim et les gouvernements successifs subventionnent les éoliennes et les panneaux solaires.

9. La France vient de voter pour taxer les Véhicules électriques chinois au niveau européen.

10. Le taux de réussite au bac atteint des records, car ce diplôme ne vaut plus rien. De nombreux étudiants n'ont pas le niveau et échouent en première année de fac.

11. Macron vient de décider de suspendre les ventes d'armes à Israël.

Ce serait comique si cela ne conduisait pas la France dans le mur. Mélenchon et le LFI sont loin du pouvoir, mais c'est leur programme que le centre (de gauche et de droite) applique tout en reniant Mélenchon trois fois par jour! Ce camp de la raison semble fou, possédé. Il peste contre la politique dictatoriale du Mél, mais augmente chaque année le nombre de lois, de règlements, de fonctionnaires, les dépenses publiques. Le secteur privé, libre, l'est de moins en moins.

Pourtant, un vrai programme de liberté et de prospérité est facile à distinguer de l'autre côté du miroir: Il suffit de prendre le contre-pied du programme de LFI:

1. Moins d'impôts, moins de progressivité: gardons la TVA, instaurons une flat tax et éliminons le reste.

2. Privatisons les services publics non régaliens et basculons vers la retraite par capitalisation.

3. Fin du droit du sol, fin du regroupement familial, expulsion des criminels et des frères musulmans, contrôle renforcé aux frontières où passent les migrants...

4.  Construire de nouvelles prisons et étendre les prisons existantes.

5. Augmenter les ressources du régalien et simplifier les démarches administratives.

6. Couper dans les dépenses à la tronçonneuse. Privatiser l'éducation nationale et les hôpitaux.

7. Affecter le produit des privatisations des HLM, d'EdF, de l'éducation nationale et des hôpitaux au remboursement de la dette.

8. Arrêter les subventions aux énergies renouvelables. Augmenter la production électrique des centrales actuelles en s'inspirant des pratiques internationales.

9. Le libre-échange a sorti des centaines de millions (des milliards!) de gens de la pauvreté à travers le monde. Il ne faut pas s'arrêter en bon chemin. Le système socialiste français est la cause première de notre désindustrialisation. En y mettant fin, la France redeviendra compétitive sur les filières à haute valeur ajoutée.

10. Remettre de la sélection, de la rigueur et de la liberté dans toutes les écoles.

11. Soutenir vigoureusement Israël. L'armée israélienne fait le sale boulot contre le Hamas, le Hezbollah et les révolutionnaires iraniens. La moindre des choses est de lui fournir des armes, notre appui militaire et diplomatique dans la région. 

Il faut rendre le pouvoir au peuple et lui donner la liberté de faire ses propres choix pour sa santé, l'éducation de ses enfants, sa retraite, son énergie, son logement... Quand le Mél parle, il faut lui répondre par des actes de liberté supplémentaire ou bien passer son chemin. Le chien aboie, la caravane passe. Actuellement, nous sommes trop nombreux à lui répondre, car la caravane France est à l'arrêt. La réforme, le progrès, une amélioration concrète de la situation, c'est ainsi qu'on combat LFI. Ce n'est pas LFI qu'il faut convaincre de la justesse de nos idées, mais les politiques qui ont le pouvoir, mais ne l'utilisent pas pour appliquer ce programme libéral. Et si ces politiques n'agissent pas ou mal, il faut voter pour d'autres.

La parole de LFI est issue du néant. Qu'elle s'exprime librement et retourne là d'où elle est venue. L'important est que chacun agisse dans le sens de la liberté et de l'ordre. Nous le ferons sans haine, sans triomphalisme, car en nous indiquant ce qu'il ne faut pas faire, LFI nous aura, à sa manière, montré la voie!  

Thursday, October 3, 2024

Bernadette et la France, une petite uchronie


20 ans après son mariage avec le jeune Corrézien Jacques Chirac, Bernadette, née Chodron de Courcel, n'en peut plus des frasques de son mari premier ministre. Il la trompe au grand jour, cette fois, avec une journaliste du Figaro, Jacqueline Chabridon. Le couple adultère s'est même acheté un appartement rue Marignan. Pour cette catholique de très bonne famille et ses deux enfants, la coupe est pleine. Orgueilleuse et blessée, elle lui présente les papiers du divorce fin mars 1976, un mercredi après-midi, juste après le conseil des ministres. 

