Saturday, June 26, 2021

Un libéralisme populiste contre l'immigration


Comme tous les libéraux, j'ai horreur des monopoles. L'arrêt de l'immigration et le renvoi des étrangers présents illégalement en France ne doivent pas rester le monopole du RN. Je n'ai pas envie de rejoindre ce parti étatiste sans ligne claire, mais je veux aider les libéraux à se réapproprier certains thèmes populaires du RN en les éclairant de nos principes. 

Pour être crédible, reconnaissons que le Front National a été le premier parti à poser la question de l'immigration de peuplement et de s'y opposer. Quand on voit maintenant les problèmes de société causés par la montée de l'islamisme et du changement démographique, force est d'admettre que les partis de droite français ont négligé ce sujet. Les libéraux sont même accusés par les étatistes de droite et de gauche de promouvoir l'immigration de masse en France. Le 'grand remplacement' serait la conséquence de la politique libérale d'ouverture des frontières.

Commençons par réfuter cette analyse trop simpliste. En fait, depuis la fin des années 1970 et l'apparition d'un chômage structurel, la France n'a plus besoin de main d'œuvre non ou peu qualifiée. Avec la robotique, nous en avons encore moins besoin de nos jours. L'immigration légale de cette main d'œuvre aurait dû s'arrêter à ce moment-là. Si ce ne fut pas le cas, ce fut la faute au regroupement familial de Giscard, puis aux aides sociales mises en place par les partis de gauche au pouvoir et l'existence de larges diasporas africaines en France, trois puissants aimants. 

Examinons maintenant le concept de libre circulation qui nous est cher. Remarquons d'abord que la liberté s'exerce toujours dans le cadre des lois d'une nation. Ainsi, la liberté s'accompagne toujours de la responsabilité. Un Etat qui s'occupe bien de ses frontières essaie de les maintenir ouvertes aux flux qui sont bénéfiques à ses citoyens, mais son rôle est aussi de filtrer et d'empêcher la circulation de personnes qui peuvent lui être nuisibles.

Ainsi, même le plus fervent libéral qui prône la plus libre des circulations va estimer que la venue de millions d'Allemands, de Russes ou d'Américains armés, se déplaçant en Panzer ou en Tank, serait néfaste aux libertés des Français et qu'il faut l'empêcher par une vigoureuse défense de nos frontières!

Après la défense du territoire par l'armée, l'autre prérogative du régalien est la sécurité sur tout le territoire au moyen de la police. Or, cette police joue aussi un rôle de filtre aux frontières. Elle arrête les personnes recherchées par Interpol et elle refoule les personnes qui ne sont pas autorisées à venir. Ainsi, même si la police ne peut empêcher un criminel français à retourner en France du moment qu'il a purgé sa peine, elle peut refuser l'entrée sur le territoire aux étrangers qui ont commis des crimes graves (violeurs, pédophiles, voleurs, trafiquants, criminels de guerre...) ou qui sont porteurs potentiels d'un virus (si elles refusent d'être placées en quarantaine). L'Etat est dans son bon droit de peser les risques et les bénéfices quand il refuse finalement la venue de ces personnes étrangères à haut risque. Remarquons que plus une société est paisible et harmonieuse, moins la venue de quelques individus problématiques ne posera de risque sérieux. En effet, ces gens auront du mal à trouver des complices parmi les locaux et la police, n'ayant pas beaucoup de travail, pourra se concentrer sur leur surveillance. Au contraire, plus la société connait de crimes et de délits, moins l'Etat ne pourra prendre de risques en laissant venir des gens potentiellement dangereux.

Dans un logique similaire, la prudence voudrait de remarquer qu'un pays comme la France est déjà un savant équilibre de catholiques, protestants, juifs, athées, de communistes, de socialistes, de nationalistes, d'écolos, de Bretons, Vendéens, Parisiens, Corses, Antillais, pieds noirs, agriculteurs, citadins. Or, au moment où la France s'ouvrait au reste de l'Europe, ce n'était pas le moment d'ajouter encore de la complexité à la société française en faisant venir, en masse, des croyants d'une religion incompatible avec la démocratie (selon Jacques Ellul). 

