Monday, June 3, 2019

Reflexion sur les Fake News

C'est Pierre Abélard (1079-1142) qui fit la la distinction entre le crime et le péché. Le crime est défini par la loi et sanctionné par la justice, tandis que le péché est défini par la morale, la religion et a des conséquences sociales et/ou religieuses. Parfois les 2 se confondent: le meurtre est un crime autant que c'est un péché. Mais il y a quantité d'infractions à la loi qui ne sont pas des péchés: employer une personne 50 heures au lieu de 48h, le maximum légal. Et il y a bien des péchés qui ne sont pas des des crimes: manger du porc pour un juif ou un musulman, travailler le dimanche ou faire bonne chair le Vendredi Saint pour un Chrétien, par exemple.

Dans notre Etat de droit, en politique, nous n'avons pas à nous préoccuper de morale. Elle relève du religieux. Ce qui importe est le droit et ce que la loi définit comme crime ou un délit. Rappelons aussi que pour être libre, il vaut mieux que les lois ne soient pas trop nombreuses et n'interdisent que ce qui porte atteinte aux droits et à la propriété des autres. Ainsi, les bonnes moeurs ne devraient pas faire l'objet de la loi, mais de l'éducation. Se dénuder en public, faire des gestes obscènes, dire des conneries sont des atteintes au moeurs, mais sont aussi des manières de se rabaisser dans l'estime des autres. On est rapidement puni par les autres si l'on contrevient aux codes en vigueur. En effet, il sera difficile de nouer des amitiés si l'on choque ou si l'on se comporte comme un con. On récolte toujours ce que l'on sème. Mais si le seul tort du comportement ou des paroles d'autrui est d'avoir blessé nos sentiments, alors il n'y a pas d'atteintes à nos droits naturels.

Aussi, quand on parle de mensonge et la propagation de fausses nouvelles (fake news), sommes-nous face à un problème légal ou un moral? Pour y répondre, il faut se poser la question si nous avons un droit à la vérité? A ma connaissance, un tel droit n'existe pas. Etre honnête et dire la vérité n'est qu'une exigence morale. Il est donc absurde de faire une loi sur ce qui relève de la morale, sauf à vouloir faire un mélange des genres absolument malsain.

On peut se désoler que certains 'journalistes' soient des manipulateurs d'opinion au lieu de rendre compte objectivement des faits. Mais faire une loi pour punir les fake news, c'est faire une loi qui mettrait une grande partie des médias hors-la-loi. En effet, quel journal peut prétendre ne publier que la vérité? Toute information n'est-elle pas forcément déformée par le prisme de celui qui la voit et en rend compte?

Rappelons aussi qu'il n'est pas bon de judiciariser le combat politique. La justice doit rester impartiale et le meilleur moyen est de ne pas réglementer une question morale. Laissons aux citoyens majeurs la responsabilité de juger le vrai du faux et de privilégier les sources les plus crédibles. Et pourtant ce n'est pas l'envie qui me manque de punir tous ceux qui prétendent que le socialisme marche, qu'un impôt résout un problème, que l'Euro est un succès! Mais la liberté, c'est aussi celle d'être con!

3 comments:

diaagi said...

je suis rassure qu'un bon soldat liberal defende la liberte d'expression. ouf! un long raisonnement alambique mais pas de surprise. et au passage on crache sur les socialistes. un exces de bienveillance sans doute. les partisans d'une economie deregulee sans contre pouvoir democratique (l'etat c'est mal c'est mal c'est mal) qui se fonde sur le commerce sans regles la vente la manipulation le marketing le mensonge la publicite sont soudainement effrayes par le concept du fake qui est pourtant le pain quotidien dans ce modele social qu'on subit. boeing preferre vendre vite qu'assurer la securite de ses passagers grace a des agences nationales (baaa de la reglementation) affaiblies. qui s'etonne aujourd'hui que les reseaux sociaux en particulier les comptes instagram racontent des histoires d'authenticite avec un filtre si epais que notre naivete et notre sourire ont disparu depuis longtemps. un monde fake mais avec de la croissance rassurons nous!

TeaMasters said...

Dans une économie dérégulée, les contre-pouvoirs sont juridiques et ceux de la concurrence. De plus, comme le système capitaliste fait monter le niveau de vie et les revenus des gens, ceux-ci ont plus de choix dans leur travail et dans leur consommation. Je ne dis pas que c'est un monde parfait, car il y aura toujours des cons et des méchants.

diaagi said...

je partage le voeu d'un monde parfait. le temps de la prosperite du partage et de la bienveillance. alors pourquoi de la connerie et de la mechancete au sein de la grande communaute humaine malgre des siecles de retour d'experience? je penche pour la jalousie et le sentiment d'injustice. car il conduit a se desolidariser et a sortir du groupe. on n'est pas riche dans l'absolu mais en relatif. la masse monetaire en circulation est l'image des transactions possibles dans le groupe. requisitionnee par une minorite avec des regles qui figent la situation et le desordre public est lance. c'est pourquoi je crois que l'analyse liberale est incorrecte. et cynique. elle n'est promue que par ceux en place et qui profitent de la situation et souhaitent la perenniser. par exemple 26 milliardaires qui chantent la meme chanson tout en creant un desordre un desequilibre source de violences qui ricochent sans cesse. violences loin d'eux. appelons cette revolte de la mechancete ou de la connerie. et on s'etonnera qu'on designe apres ca et la des coupables faciles. des coupables de proximite. l'étranger le juif mon voisin etc la liste est sans fin et l'esprit humain tres creatif pour defausser ses malheurs sur autrui. c'est un systeme plus inclusif qu'il faut batir. et dont le projet collectif n'est pas que l'argent. projet trop faible pour rassembler les hommes l'union europeenne le demontre. dans un systeme inclusif, quand on se desolidarise quand on sort du systeme alors le systeme doit s'ouvrir s'amender et rappeler re-accueillir plus fort ses brebis rebelles. quant au systeme liberal il a deja defini ses propres coupables. les non meritants. les laborieux incultes et meprises qui ne sont pas dans la doxa. un sdf bien fait pour lui il n'a qu'a bosser. un systeme qui a defini ses exclus a priori est un mauvais systeme. car ca legitime un transfert de violence sur le groupe predefini. merci l'allemagne pour le retour d'experience.