Pour Chirac, c'est un coup dur dans une France où la droite est encore très conservatrice et pratiquante. Sa fulgurante ascension politique est stoppée nette. Valéry Giscard d'Estaing le remerciera à la fin de l'année et Chirac terminera troisième à l'élection à la mairie de Paris en 1977. Simple député de Corrèze, il assiste à la réélection de VGE le 10 mai 1981 avec 50,81% face à François Mitterrand. Mais Chirac ne retrouvera plus de poste ministériel dans les prochains gouvernements de droite.

La victoire très serrée de 1981 oblige VGE à composer avec l'opposition de gauche pour passer des lois controversées. Face à l'augmentation du chômage, Georges Marchais obtient de VGE le retrour au Maghreb des travailleurs immigrés venus durant les 30 Glorieuses en contre-partie d'une modération du SMIG pour réduire la spirale de l'inflation. 

L'économie française se redresse rapidement grâce à des réformes libérales dans tous les grands pays du G7. Reagan aux USA, Thatcher au Royaume Uni, Kohl en Allemagne essaient de surpasser la politique de Raymond Barre, notre premier ministre. Mais la France garde une longueur d'avance en passant la première à un système de capitalisation des retraites en 1982. Dans les années 1980, la France privatise la SNCF, Air France, France Telecom, Bull, EdF et investit ses surplus budgétaires dans un fond souverain dont les dividendes permettent de verser une retraite minimum à ses plus pauvres retraités. Le Mark allemand est obligé de dévaluer 3 fois face au franc durant les années 1980, si bien que l'Allemagne sortira du Serpent monétaire européen lors de sa réunification en 1990. Paris est la première place financière d'Europe et ses multinationales multiplient les acquisitions étrangères grâce à un franc fort. Ainsi, elles peuvent délocaliser les production à faible valeur ajoutée vers l'Asie et l'Afrique du Nord, et garder le contrôle de la R&D et des produits clés.

La France est surtout leader dans un grand nombre de technologies de pointe: l'aéronautique avec Ariane, Airbus, le Concorde, les Trains à Grande Vitesse (TGV), les centrales nucléaires, les télécommunications avec le Minitel auquel succèdent les ordinateurs connectés Bull et les portables d'Alcatel.. Une vallée du Silicon voit le jour près de Grenoble. Les chercheurs et entrepreneurs du monde entier y convergent pour élaborer les produits de demain. La ville de San Jose en Californie essaie d'attirer nos talents, mais quel ingénieur bien formé aurait envie de vivre de pizzas et de hamburgers s'il peut vivre à deux pas du Lyon de Bocuse, des vins de Bourgogne et qu'il a le choix entre les Alpes et la Côte d'Azur pour ses weekends?! Jamais la devise 'vivre comme un dieu en France' n'a été aussi vraie.

Les grandes écoles d'ingénieur et de commerce attirent aussi les meilleurs étudiants étrangers. Le plus célèbre d'entre eux est un jeune sud-africain du nom d'Elon Musk qui intègre Polytechnique en 1989. Ses entreprises Tesla, SpaceX, Starlink et X font rayonner le savoir-faire français partout dans le monde. 

Dans les années 1990, il fait bon vivre dans toute la France. Les HLM de banlieue ont eux aussi été privatisés, si bien que le taux de gens propriétaires de leur logement est supérieur à 90% en France, l'un des plus hauts d'Europe. Vaulx-en-Velin et Grigny sont les quartiers les plus tranquilles de France. L'association 'Touche pas à mon pote' pour la défense de la minorité musulmane met la clé sous la porte en 1991 faute d'adhérents (et de subventions). 

L'Etat peine à recruter car les salaires dans le privé sont plus attractifs, si bien qu'il se concentre sur ses fonctions régaliennes et peut mieux rémunérer un nombre limité de fonctionnaires. La privatisation des écoles du secondaire et de l'université permet d'augmenter les salaires des profs, surtout ceux dont les élèves ont les meilleurs résultats. Au final, les enseignants sont les grands gagnants, en prestige et en argent, de ces réformes, et ils votent résolument libéral à chaque élection.

