Sunday, January 27, 2019

L'interprétation libérale et bienveillante des 7 propositions de BTP

Les gilets jaunes sont un peu comme Trump, il faut les prendre au sérieux, mais il ne faut pas les prendre au pied de la lettre. Ils sont les symptomes d'un pays en crise économique, politique et morale et leur cri de détresse se doit d'être entendu. Cependant, si le malade est celui qui ressent le mieux qu'il va mal, il n'est pas le mieux placé à comprendre les causes de sa maladie et à savoir comment guérir le mal qui l'afflige.

C'est pourquoi, habitant à Taiwan, je ne veux pas critiquer mes compatriotes, bercés par 40 ans de social-clientéisme, s'ils ne trouvent pas la voie du libéralisme du premier coup. Au contraire, je trouve qu'il y a des lueurs d'espoir dans le débat:

1. Baisser la TVA à zéro pour les produits de première nécessité est une mesure clairement libérale, puisqu'elle baisse les taxes. Il est d'ailleurs intéressant de remarquer que ce soit la première revendication, alors que la TVA est censée être indolore!

2. Souhaiter l'augmentation du budget des hôpitaux, c'est remarquer que le système de santé actuel fonctionne mal. Quelqu'un de bien informé pourrait faire remarquer que les cliniques privées sont bien gérées, alors que les hôpitaux publics sont très déficitaires. Mais cette demande généreuse montre aussi que le monde médical jouit d'une bonne réputation auprès des Français. C'est pourquoi, je pense que tout le monde peut s'accorder à ce que les fonctionnaires et les hommes politiques ne gagnent pas de retraite supérieure à celle des médecins.

3. Le retour de l'ISF n'est clairement pas une mesure libérale, mais je pense qu'il faut la voir sous le signe de la justice sociale. En effet, une vraie politique libérale ne doit pas s'arrêter à ceux qui paient l'ISF, mais elle doit concerner tous les Français. Supprimer l'ISF sans instaurer le salaire intégral, sans supprimer la redevance audiovisuelles et baisser les dépenses, c'est mener une politique injuste qui ne profite qu'aux plus riches. En effet, le libéralisme ne se limite pas à aider les millionnaires à investir, il améliore aussi le pouvoir d'achat des classes moyennes et populaires. Macron a voulu faire du libéralisme pour les riches et continuer le socialisme pour les autres. En demandant le retour à l'ISF, les Français demandent que tous soient traités de manière égale.
On peut aussi voir cela comme un levier du peuple sur les riches. Le peuple lui dit que la réforme libérale doit concerner tout le monde ou personne!

4. La suppression des niches fiscale est l'un des fondements de la flat tax, l'une des mesures les plus libérales qui soit. C'est ce qui permettra de baisser le taux d'imposition et de le rendre le même pour tout le monde. C'est du libéralisme et de la justice sociale.

5. Les Français sont excédés par l'injustice. Mais si en 1793, ils guillotinaient, en 2019 ils se contentent de mettre les fraudeurs en prison. On n'atteint pas encore le point de la révolution, mais la pression monte. La crise est profonde et cela fait depuis 1981 au moins que les libéraux ont diagnostiqué la maladie.

6. En soutenant les TPE et PME, les Français montrent qu'ils savent que 90% des emplois sont créés par ces entreprises. Ce sont elles qui vont résoudre le problème du chômage, pas la fonction publique. Ce n'est pas forcément la bonne mesure, mais le constat de base est bien libéral.

7. La seule proposition qui concerne l'action de l'Etat vise la police, c'est à dire sa fonction régalienne la plus fondamentale. On peut y voir que pour les Français, la mission prioritaire de l'Etat, c'est d'assurer le maintien de l'ordre. C'est donc bien plus important que la culture ou les services sociaux. L'Etat devrait donc se concentrer sur ses missions régaliennes et laisser faire la société civile pour tout le reste. 

Friday, January 25, 2019

Proposition de limitation des retraites de la fonction publique

En France, la plus grande dépense publique concerne les retraites. Or, la retraite par répartition inflige un poids croissant sur les actifs de moins en moins nombreux. On a de quoi s'étonner de voir des hommes politiques de tous bords comme Jacques Toubon cumuler 30,000 Euros de retraite mensuelle quand l'Etat français est au bord de la faillite avec une dette à 2300 milliards d'Euros et que la France au bord de la guerre civile avec les gilets jaunes.

La retraite de la fonction publique ne doit pas être un privilège qui pèse lourdement sur le secteur privé. Aussi, afin de mettre fin aux abus les plus outranciers et les plus injustes, je propose que l'Etat limite la retraite maximale qu'un ancien fonctionnaire ou homme politique puisse toucher. Et comme cette limite est un maximum, il me semble plus que généreux de l'indexer sur la retraite que touchent les salariés du privé qui sont les plus diplômés et dont l'activité libérale bénéficie d'une grande réputation: les médecins généralistes.

