Tuesday, December 1, 2020

S'évader avec Daniel Conversano


Vu que Daniel Conversano s'affirme ethno-différentialiste (voire plus explicitement raciste), je vais immédiatement préciser que c'est la partie de son discours à laquelle je souscris le moins. En effet, j'habite depuis 24 ans à Taiwan, suis marié avec une Taiwanaise et y élève nos 2 enfants à double culture et nationalité. Comme pour beaucoup d'expatriés, tout commence par une histoire d'amour, et l'amour de jeunesse est toujours une passion aveugle! Mais si je ne me sens pas si dépaysé à Taiwan, c'est car ce pays dynamique d'Asie a su se rallier au capitalisme et adopté à un grand nombre de normes occidentales (sans les dénaturer par le gauchisme, pour l'instant). Avant de refermer ma parenthèse, je me permets une petite note de morale inspirée de mon crédo protestant et libéral à la Martin Luther King: je juge plus volontiers une personne selon les qualités de son caractère que selon la couleur de sa peau. Mais je crois que c'est aussi le cas pour Daniel Conversano, puisqu'il n'a pas hésité à rendre un très bel hommage à Tepac, qu'il cherche à rentrer en contact avec Aldo Sterone et qu'il adorerait visiter le Japon. Bref, son ethno-différentialisme est très raisonné et ne l'empêche pas de côtoyer des gens sympas et intelligents de tous horizons. En fait, je le trouve moins discriminant et plus ouvert que moi! Tous les cons m'insupportent. Daniel, lui, reste dans une certaine empathie avec les gauchistes, les incultes, pourvu qu'ils soient issus d'un peuple Européen! 

Malgré cela, je ne doute pas de la sincérité de ses opinions ethno-différentialistes, car Daniel Conversano s'épargnerait beaucoup de problèmes et pourrait toucher un public bien plus large s'il se faisait simplement chantre de l'Europe (avec sa chaine 'Vive l'Europe', si bien nommée, par exemple!) et de l'Occident. D'un autre côté, c'est tellement naturel de se sentir plus proche de sa famille que de gens de sa région, et que des gens de sa région que des gens de son pays... que je n'y vois rien de méchant si c'est fait dans la légalité et la bienveillance (spoiler alert: c'est le cas chez Daniel!)

Revenons au début de ma découverte de Daniel Conversano. Elle a débuté cet été avec cette vidéo fleuve de 4 heures sur les faits divers tragiques qui ont coûté la vie à Axelle, à un chauffeur de bus... Et depuis, je ne loupe quasiment aucune de ses vidéos. J'adore sa liberté de parole. Les idées dans ses monologues sont souvent inattendues, parfois provocatrices, mais sincères et très souvent bien vues, même si je ne souscris pas à tout. Mais en général, je dois admettre que sa vision est très réaliste et proche de la mienne. Il refuse tout complotisme, ne s'adonne pas à l'anitisémitisme primaire de l'ancienne droite nationale (il trouve même que Zemmour serait le meilleur candidat de la droite nationale, même s'il n'est pas fan absolu non plus) et sait reconnaitre ses erreurs.

En fait, Daniel Conversano s'est construit sa propre idéologie et ne suit personne en particulier, même si je le sens assez proche de Rochedy. Et d'un point de vue économique, avec beaucoup de bon sens et sans être un libéral philosophique, il est du côté du capitalisme libéral à échelle humaine et voit bien que l'Etat français n'est pas libéral. D'ailleurs, il trouve à juste titre que notre ère actuelle montre la supériorité du modèle capitaliste occidental et que jamais l'humanité n'a été aussi riche. Et cette création de richesse est le fait du génie humain au service des entreprises. Certes, on assiste à un recul dans la création artistique, littéraire..., mais c'est parce que les jeunes de talent d'aujourd'hui deviennent ingénieurs, hommes d'affaires...!

Daniel Conversano voit les réussites de l'Occident là où beaucoup ont une vision très négative de notre époque. Il voit aussi les problèmes et le déclin actuel de la France, mais il ne fait pas que s'appitoyer dessus. Il offre aussi des solutions. Cela me rappelle qu'il y a près de 20 ans, j'avais écrit quelques articles qui furent publié dans Les 4 Vérités Hebdo, alors édité par Alain Dumait. J'ai retrouvé celui-ci sur Immigration et prospérité - Les 4 Vérités Hebdo - La publication anti bourrage de crâne (les4verites.com) C'est un article qui n'a presque pas pris une ride, sauf que la situation est pire maintenant. 