En 1995, l'élection d'Alain Madelin, ancien ministre de l'économie, comme nouveau président de la République confirme la pole position libérale de la France aux côtés des USA dans notre monde post soviétique. On parle alors du couple franco-américain dans les affaires internationales, Madelin traitant d'égal à égal avec le jeune Bill Clinton. Cet ancien gouverneur démocrate de l'Arkansas est bien trop naïf et ne voit pas la montée du terrorisme islamique. L'armée US se fait plusieurs fois surprendre par des attentats au Yémen et en Afrique. Par contre, Madelin arme  le commandant Massoud et envoie le FAR (Force d'Action Rapide) en soutien en Afghanistan, au printemps 2001. Les groupes islamistes y sont décimés et la France peut retirer ses troupes à la fin de 2001.

Au printemps 2002, après sa réélection, Madelin signe avec George W. Bush et 130 chefs d'Etat un nouvel accord commercial de libéralisation des échanges planétaires au World Trade Center à NYC. Cet accord a pour but l'éradication de la pauvreté dans le monde par la seule manière qui marche: le capitalisme.

Et tout cela, on le doit un peu à Bernadette!

Saturday, September 21, 2024

Review and critique of Why Nations Fail

My family was separated by the Iron Curtain after WW2,so I had no problem understanding the main idea of this book: that the political institutions of a country are what matters foremost when it comes to prosperity. They shape the economic institutions to be extractive or inclusive, to favor growth or poverty. What makes this book interesting is that it retells the world history of most parts of the planet in order what explains why some countries are rich and others are poor. And the authors manage to do this without taking a political or biased position.
This book was published in 2012 and this explains why some of the actors of the most recent historical accounts have already disappeared! The last 12 years have proven the authors right in many predictions, but I also 3 failures that should be interesting to analyze in more detail. 

There are also 2 small factual errors:
#1 Chapter 4, page 96. "the plague was brought from China by traders". This is a very unfortunate error. The plague that caused the Black Death originated in Central Kyrgyzstan and spread from the Crimea westward. The reason this mistake is unfortunate is because Chinese scholars are likely to feel upset by this error that shows some kind of prejudice against China!

#2 Chapter 8, page 213 "In 1460 there was already a printing press across the border, in Strasbourg, France" False. In 1460, Strasbourg was part of the Holy Roman (German) Empire. France only conquered it in 1681.  

As a side note, I recommend that the authors familiarize themselves with René Girard's work (especially 'Violence and the sacred') in order to better understand the creation of primitive societies. The Neolithic Revolution (see page 141) could probably be better explained, especially the fundamental role of religion in early human societies. 

Failure #1: Argentina

First, let's acknowledge a great insight from the authors that democracy isn't a sufficient condition to have inclusive institutions and a prosperous country. South American countries like Venezuela and Argentina are great examples and the book makes a good case that the oligarchy inherited from the past still influences these political institutions and has prevented modernization and creative destruction. The 'iron law of oligarchy' makes real change in economic institutions very hard and almost impossible, even with democracy, according to this essay. So, with the election of Milei as a libertarian president in Argentina, we might be facing a 'critical juncture' of history, where one change, the election of a radical president, could trigger a lasting improvement in the way the political institutions are shaped ('Afuera' most bureaucracies!) and improve the economy. While it's still too early to tell, this is the kind of positive development that the authors hope for, I think, but that was, in all fairness, impossible to predict in 2012!

Failure #2: The book didn't identify the mass migration of unskilled labor to Western countries as a threat to the middle class in these countries. 

It threatens society as this phenomenon is extractive in nature: the oligarchy benefit from the lower wages, while the lower classes suffer the most from the violence in their neighborhoods and the stagnant wages.
The failure to mention this common threat to the US and Western Europe is surprising when we read on page 281 that:
(In Australia), "Ex-convicts and in fact many new free settlers also wanted transportation of convicts from Britain to stop, because it created competition in the labor market and drove down wages."
The chapters about slavery also showed that this cheap, unskilled labor benefited the elite at the expense of average citizens.  

Failure #3: China. "Our theory also suggests that growth under extractive political institutions, as in China, will not bring sustained growth, and is likely to run out of steam." (Page 436).

The authors are not only dismissive of China under Xi, but also dismissive of China under the Song dynasty (and probably under all dynasties). See page 231: 

"Yet China was absolutist, and growth under the Song dynasty was under extractive institutions. There was no political representation for groups other than the monarchy in society, nothing resembling a Parliament or a Cortes. Merchants always had a precarious status in China, and the inventions of the Song were not spurred by market incentives, but were brought into existence under the auspices, or even the orders, of the government. Little was commercialized. The grip of the state tightened during the Ming and Qing dynasties that followed the Song. (...) the absolutist emperors of China opposed change, sought stability, and in essence feared creative destruction."

