Remarquons que ni LFI, ni la coalition du NFP ne dirige et n'a dirigé la France depuis 40 ans, bien que de nombreux candidats du NFP ont été élus à l'Assemblée Nationale en juillet dernier. Mélenchon a terminé troisième lors de la dernière élection présidentielle, et ses chances de gagner en 2027 sont faibles. Ce constat doit permettre de rappeler que la situation de la France (son déficit, ses dettes, son insécurité, son immigration, son niveau scolaire, son système de santé, de retraite, son armée...) n'est aucunement la conséquence des lois passées par La France Insoumise ou de leurs actes, car LFI n'a jamais eu la majorité et n'a jamais été un partenaire gouvernemental.
Toutes les mauvaises lois, tous les systèmes injustes, toutes les mauvaises décisions dont souffre la France en 2024 furent prises par des gouvernements socialistes, du centre ou de la droite historique, et ces mêmes gouvernements ne les ont pas abrogés quand ils étaient au pouvoir et en avaient la possibilité. (Remarque: de 1981 à 1984, les communistes ont participé comme partenaire junior à une coalition avec un PS dominant).
Je ne fais pas ce constat par sympathie pour le LFI. Je suis convaincu que leur programme est bien pire et conduirait à la catastrophe. Cependant, l'honnêteté intellectuelle m'impose de remarquer qu'il n'a pas été et n'est pas au pouvoir. D'ailleurs, on peut faire ce même constat avec le Rassemblement National: il s'approche plus du pouvoir et a gagné le Européennes au niveau national (mais est resté minoritaire à Bruxelles). On peut même faire crédit au RN d'avoir très tôt remarqué la collusion entre la droite et la gauche (l'UMPS). Cette fusion centre-gauche et centre-droit est devenu officielle avec Macron en 2017 et s'est élargie un peu plus vers les LR avec la nomination de Barnier le mois dernier.
Pour un parti qui n'a jamais été au pouvoir et a peu de risque d'y parvenir prochainement, le LFI et Mélenchon savent se faire entendre et occuper les médias et les esprits. Leurs discours sont souvent excessifs et scandalisent. En grec, le skándalon, est un "piège placé sur le chemin, obstacle pour faire tomber". Plus c'est gros, plus les politiques, les journalistes et les commentateurs sur X et ailleurs tombent dans le piège. Ils ne peuvent s'empêcher de relayer les idées de LFI (un impôt sur les grandes fortunes, par exemple) pour la critiquer, s'en offusquer, la démonter. Cette polémique va occuper les médias et la classe politique pendant une partie la journée jusqu'au déclenchement d'une nouvelle politique (sur Israël, par exemple, pour rallier la population musulmane et scandaliser les juifs).
L'outrance appelle l'outrance. Le processus mimétique se met en marche. La colère répond au scandale et vice versa. La tension monte d'un cran.et suscite dans certaines foules des comportements de plus en plus violents (lors des manifs des gilets jaunes ou pour Naël, par exemple). Tout cela fait le jeu du Malin, du Mal, du Mél(enchon)!
Il y a, pour moi, une dimension satanique dans l'utilisation du scandale pour manipuler le débat et dans le programme du LFI dont voici les principaux points:
1- Plus d'impôts et plus de progressivité,
2- Des redistributions massives vers les pauvres, les inactifs, les immigrés
3- Une immigration massive des pays les plus pauvres d'Afrique et d'Asie,
4- Des peines de prison plus courtes,
5- Moins de moyens pour la police,
6- Des déficits budgétaires de plus de 3% du PIB,
7- Le refus de rembourser la dette,
8- La fermeture des centrales nucléaires (implicite chez LFI, mais explicite chez les Verts) pour les remplacer par du solaire et de l'éolien,
9- La fin du libre-échange (avec des taxes sur les importations)
10- La fin de la sélection à l'université,
11- Reconnaitre l'Etat de la Palestine
...
Un tel programme dévoile littéralement toutes les erreurs à ne pas faire. C'est une boussole qui montre le sud! Malheureusement, nos politiques et commentateurs du "camp de la raison" sont tellement occupés, 'possédés' par le combat contre les mauvaises idées de LFI qu'ils en oublient ou n'ont plus de temps pour faire des propositions et, surtout, pour les mettre en œuvre. Au lieu de cela, ils laissent en place ce qui ressemble au programme du LFI, point par point ou appliquent une partie de ses idées:
1. La France a le record de prélèvements obligatoires. Les bas salaires sont exonérés de l'Impôt sur le Revenu.
2. Les dépenses sociales représentaient 57,5% des dépenses publiques. La retraite par répartition transfère les cotisations des actifs aux retraités.