La plupart des libéraux continuent de ressasser les mêmes constats, les mêmes propositions et se lamentent de perdre à chaque élection. En cela, les libéraux sont un peu comme les nationalistes. La population n'aime pas les impôts, les taxes et l'immigration, mais en pratique, elle continue de voter pour des étatistes qui augmentent les dépenses publiques et l'immgration! -Là, avec beaucoup d'humour, Daniel ferait une petite blague pour détendre les sphynctères, car on l'a profond!

Face à cette réalité électorale, les nationalistes et les libéraux sont dans la loose et ne changent pas vraiment de stratégie ou d'approche. Daniel Conversano est plus lucide que tous ces commentateurs et politiques. Il a compris qu'il fallait changer d'approche et voir grand et beau. Il propose aux jeunes Français de sa génération (ou plus jeunes) un programme d'évasion.


Sa première évasion, c'est la culture, la littérature (il est écrivain et éditeur), les films (il est cinéphile), la musique Européenne (il a fait un Live sur Schubert!) En montrant la beauté et la grandeur de notre culture occidentale, il cherche à inspirer, à donner confiance en soi et à éduquer son public. Il fait cela aussi, car la culture prime sur la politique. Les grandes idées germent dans la culture avant de se traduire en termes politiques. C'est quelque chose que Mark Steyn a aussi compris depuis longtemps, avec une ligne conservatrice très similaire.

Sa seconde évasion, c'est de choisir la légalité et la non violence afin de ne pas aller en prison! Ce choix est à la fois instinctif et réfléchi, car Daniel Conversano, malgré sa grande taille, a bien plus l'âme de l'artiste bienveillant que celle du guerrier patriote. Et car il sait que la justice française n'est pas de son côté. S'il allait un tant soit peu sur le chemin de la violence, il encourerait les peines maximales.

Sa troisième évasion, c'est d'aider son audience (masculine à 99%)  à trouver une compagne de coeur et de sexe. Car si la culture c'est bien, le cul, c'est encore mieux! Il donne d'excellents conseils et parle très crûment, comme mon meilleur ami d'enfance, de sexe. Son but n'est pas le plaisir superficiel des sens, mais le bonheur bien plus profond de permettre à des célibataires de fonder une famille et d'y trouver un sens pour leur vie. C'est d'ailleurs la conclusion, la morale, du magnifique livre 'La servitude humaine' de Somerset Maughan: "The simplest pattern – that in which a man was born, worked, married, had children, and died – was likewise the most perfect". 

Sa quatrième évasion, c'est de tirer les conséquences pratiques de son malaise en France: l'évasion vers l'Europe de l'Est et la Roumanie d'où vient sa femme! Effectivement, j'avais lu que la majorité des Français expatriés sont mariés avec une personne de leur pays d'accueil. Et il donne des conseils pratiques dans ce sens aux jeunes Français qu'il essaie de convaincre que c'est là-bas qu'ils auront un meilleur avenir qu'en France. Et comme j'ai quitté la France depuis 1996 pour Taiwan, une ile moins développée que la France à l'époque, j'arrive assez à m'identifier à sa démarche. Et je vais même exposer quelques raisons supplémentaires pour l'aider à convaincre d'autres jeunes Français à s'évader!

En tant que libéral, ce qui m'a fait tiquer lors de ma première année dans la vie active en France, c'est que plus de 60% de mon salaire complet (le brut + charges patronales) partaient en impôts et en cotisations sociales. Et je ne comptais pas la TVA et les taxes sur l'essence! Or, je considère que si l'imposition dépasse 50%, on travaille d'abord pour la communauté avant de travailler pour soi. Or, être libre, c'est d'abord travailler pour soi. 

De plus, dans mes cours de finance en sup de co dans les années 1990, j'avais appris que le système de retraite ne sera pas tenable avec une démographie en déclin. La solution sera privée et plus on attend de réformer ce système, plus cela sera difficile. Plus on est jeune, plus on a donc intérêt à sortir de ce système de Ponzi et de mettre de l'argent de côté soi-même. La retraite par répartition, c'est un système où les vieux captent et dépensent l'épargne des jeunes. Rien que cela, c'est déjà très pervers. Mais c'est aussi de l'épargne qui est dépensée au lieu d'être investie et cela conduit donc au déclin économique. Et ce système profite en premier lieu aux hommes politiques à la retraite, ceux qui sont responsables de la situation présente. Il ne faut donc pas hésiter à précipiter la fin de ce système insoutenable et injuste.