The authors are correct when they say that Confucian China ranks merchants at the bottom and scholars, farmers and artisans above them. However, China's prosperity often surpassed that of Europe (during Tang and Song and approximately even up to the early Qing dynasty. This couldn't have happened by accident, against the central theory of this book that extractive political institutions cause poverty. 

Instead, I assume that the authors are not experts about China and have overlooked an important inclusive political institution: the civil service examination system. The first such exams happened in the Qin (221BCE  - 206 BCE) and Han (206 BCE to 220 CE) dynasties. It was then established during the Sui dynasty (581-618), improved under Tang dynasty (618-907) and it lasted until the fall of the Qing dynasty in 1905. In theory, this system ensured a high quality of bureaucrats, chosen for their skills instead of their connections or wealth. It can also prevents the political system to be controlled solely by 'robber barons', since these officials are selected from all China according to their exam results. Of course, if the emperor decided to seal China to the world, these mandarins couldn't go against his orders, but they could be very efficient as Dieter Kuhn has shown in 'The Age of Confucian Rule, The Song Transformation of China'.

What is interesting is that the People's Republic of China reinstated examinations to enter university (in 1952) and to enter the civil service. And the Communist party recruits its cadres from the top universities. So, this old inclusive and meritocratic institution has evolved and survived, which would not have surprised the authors, since their theory is that institutions usually have strong foundations. 

So, while democratically selected politicians in the West seem dumber with each passing generation and/or controlled by powerful special interests (multinationals, NGOs...), the Chinese leadership benefits from a large and diverse influx of its smartest students. They seem to have learned that their success and survival depends on the providing growth and economic opportunities to the largest segments of Chinese society. Of course, like in imperial China, the PRC could also stumble with a bad leader. However, these meritocratic institutions seem here to stay for a long time.

Qing dynasty court silk painting: the second lunar month

Friday, July 26, 2024

Que faire face à l'antisémitisme de LFI?


La tactique qui consiste à culpabiliser les électeurs de LFI, comme autrefois la gauche culpabilisait les électeurs du FN, ne marche pas. La gauche se croit bien trop moralement supérieure, et d'ailleurs la droite ne lui conteste son primat moral que du bout des lèvres et sur ce point précis seulement. On sent d'ailleurs une satisfaction de pouvoir enfin dire à la gauche LFI que la droite classique se sent supérieure moralement car elle n'est pas antisémite. C'est un discours qui plait au public de droite, mais qui ne convainc pas les électeurs de gauche, car ces personnes sont très mal éduquées: le cœur de son électorat, les jeunes et les musulmans, sont incultes ou foncièrement antisémites et les appels à la décence, à l'histoire ne servent à rien. Le mouvement décolonial, la branche idéologique qui fait le lien entre LFI et les frères musulmans, a déjà inculqué à ces électeurs que les musulmans sont les nouveaux juifs. A force de parler de colonies juives et de camps de réfugiés palestiniens en Israël, les médias, toujours à gauche, ont fait le jeu de ce renversement des rôles.

Avant de proposer une stratégie différente, remarquons deux choses:

1. Contrairement à la droite, LFI n'a pas été au pouvoir ces dernières 50 années (sauf 2 ans si on considère LFI comme héritier du PS allié au PC de 1981 à 1983).

2. Le vote LFI progresse régulièrement, au point que ce parti revendique le poste de premier ministre à l'issue des dernières législatives. 

La société française est dans une dynamique où LFI et le RN progressent de manière organique. Le plus étonnant, et je le répète, est que ni LFI et encore moins le RN n'ont mis en place les conditions de leurs ascensions respectives. C'est à la fois une mauvaise et une bonne nouvelle. La mauvaise est que nous ne pouvons pas nous laver les mains des paroles abjectes proférées par Mélenchon, Rima Hassan, Thomas Portes... La bonne nouvelle est qu'il ne tient qu'à la droite de retrouver le pouvoir pour mettre fin aux conditions qui créent cette dynamique qui fait les succès de LFI (et du RN en réaction). 

Voici les facteurs les plus importants, à mes yeux, qui expliquent la progression de LFI:

+ L'éducation. L'emprise de la gauche sur l'éducation fabrique des crétins faciles à manipuler et sans formation utile au marché du travail. Le fonctionnariat ou le travail dans des associations subventionnés les incite à voter de plus en plus à gauche pour obtenir par l'Etat ce qu'ils ne peuvent obtenir par leurs compétences.