Actuellement, la retraite moyenne d'un médecin est de 31,735 Euros par an selon la CARMF. Cela équivaut à 2645 Euros par mois avant prélèvements sociaux. Cette mesure devrait être facile à passer, car il serait indécent que quiconque dans la fonction publique se plaigne de toucher autant qu'un médecin à la retraite.

Note: en 2022, la retraite moyenne des médecins généralistes est de 32 656€ par an, ou 2721€ par mois selon la CARMF.

Wednesday, January 16, 2019

La non compression des dépenses publiques

Hier, à Bourgtheroulde, à 17h15, Macron commence sa réponse aux maires par "des faits". Il dit que la baisse des dotations (de l'Etat aux communes) depuis plusieurs années est liée à la compression des dépenses publiques.
Le tout premier "fait" de sa réponse aux 10 premiers maires est une infox. L'INSEE est clair, les dépenses publiques ralentissent en 2016 (+1% contre +1.4% en 2015) mais elles ne baissent pas. Et en 2017, elles augmentèrent de 2.5%!

Chacun a droit à ses opinions, mais les faits sont clairs: les dépenses publiques ne sont pas "comprimées", car elles continuent d'augmenter. La baisse des dotations de l'Etat aux communes n'est donc pas causée par une baisse des dépenses publiques.

J'ai donc arrêté de regarder le président, car il avait raison dans son introduction: on ne peut pas discuter en confiance si on ne se met pas d'accord sur les faits. Or, le noeud du problème est justement cette dépense publique devenue incontrôlable.

Wednesday, January 9, 2019

C'est la faute au libéralisme

La situation semble paradoxale. Jamais depuis la seconde guerre mondiale la France n'a été aussi socialiste/étatiste avec des dépenses publiques à 57% du PIB, un nombre record de personnes travaille pour l'Etat (5,45 millions de personnes en 2015) et une intervention de l'Etat dans la plupart des secteurs économiques du pays (santé, banques, infrastructures, électricité, audiovisuel, enseignement...) La moindre activité est régulée par un code du travail de 3500 pages chez Dalloz et une taxe sur la valeur ajoutée de 20%. Et pourtant, à en croire les commentateurs des grands médias et les politiques à commencer par le premier d'entre eux, le président Macron, "le capitalisme ultralibéral et financier va vers sa fin."

La raison de ce paradoxe est la raison pour laquelle le socialisme ne peut réussir. L'Etat a beau taxer et réguler, il n'arrive pas à suspendre les lois de l'économie de marché. Les entraves à la liberté finissent toujours par causer des bugs.

Prenons le chômage, la cause principale de la pauvreté en France. Selon les lois du marché, il n'y a qu'un chômage frictionnel faible si on laisse les salaires libres de manière à ce que l'offre et la demande de travail s'équilibrent. C'est ce que l'on observe dans tous les pays libéraux dont Taiwan (4% environ). En France, avec son salaire minimum fixé à un niveau supérieur au point d'équilibre, les jeunes et les moins qualifiés ont les plus grandes difficultés du monde à intégrer le monde du travail. Au lieu d'acquérir de l'expérience en entreprise et de faire progressivement leurs preuves, de devenir de plus en plus productifs, ils prennent l'habitude de toucher des aides financières de l'Etat sans travailler. Cela fait 40 ans que les gouvernements successifs ont tout essayé (les 35 heures, les emplois aidés, le doublement de l'emploi public, les subventions comme le CICE, les primes de retour à l'emploi...) et ils ont lamentablement échoué dans leur entêtement à se croire plus malin et plus fort que le marché.

Mais pour la classe politique et médiatique, le chômage reste la faute au libéralisme, au méchant marché. Ils continuent de nier la réalité économique. C'est comme s'ils critiquaient la gravité parce qu'un gros livre leur tombe sur les pieds!

Toutes les interventions de l'Etat se retournent contre ceux qu'on veut protéger:
- les locataires sont tellement favorisés par la loi, notamment les séniors, qu'aucun propriétaire ne veut leur louer un appartement, surtout si leurs revenus sont faibles.
- les taux d'intérêt bas ont tellement aidé l'accession à la prix de l'immobilier s'est envolé. D'ailleurs, les banques ne prêtent toujours qu'aux riches, à ceux qui offrent des garanties.
- en rendant les visites médicales gratuites, le coût de la Sécu s'est envolé car on gaspille toujours ce qui est gratuit.
...

La liste des ratages publics est infinie. La lecture de ContrepointsContribuables Associés, Institut des Libertés... nous en fournit tant d'exemples. Toutes ces politiques sont des échecs car même l'Etat français n'arrive pas à suspendre les lois naturelles du marché. Si tant de choses vont mal en France, ce n'est pas à cause du libéralisme -il y en a si peu-, mais c'est la faute à un Etat qui ne connait plus ses limites.