Daniel Conversano dit qu'il y a des places à prendre à l'Est. En effet, ces pays sont en période de rattrapage et se développent plus vite que la France. Or, quand le gateau devient plus grand, il est plus simple d'en prendre sa part que quand il reste de la même taille. C'est ce que j'ai vécu à Taiwan. La croissance y est le double ou le triple de celle de la France, et on se sent psychologiquement mieux de vivre dans un pays en croissance que dans un pays qui stagne, voire décline cette année. (Taiwan aura une croissance de +1.7% en 2020 et la France -8%!) De plus, cette croissance se fait souvent grâce à des investissements étrangers, du commerce international et il est plus simple d'y jouer un rôle quand on a soi-même une dimension internationale. 

En conclusion, je dirais que, Daniel Conversano est un peu comme un coach personnel. Il y a 150 ans, il aurait été curé comme Fernandel, le leader d'une congrégation de jeunes croyants dans un petit village de Provence, entre la France et l'Italie, quoi! Il dirait "Allez, mariez-vous! Faites des enfants! Toi, mon petit Marcel, je vais te donner des cours d'écriture car je sens que tu as de l'imagination!"




Saturday, November 7, 2020

Le moyen d'en finir avec le Covid-19 et l'immigration illégale


Petit rappel à mes nouveaux lecteurs. J'habite Taiwan, pays de 22 millions, et cela fait depuis plus de 200 jours que cette ile n'a pas connu d'infection locale du virus. C'est pourquoi il n'y a ni couvre-feu ni confinement à Taiwan, et la croissance économique sera positive (+ 1,7%) en 2020. Dans cet article, je veux vous parler de la mesure la plus importante qui a permis à Taiwan (et à la Chine) de vaincre le virus. Et si on l'utilisait, on pourrait faire d'une pierre deux coups: régler à la fois le problème du Covid et celui de l'immigration illégale dans le pays! 

J'entends déjà les objections: il est facile de vaincre le virus sur une ile. Sauf que si c'était le cas, la Corse n'aurait pas ou peu de cas de Covid. Sa population est 50 fois inférieure à celle de Taiwan, mais en réalité le nombre de morts du Covid est plus de 10 fois supérieur et elle n'est pas épargnée par la seconde vague! Cela veut dire que la Corse a 500 fois plus de morts par habitants que Taiwan! Cela veut surtout dire que Taiwan a su maitriser le virus, tandis qu'il est hors contrôle en Corse (et dans le reste de la France).

Et ce qui est intéressant avec le cas de Taiwan, c'est qu'on ne parle pas de la dictature communiste chinoise, mais d'une démocratie! Les méthodes qu'emploient Taiwan pour venir à bout du virus sont similaires avec celles de la Chine, mais l'application des mesure est plus humaine, moins autoritaire. Les gens les suivent non seulement par civisme et docilité (comme on le dit en Europe), mais surtout parce qu'elles ont fait preuve de leur efficacité. Si tant de gens se rebellent contre le second confinement en France, c'est aussi parce que les autorités n'ont jamais pu démontrer que ce sacrifice serait temporaire, mènerait à la victoire et un retour à la normale. 

Voyons d'abord comment Taiwan a éradiqué le virus sur son territoire? 

1. Isolement des personnes infectées et des personnes en contact avec des personnes infectées (voire même des personnes en contact avec des personnes de retour de l'étranger).

2. Quatorzaine pour les personnes arrivant de l'étanger. Isolement très strict dans des hôtels dédiés) si le test Covid est positif au moment de l'arrivée. Isolement moins strict chez soi pour les personnes négatives. Ces personnes doivent faire des tests régulièrement pendant leur quatorzaine et ne peuvent sortir que si tous les tests sont négatifs.

3. Port du masque dans les écoles, dans les espaces clos (magasins, transports publics...). Prise de température à l'entrée de la plupart de ces espaces clos. Désinfection des mains avec les distributeurs d'alcool en libre service dans la plupart des bâtiments. 