+ L'assistanat. Les aides de l'Etat sont tellement inscrites dans la loi que ceux qui les reçoivent n'éprouvent aucune gratitude, mais, au contraire, se voient comme victimes et perdent leur dignité et leur responsabilité. Manifester pour recevoir plus ne demande pas un grand effort, mais peut rapporter beaucoup et ne conduit jamais à moins d'aides. La seule chose qui conduit à moins d'aides, c'est de gagner plus d'argent. Cet assistanat fabrique des électeurs de gauche et attire une immigration pauvre, peu productive d'Afrique et des pays musulmans.

+ L'immigration extra-européenne. Quand 69% des musulmans votent pour Mélenchon à la dernière présidentielle ou pour LFI à 62% aux Européennes, on voit que LFI est le premier bénéficiaire électoral de l'immigration musulmane en France. LFI bénéficie donc du regroupement familial voté sous Giscard et du droit du sol que la droite hésite à réformer. LFI bénéficie aussi des régularisations des clandestins par de nombreux gouvernements et de l'arrivée constante de clandestins qui sont difficiles à expulser dès qu'ils ont des enfants scolarisés en France.

Voici les trois racines qui nourrissent le mal qu'est LFI. Ce sont sur ces trois leviers que la droite (ou le centre) doivent agir de manière radicale pour enrayer la dynamique électorale de l'extrême gauche et ainsi réduire son pouvoir de nuisance. Il ne s'agit pas de faire des mini réformes pour baisser les APL de 5 Euros, par exemple! L'alternative serait catastrophique. Une LFI au pouvoir pourrait trouver encore plus de moyens pour renforcer son électorat et pourrir la vie des actifs Français. 

LFI n'est pas arrivé là où elle est sans l'aide (involontaire, certes) de la droite. Nous avons notre part de responsabilité. Mon message serait plus populaire si je disais que LFI est l'unique coupable et qu'il suffirait que ses électeurs prennent conscience, par magie?, du caractère haineux et envieux de ce parti pour le faire baisser. Cela nous exonérerait d'agir. Il suffirait de (bien) parler. Or, la parole est la stratégie que Macron a essayé depuis 2017 et son échec est évident.

Il faut agir. Pour cela, il faut gagner les prochaines élections. La seule chose qui nous a fait perdre les législatives, c'est la soumission de la droite LR au primat moral de la gauche demandant de faire barrage au RN. Mettons fin à ce barrage stupide qui nous empêche de réformer la France. Or, plus vite la droite et le RN peuvent s'entendre sur l'éducation, l'immigration et une partie de l'assistanat, plus tôt la dynamique du LFI, mais aussi celle du RN baissera! 

Tuesday, July 16, 2024

Est-il possible de créer un autre TSMC?

A l'occasion de cette vidéo sur les semi-conducteurs, j'aimerais partager avec vous quelques informations sur la spécificité de TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company) dont il est beaucoup question ici:


Cette firme recrute les meilleurs étudiants de Taiwan, notamment les diplômés de la NTU (National Taiwan University), la meilleure université de l'ile. Mon fils (étudiant à NTU), me dit que la firme n'a pas une très bonne réputation parmi les étudiants. Les horaires sont longs, le travail en usine est plus dur qu'un travail de bureau et la pression managériale est intense. Le seul point positif qu'il voit est la paie. TSMC est l'une des entreprises qui paie le mieux ses employés, surtout au moyen de l'intéressement aux résultats.

J'ai parlé de cette vision négative de TSMC à mon beau-frère. La cinquantaine, il travaille comme cadre chez Micron à Taoyuan. Cette firme US produit la majorité de ses DRAM (des mémoires) à Taiwan. Sa firme recrute parfois des ingénieurs en provenance de TSMC pour des postes clé dans l'entreprise. Pour lui, l'avantage concurrentiel de TSMC est sa culture d'entreprise. Pour la résumer, il m'a dit "qu'impossible n'est pas TSMC". Chaque employé doit constamment penser à résoudre les problèmes dans son travail, voire même les anticiper. Ainsi, lorsqu'eut lieu un très fort tremblement de terre le 21 septembre 1999 à 1 heure 47 du matin, à 3 heures du matin, tous les cadres de TSMC étaient déjà en réunion dans l'entreprise. Ils identifièrent immédiatement les machines et les produits dont ils auraient besoin pour réparer les dégâts et lancèrent les commandes chez les fournisseurs partout dans le monde. Quand les autres entreprises du secteurs (comme Micron) se réunirent vers 6 h ou 7 h du matin, certains produits étaient alors en rupture de stock! Ces 3 heures de retard avaient permis de minimiser le temps de réparation et donc de maximiser la rentabilité de l'investissement de la fabrique.