3. 320,000 titres de séjours en 2022 (+ 170% en 25 ans) et 133,000 demandes d'asile en 2022.
4. Faute de places en prison, les criminels n'effectuent que des peines courtes et bénéficient de nombreux allègements.
5. L'Etat ne consacre que 2,5% de ses dépenses à la sécurité intérieure,
6. Pour 2024, le déficit risque d'atteindre 6% du PIB,
7. La dette publique est de 112,5% du PIB et la France est entrée dans une trappe à dettes. La forte remontée des taux sur cette dette appauvrit déjà les détenteurs d'obligations du Trésor.
8. Le gouvernement d'Edouard Philippe a fermé Fessenheim et les gouvernements successifs subventionnent les éoliennes et les panneaux solaires.
9. La France vient de voter pour taxer les Véhicules électriques chinois au niveau européen.
10. Le taux de réussite au bac atteint des records, car ce diplôme ne vaut plus rien. De nombreux étudiants n'ont pas le niveau et échouent en première année de fac.
11. Macron vient de décider de suspendre les ventes d'armes à Israël.
Ce serait comique si cela ne conduisait pas la France dans le mur. Mélenchon et le LFI sont loin du pouvoir, mais c'est leur programme que le centre (de gauche et de droite) applique tout en reniant Mélenchon trois fois par jour! Ce camp de la raison semble fou, possédé. Il peste contre la politique dictatoriale du Mél, mais augmente chaque année le nombre de lois, de règlements, de fonctionnaires, les dépenses publiques. Le secteur privé, libre, l'est de moins en moins.
Pourtant, un vrai programme de liberté et de prospérité est facile à distinguer de l'autre côté du miroir: Il suffit de prendre le contre-pied du programme de LFI:
1. Moins d'impôts, moins de progressivité: gardons la TVA, instaurons une flat tax et éliminons le reste.
2. Privatisons les services publics non régaliens et basculons vers la retraite par capitalisation.
3. Fin du droit du sol, fin du regroupement familial, expulsion des criminels et des frères musulmans, contrôle renforcé aux frontières où passent les migrants...
4. Construire de nouvelles prisons et étendre les prisons existantes.
5. Augmenter les ressources du régalien et simplifier les démarches administratives.
6. Couper dans les dépenses à la tronçonneuse. Privatiser l'éducation nationale et les hôpitaux.
7. Affecter le produit des privatisations des HLM, d'EdF, de l'éducation nationale et des hôpitaux au remboursement de la dette.
8. Arrêter les subventions aux énergies renouvelables. Augmenter la production électrique des centrales actuelles en s'inspirant des pratiques internationales.
9. Le libre-échange a sorti des centaines de millions (des milliards!) de gens de la pauvreté à travers le monde. Il ne faut pas s'arrêter en bon chemin. Le système socialiste français est la cause première de notre désindustrialisation. En y mettant fin, la France redeviendra compétitive sur les filières à haute valeur ajoutée.
10. Remettre de la sélection, de la rigueur et de la liberté dans toutes les écoles.
11. Soutenir vigoureusement Israël. L'armée israélienne fait le sale boulot contre le Hamas, le Hezbollah et les révolutionnaires iraniens. La moindre des choses est de lui fournir des armes, notre appui militaire et diplomatique dans la région.
Il faut rendre le pouvoir au peuple et lui donner la liberté de faire ses propres choix pour sa santé, l'éducation de ses enfants, sa retraite, son énergie, son logement... Quand le Mél parle, il faut lui répondre par des actes de liberté supplémentaire ou bien passer son chemin. Le chien aboie, la caravane passe. Actuellement, nous sommes trop nombreux à lui répondre, car la caravane France est à l'arrêt. La réforme, le progrès, une amélioration concrète de la situation, c'est ainsi qu'on combat LFI. Ce n'est pas LFI qu'il faut convaincre de la justesse de nos idées, mais les politiques qui ont le pouvoir, mais ne l'utilisent pas pour appliquer ce programme libéral. Et si ces politiques n'agissent pas ou mal, il faut voter pour d'autres.
La parole de LFI est issue du néant. Qu'elle s'exprime librement et retourne là d'où elle est venue. L'important est que chacun agisse dans le sens de la liberté et de l'ordre. Nous le ferons sans haine, sans triomphalisme, car en nous indiquant ce qu'il ne faut pas faire, LFI nous aura, à sa manière, montré la voie!