La circulation des gens ne peut être libre et responsable que si elle pacifique et ne pose pas de dangers à notre pays, à nos concitoyens. La seule circulation qu'un pays doit vouloir, c'est celle qui apporte un enrichissement mutuel ou, au minimum, qui ne cause pas de torts aux citoyens Français. La priorité d'un Etat libéral fort est donc d'expulser sans délais les immigrants illégaux et les étrangers condamnés à de la prison en France. Un étranger qui ne respecte pas les lois n'a pas sa place en France ou en Europe. 

Finalement, remarquons que la notion de 'libre circulation' ne saurait justifier l'immigration, car la notion de 'circulation' implique qu'il y ait un aller et un retour, alors que l'immigration est un aller simple! Les 90 millions de touristes que la France accueille chaque année sont un exemple de libre circulation qui apporte plus de bénéfices que d'inconvénients à la France. Si ce chiffre est si élevé, c'est aussi car tous ces touristes retournent dans leur pays à l'issue de leur séjour en France.


Passons maintenant à la critique libérale du droit du sol. Nous lui préférons le droit du sang, car la citoyenneté est alors tel un bien qui se transmet de manière individuelle par tous ceux qui le possèdent à la naissance de leurs enfants. Dans ce cas de figure, la citoyenneté dépend des individus. Ce droit reste naturellement intact dans les mariages mixtes, car c'est le droit naturel des Français de tomber amoureux de qui ils veulent! La citoyenneté doit aussi se transmettre à des enfants étrangers adoptés par des parents Français. 

Tous les libéraux critiquent à juste titre l'Etat quand il spolie les enfants et la famille lors d'un héritage. Or, quand l'Etat donne par droit du sol ou par naturalisation la citoyenneté à un grand nombre d'étrangers, il spolie les Français de souche de territoires de plus en plus larges (cf. 'Les territoires perdus de la République', 2002). De plus, l'usage du droit du sol pour l'accession à la citoyenneté française est aussi perverti par l'incapacité de l'Etat de contrôler ses frontières et d'empêcher une immigration néfaste pour la France. Avec le droit du sol actuel, l'Etat octroie la nationalité française à de nombreux gens qui sont nés en France alors que leurs parents n'auraient pas du s'y trouver. 

En plus de spolier les Français de leur territoire et de changer leur identité, il y a aussi des conséquences électorales causées par le poids électoral grandissant de ces Français étrangers non assimilés, issus du droit du sang ou de naturalisations,. Des listes communautaristes voient le jour et une partie de la gauche cherche une alliance avec ces communautés étrangères qui disposent du droit de vote. Ainsi, le pouvoir politique des Français de souche est affaibli, car désormais dilué par ces voix. 

Il faut donc abroger le droit du sol et restreindre les naturalisations à des cas rares et individuels dont l'assimilation est vraiment réussie. L'arrêt de l'immigration peu ou pas qualifiée, le renvoi des criminels étrangers, des illégaux et le retour au droit du sang sont des mesures sont populaires, et elles sont compatibles avec la défense du libéralisme et de la France. De plus, je suis convaincu que c'est un pouvoir libéral dont la priorité serait le régalien, qui réussira le mieux à mettre ces mesures en œuvre.

Thursday, June 24, 2021

J'irai cracher sur leurs tombes

Les dépenses de retraite sont le premier poste de dépenses de l'Etat. Le second est l'assurance-maladie et ces dépenses sont aussi causées, en grande partie, par les retraités (maladies chroniques, dépenses de fin de vie...) Et comme la génération la plus nombreuse, celle du baby-boom, est en train de prendre sa retraite, ces dépenses pèsent de plus en plus lourdement dans les comptes publics. A 40% des dépenses, ces dépenses pour les retraités représentent environ 4 fois plus que l'éducation ou 7 fois plus que pour le régalien. Et la tendance de cet accaparement des ressources de l'Etat par les vieux va se renforcer avec la baisse de la natalité et les nombreux départs de seniors à la retraite. 