Cette obsession de l'efficacité peut se traduire par des histoires dont la brutalité fait penser à Wall Street. Ainsi, face à un accident de production, le top manager demande au responsable de la ligne de combien de temps il a besoin pour réparer. "Une semaine" est sa réponse. Le top manager demande alors à l'adjoint combien de temps il lui faudrait. "Trois jours." Le top manager congédie alors immédiatement le responsable et nomme l'adjoint à son poste!

Les compensations financières, les bonus personnels et le partage des bénéfices de l'entreprise, représentent la plus grande partie des revenus des employés. En effet, le salaire fixe est relativement bas, pas plus haut que ce que les autres firmes paient. Mais la politique salariale n'est pas qu'incitative! Les 5% des salariés les moins bien notés par leur manager ne reçoivent aucune prime, aucun bonus. TSMC les incite ainsi à quitter l'entreprise.

En conclusion, mon beau-frère Taiwanais doute fort qu'il soit possible de répliquer une telle culture d'entreprise aux USA ou même au Japon. La seule manière qu'il voit de garder cette avance sur la Chine est de continuer d'innover avec une telle culture d'entreprise. Ce n'est pas avec des subventions qu'on peut créer un autre TSMC!


Thursday, June 13, 2024

Ce que Zemmour aurait du dire


Au lieu de faire la victime, Zemmour aurait pu dire ceci : 

« Dimanche, les électeurs ont lourdement sanctionné Macron en votant à 31% pour le RN contre 14% pour ce qu’il faut appeler la ‘minorité présidentielle’. Par la même occasion, les électeurs ont confié le leadership de la droite au RN, puisque LR n’a fait que 7% et la liste Reconquête 5,4%. 

Le président de la République ayant dissout l’Assemblée Nationale, j’ai confié à Marion la tâche de trouver un accord électoral avec le RN. Cet accord a failli voir le jour, mais la décision historique du Ciotti de s’allier avec le RN a rebattu les cartes. Toute ma carrière j’ai espéré que la droite la plus bête du monde puisse enfin faire une union électorale en vue d’une coalition de gouvernement. Vous me voyez donc satisfait d’avoir pu aider le LR à sauter le pas, même si on voit que beaucoup d’élus LR, notamment les sénateurs, ceux qui sont le plus à l’abri du vote, s’opposent à la décision d’Eric Ciotti. 

 Il est logique que le RN s’allie en priorité avec les LR afin d’achever leur dédiabolisation et car le LR pèse plus électoralement que Reconquête. De plus, le LR est un parti bien peu libéral dans le domaine économique et ils ont donc tout pour s’entendre. Marion a fait ce qu’elle a pu pour obtenir le maximum pour Reconquête, mais c’est le sort de la France qui nous anime à Reconquête.

 Ayant acté l’impossibilité d’un accord avec le RN pour les législatives, nous avions deux choix. Ou bien ne présenter aucun candidat aux législatives afin de donner à la droite le plus de chances de gagner face à une gauche unie autour de LFI, et face à Macron et au parti des médias qui va nous rejouer les heures sombres de notre histoire. C’est l’opinion de Marion et de nombreux dirigeants du parti. Ou bien, Reconquête présenterait ses candidats partout pour leur donner une expérience électorale et convaincre les Français de la pertinence de notre projet afin que nos idées continuent d’exister dans le débat public, car elles sont les seules à même de sauver durablement la France. C’est ma position. Je pense qu’elle est la meilleure sur le long terme, mais je comprends l’impatience de la jeunesse qui ne veut pas attendre 3 ans et 1 million d’étrangers en plus, avant de tourner la page de ce gouvernement incompétent. 

C’est pourquoi, nous avons fini par trouver un compromis. Reconquête ne se présentera que dans un tiers des circonscriptions, celles qui sont le plus à gauche et les moins gagnables pour la droite rassemblée. Ainsi, Reconquête soutiendra dès le premier tour le candidat de droite le mieux placé, et fera campagne dans près de 200 circonscriptions. 