Wednesday, January 2, 2019

Combien rapporterait la taxation des GAFA?

Ces multinationales du web ne sont pas françaises et s'arrangent pour payer leurs impôts là où le taux leur est le plus favorable! C'est d'autant plus facile que certaines de leurs activités ne sont pas physiquement réalisées en France, mais ont lieu sur Internet. A croire les nombreuses voix qui s'élèvent dans les médias, de nombreux problèmes pourraient être résolus si le fisc français arrivait à taxer ces entreprises au même titre que toutes les entreprises en France. La valeur en bourse des GAFA est de plus de 2500 milliards de dollars (au 31 décembre 2018). Voilà le genre de gros chiffres que les partisans de la taxation des GAFA aiment bien donner pour justifier leur appétit taxatoire. En effet, cela correspond au PIB de la France et cette capitalisation boursière est effectivement une somme énorme.

Voyons donc combien les GAFA ont gagné d'USD d'octobre 2017 à fin septembre 2018:
- Google: 18.8 milliards
- Apple: 59.5 milliards
- Facebook: 19.5 milliards,
- Amazon: 8.9 milliards.

Notons que ces profits furent réalisés dans un très grand nombre de pays. Apple, par exemple, produit et vend un grand nombre de ses appareils en Chine. Google, Facebook et Amazon y sont très peu présents, eux.
Pour connaitre la part de la France dans les profits de ces entreprises, je propose de les estimer à l'aide de la part de la France dans l'économie mondiale. Cela fait 2600/80000= 3.25%
Pour Apple qui est présent presque partout, ce chiffre devrait être proche de la réalité. Mais soyons optimiste et estimons la part de la France à 5%. Pour Google, Facebook et Amazon, je propose de multiplier ce pourcentage de 3.25% par 2 pour tenir compte du fait que ces firmes ne sont pas présentes en Chine et donc leur présence en France pèse plus lourd. Cela fait donc 6.5%.

Nous obtenons que le profit des GAFA généré par en France est de 6 milliards de dollars. Au taux d'impostition actuel de 33 1/3, le fisc a un manque à gagner de 2 milliards de dollars (1,75 milliards d'Euros). Bref, cette somme ne représente que 0.135% des dépenses publiques françaises et 2,7% du déficit public en 2017. Cette non taxation des GAFA est donc très négligeable quand on la compare aux dépenses publiques.

Le scandale n'est pas tant que les GAFA ne paient pas d'impôt en France, mais qu'aucune firme innovante du type des GAFA ne s'y crée. Or, le salaire médian dépasse les 200,000 USD chez Facebook et Google: voici des firmes qui enrichissent leurs salariés. Mais seulement s'ils vivent dans un pays qui ne taxe pas les salaires outre mesure! Cela explique aussi qu'on voit s'expatrier un si grand nombre de jeunes diplômés français!

Tuesday, January 1, 2019

Au royaume des fake news, les politiques sont champions

En bon libéral, je défends la liberté d'expression et donc celle de dire des conneries. Il serait bien injuste de ne pas laisser des Français de la rue en dire quand on a entendu cela de la part de leur représentants:

"Grâce aux 35h, on va faire baisser le chômage". (Aubry)

"Le RMI (RSA ou tout autre aide de l'Etat) va faire reculer la pauvreté". (Martin Hirsch, Rocard...)

"On va rembourser les déficits avec les excédents budgétaires dégagés en période de croissance." (Tous les ministres des finances depuis 1974).

"L'immigration est une chance pour la France." (Terra Nova, think tank de gauche).

"La France a un système de protection sociale que le monde nous envie." (Chirac et tant d'autres).

"Le pétrole va devenir de plus en plus rare et cher". (Club de Rome, fin 1970s)

"Le socialisme, ça marche". (90% des journalistes et 100% des politiques de gauche et d'extrême droite).

"Avec le traité de Maastricht, on ne pourra faire plus de 3% de déficit et avoir plus de 60% de dettes publiques." (Selon les clauses du traité).

"Cela ne coûte rien, c'est l'Etat qui paie." (François Hollande).

"Qui fait les salaires dans les entreprises? Ce sont les patrons." (Jérôme Jaffré, directeur du Cécop sur France Inter le 30 décembre 2018). C'est cette sottise qui m'a donné envie d'écrire cet article. Personne n'a relevé l'erreur parmi tous les journalistes sur le plateau. Or, un salaire n'est pas fixé par le patron. C'est un accord entre le salarié et le patron, et si on cherche quelqu'un qui le fixe, il faut voir du côté du marché et de la loi de l'offre et de la demande.