Comme les besoins de financement de ces inactifs sont immenses, toutes les sources de spoliations légales (comme dirait Bastiat) ont été mises en oeuvre. D'abord, les retraités ont mis leurs enfants à contribution au moyen du système par répartition. Puis, comme cela ne suffisait pas, ils ont engagé la parole des générations futures, sans leur demander leur avis,,au moyen d'une dette publique équivalente à 100% du PIB. Si je dis que c'est la génération des boomers qui a décidé cela, c'est car elle est la plus nombreuse et aussi celle qui vote le plus. C'est donc bien elle qui possède le pouvoir de manière tout à fait démocratique.

Hier, Jean Tirole a remis un nouveau rapport à Macron dans lequel notre prix Nobel recommande de taxer davantage les successions (pour financer l'Etat et donc les vieux). Remarquons donc qu'après s'en être pris à leurs enfants et à leurs petits-enfants, la génération retraitée finit par se faire ses poches à elle. Ainsi, après avoir appauvri ses enfants, endettés les générations futures, les Boomers vont dépenser tout leur héritage avant de rejoindre le néant de la mort. Et comme la génération de 1968 ne croit plus en la vie éternelle, elle fait tout pour précipiter la chute de la France avec elle. 

En conclusion, la France ne se suicide pas. Elle meurt démocratiquement assassinée par la génération du baby boom. 

Note: je fais ici une généralisation. Il y a aussi des boomers croyants qui ne vivent pas aux crochets de l'Etat (ex: mes parents!) mais ils sont des exceptions.


Wednesday, June 9, 2021

Exemple d'autodestruction

Depuis près d'un an, je suis un jeune intellectuel et créatif assez peu connu en France. Comme chez tout auteur de contenu, je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'il dit, mais il a du talent, ses idées sont souvent originales et j'ai l'impression qu'on est d'accord sur l'essentiel au niveau pratique (l'importance de la famille, de vivre en paix, du fruit de son travail et non des largesses de l'Etat, l'amour de la vie, du bonheur et la grandeur de l'Occident capitaliste et démocrate...) Et on est surtout d'accord qu'actuellement, il ne fait pas bon vivre en France et l'expatriation est une solution pour vivre en harmonie avec ses convictions. 

Dans le même temps, j'aime bien lire chaque semaine les chroniques éco et politiques de Charles Gave sur l'Institut des Libertés et voir les entretiens qu'il a avec des personnalités diverses de la vie politique française sur la chaine YouTube de l'Institut. Charles Gave est un conseiller financier de talent qui a prédit les problèmes que la création de l'Euro engendreront. Maintenant à la retraite, il essaie de diffuser des idées plus justes sur ce qu'est le libéralisme, la souveraineté... 

Charles Gave est conscient des dangers que court la France et il est essaie de rassembler des gens de bonne volonté, surtout de droite, autour d'un constat afin d'échaffauder des solutions. Il n'a pas hésité à inviter des hommes politiques du RN (Hervé Juvin, Patrick Yvars), d'anciens FN (Florian Philippot, Jean-Yves Le Gallou), François Bousquet de la Nouvelle Librairie. Même Estelle RedPill, la TikTokeuse nationalist est passée 2 fois sur la chaine! Il a aussi invité des militaires, des commissaires de police, des avocats, des entrepreneurs... 

Non seulement Charles Gave discute aussi avec des intellectuels plus jeunes que lui, mais il est tout à fait capable de faire leur éloge quand leurs analyses l'éclairent sur des points qu'il ne connaissait pas. Ainsi, il adore les livres de Mathieu Bock-Côté et de Laurent Obertone et le leur a dit dans ses entretiens! Cela montre sa grande ouverture d'esprit et son envie d'apprendre à l'aide d'arguments, même quand ses interlocuteurs sont bien plus jeunes que lui.

Charles Gave pousse la recherche du consensus si loin qu'il discute même avec des gens de gauche comme Michel Onfray et Yves Bigot car leur souverainisme et leur critique de l'immigration sont un terrain d'entente. Bref, Charles Gave a passé l'âge du qu'en dira-t-on et tout ce qui l'intéresse c'est le dialogue constructif avec des gens qui aiment la France et veulent résoudre ses problèmes. 