 Vive la réalité de l’union des droites et, surtout, vive la France ! »

Saturday, June 1, 2024

Why China won't invade Taiwan militarily

In May 2021, the Economist headlined that Taiwan was the most dangerous place on earth. 

In February 2022, Russia invaded Ukraine.

On October 7, 2023, Hamas killed 1,189 people in Israel and captured over 200 hostages. This triggered a war against Hamas in Gaza, as well as missile strikes by Hezbollah and even Iran!

Meanwhile, the Chinese military are content to carry out exercises around Taiwan, their planes crossing the median line of the Strait for a few moments before returning home. There were two two-day blockades after Pelosi's visit and President Lai's inauguration speech, but the Taiwanese population pays less attention to them than to Nvidia CEO Jensen Huang's speeches.

While the Western media believe that the Chinese army will descend on the Taiwanese coast at any moment, the Taiwanese don't seem to believe it too much. I think they're right, and here's why.

Thucydides' trap was conceptualized a long time ago and concludes that every time a new power emerges, it establishes its dominant position by inflicting a military defeat on the old power. According to most American analysts, it seems, confrontation with China cannot be avoided, and Taiwan is the point at which this confrontation is most likely to take place. 

The first weakness of this argument is that it is often the same experts who tell us that China will experience huge demographic problems, that it will become old before it becomes rich, that its authoritarian system does not allow creativity and entrepreneurship to flourish... In short, if China remains number 2, we avoid Thucydides' trap and everything returns to normal!

If China is experiencing a crisis in its real estate and construction sector in general, it's because it's reaching the end of a growth cycle. I refer you to this video by Charles Gave, which explains this well, and shows that China is managing this change quite well (the IMF estimates that its GDP growth will be 5% in 2024). 

Back to Thucydides' trap? Perhaps, but not in the way we might imagine.

First of all, the USA is the world's leading military power. Its defense budget far exceeds that of any other nation. What's more, the USA is primarily a naval and air force. The Chinese army, on the other hand, is especially strong on land, thanks to its large population. In fact, the USA and China have roughly 2 million soldiers each! But American soldiers are far more experienced, having fought in Iraq, Afghanistan, Syria, advised Ukraine, Israel... The Chinese army's last battle was in 1979. Since then, the People's Liberation Army (PLA) has never seen battle again, and every soldier is an only child.

If you were the American general-in-chief and you wanted to defeat China, you'd want to fight China in the naval arena. (And ideally, you'd want another army to do the fighting for you, like Ukraine vs Russia.) The sea is where the USA is strongest and China weakest. But the Chinese know Sun Tzu's Art of War by heart. They won't make the mistake of attacking where the enemy is strongest. What's more, what's the point of conquering territory if it means destroying what gives it value? The Americans have already threatened to destroy TSMC's factories in the event of an invasion, so that they don't fall into Beijing's hands!

For all these reasons, China would be at a disadvantage if it tried to take Taiwan by force. It also sees the (bad) example of Russia, which is suffering economically and humanely in its conquest of the Ukraine. I don't think China's leaders want to be drawn into the military terrain of the USA. It's much more in their interest to continue gaining power in the field they master, the economy! 

I think the Biden administration has realized that China wasn't going to fall into the Taiwan trap, and changed its tune by trying to prevent China from developing its own semiconductors. Washington has prevented ASML, a Dutch firm, from selling its etching machines to China. Biden has also just imposed substantial customs duties on Chinese imports of electric cars, batteries, photovoltaic panels... On the economic front, I'm not sure the USA can win, but at least it's still leading in many high tech segments. 

That leaves the financial sector, where there is talk of de-dollarization, but not yet of the RMB as a reserve currency. US public debt has reached 123% of GDP and continues to rise rapidly. China's defense spending on naval armaments can be seen as a military threat, as a peace factor (Si vis pacem, para bellum: if you want peace, prepare for war), or as a means of forcing the USA to spend heavily on its defense in order to weaken its financial system and confidence in the dollar. Perhaps China is trying to do to the USA what the latter did to the USSR: an arms race that ruined the Soviet Union and allowed Reagan to win the Cold War without a fight? It would be ironic if Washington were to fall into its own trap. But such is the art of war: the ideal is to win without fighting.

Note: It is therefore in China's interest to act as if it were preparing to invade. If it wants to force Taiwan to unify with it, it must use both the military stick and the economic carrot. Without a stick, the independence fighters would declare independence and make Beijing's leaders lose face.