La semaine dernière, dans le Daily d'opinion, Charles Gave critiquait Rokhaya Diallo et son racialisme qui est un racisme contre les blancs, en fait. Là, pour certains, il fait une erreur en parlant de racialisme au lieu de racisme. Dans le contexte, tout le monde devrait pouvoir comprendre ce qu'il dit. Charles Gave dit que si le racisme est stupide, c'est car Dieu s'adresse à nos comme individus et jamais comme membres d'une tribu. Il aurait même pu ajouter que l'homme fut créé par Dieu à son image et que donc, quelque soit notre couleur de peau ou race, nous avons la même origine divine et donc droit au respect du fait de notre condition d'homme. 

Un peu plus loin, Charles Gave parle d'affectio societatis pour dire qu'il faut pouvoir se faire confiance pour faire société. Comme une nation, c'est une volonté de vivre ensemble, c'est plus simple si on essaie de rassembler les gens au lieu de les diviser. Mais en prenant l'exemple des pays Nordiques, Charles prit l'exemple des racialistes blancs qui disent qu'une société mono-ethnique est une condition d'une vie paisible et heureuse. Il y avait là une petite contradiction que Daniel Conversano, ce jeune leader d'opinion dont j'ai parlé plus haut, a relevé.

Il aurait pu réagir de manière courtoise et lui proposer un entretien pour l'éclairer sur sa définition du racialisme, en quoi ce n'est pas un racisme et les liens entre race, identité et peuple. Ce sont, d'ailleurs, ses sujets de analyse de prédilection et ses références sont untel et un autre... Conversano aurait pu relever les points où lui et Gave sont proches. Par exemple quand Charles Gave cite le procès de Jeanne d'Arc:

"De quel côté est Dieu? Il est pour les Anglais ou pour les Français?" demande-t-on à Jeanne

"Dieu est pour que les Anglais soient en Angleterre et que les Français soient en France!" répond-elle.

Conversano aurait pu dire que de nos jours Jeanne dirait que Dieu aime les Africains en Afrique et les Européens en Europe. Et qu'il d'accord que l'Islam n'est pas compatible avec la laicité française...

S'il avait été certain d'avoir un bon argumentaire, c'était l'occasion pour Daniel Conversano de se montrer poli, bienveillant et désireux de faire progresser Charles Gave sur les concepts d'identité, de nationalité, de peuple... qui échappent parfois à la droite libérale qui se soucie plus de droit et d'économie. Il avait déjà fait un entretien avec docteur Laurent Alexandre et semblait chercher à gagner en respectabilité et en sérieux. 

Mais au lieu de cela, Daniel Conversan choisit de clasher Charles Gave comme un ado en crise de puberté. Il poste juste 2 minutes de l'entretien de Gave sur sa chaine Telegram, sans le contexte, puis il critique plus que vertement Charles Gave. Il est dans un discours qui vire souvent aux insultes et au ressentiment de classe quasi marxiste (Charles = grand bourgeois, Daniel = prolétaire). Et il le livre en pâture à ses followers pour que ceux-ci aillent poster leur désaccord sous la vidéo de l'Institut des Libertés. Ils seront quelques dizaines à le faire et cela aura pour effet de tripler les 'pouces vers le bas' de cet entretien (61).

Avec cet article et ce message vocal sur sa chaine, Daniel a réussi à s'autodétruire et à couper les ponts qui le liaient à la droite. Quel gâchis après tout ce qu'il avait fait pour se normaliser. Il a préféré la facilité de brosser ses fans dans le sens du poil à la difficulté de construire un argumentaire pour convaincre la droite et chercher un terrain d'entente. Il a peut-être raison que c'est peine perdu et qu'il n'arrive à gagner de nouveaux fans que par l'émotion. Quoiqu'il en soit, il a agi comme quelqu'un qui a perdu le contrôle de ses nerfs. La moindre des choses serait qu'il présente des excuses.