Toutes ces mesures ne fonctionnent que parce qu'elles sont suivies. Et si l'isolement des personnes infectées à l'étranger et la quatorzaine des arrivants sains sont si bien respectés, c'est parce que Taiwan contrôle bien ses frontières. (La Chine et la Corée du Sud aussi d'ailleurs). C'est ce contrôle strict aux frontière qui permet la liberté de circulation, l'absence de confinement, à Taiwan! Et non seulement il règne la liberté, mais aussi la sécurité sanitaire. Certes, il y a un petit coût pour les voyageurs (la quatorzaine) et pour les malades du Covid, mais quatorze jours pour quelques uns vaut sans doute mieux que 2 mois de confinement pour toute la population!

Et ce retour à un contrôle strict des frontières et des personnes à risque aurait un autre avantage: permettre d'arrêter les migrants aux frontières de la France et les empêcher de pénétrer notre pays. En effet, le principe de précaution nous oblige de considérer chaque arrivant comme un porteur potentiel du virus. Le mieux est donc de ne laisser rentrer que les Français et les voyageurs avec des papiers en règle et prêts à se soumettre à un isolement de 2 semaines. Et si l'on ne laisse plus entrer les illégaux, la police pourrait même commencer à expulser ceux qu'elle interpelle sur le territoire! C'est ce que fait la police à Taiwan: elle arrête les étrangers dont le visa n'est plus valable et les renvoie chez eux. 

Faisons de nouveau respecter nos frontières et nous règlerons plus d'un problème par cette occasion! Cette crise nous offre une occasion inespérée de rallier même les Français les plus xénophiles et libertaires à l'impératif du contrôle des frontières. Il serait dommage de laisser passer cette opportunité...



Saturday, October 24, 2020

Nietzsche L'Actuel de Julien Rochedy

 

Dans cet article, je vous avais déjà parlé de Julien Rochedy. Il est temps de vous parler de son livre sur Nietzsche, reçu après l'avoir commandé sur son site. 

Je venais juste de finir le roman 'Les illusions perdues' de Balzac quand je me mis à la lecture de cet essai. Et vouloir écrire une critique de ce livre me fait penser à Lucien Chardon qui doit écrire une critique négative sur un livre qu'il adore dans un journal. Son collègue lui montre comment il suffit de retourner certains arguments pour que des points forts se transforment en points faibles, et vice versa!

Ainsi, par exemple, au départ j'ai été un peu déçu de voir que ce livre est publié en auto-édition. La finition du livre en a un peu pâti: il y a quelques petites fautes de français et de mise en page. Heureusement, on n'y fait rapidement plus attention, car le fond est riche et stimulant. Et puis, on peut retourner l'argument: si Rochedy n'a pas pu trouver d'éditeur (le problème des jeunes auteurs comme Lucien Chardon!), l'auto-édition est la solution moderne qui permet la l'indépendance et la liberté d'expression (là où le héros de Balzac s'était compromis en faisant du journalisme). C'est aussi mettre le fond en accord avec la forme: on a là le livre un peu brut de quelqu'un qui pense en-dehors du système et de la bien-pensance moderne! Et bien que l'auto-édition est plutôt faite pour des sujets confidentiels ou des niches très particulières, le sujet de ce livre est effectivement très actuel.

Une autre critique qu'on pourrait adresser à ce livre sur Nietzsche, c'est d'être trop simple, pas assez érudit et philosophique. En effet, un grand nombre de philosophes semblent s'inspirer de Greenspan (ancien directeur de la Fed) "Si vous m'avez compris, c'est que je me suis mal exprimé!" Et je dois avouer que quand j'ai lu le Gai Savoir et Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche il y a 30 ans, cela ne m'avait pas autant touché que Rochedy. J'étais passé à côté. Je n'avais pas encore la maturité ou l'esprit assez ouvert à ces idées. Aussi, c'est vraiment un bon travail d'introduction à cette oeuvre. Et on sent que c'est fait par quelqu'un de passionné et dont les biais sont clairs et annoncés. 

Parfois, on ne sait pas trop si c'est Nietzsche ou Rochedy qui parle dans la première partie du livre, mais cela participe à le rendre plus lisible par le plus grand nombre. Et c'est d'ailleurs ce que je souhaite à ce livre, qu'il rencontre un large public. D'abord car le constat que Nietzsche pose sur son époque continue de s'appliquer sur la nôtre, et que ses recommandations peuvent aider beaucoup de contemporains à retrouver un sens dans le monde actuel. Je suis assez heureux de lire que ma propre existence s'inscrit assez dans son idéal. Je fais du sport régulièrement pour maintenir mon corps en forme. Et dans mon travail, je n'arrête pas de me réinventer et de créer de la beauté! Mais ce livre m'a motivé à me surpasser et à me lancer dans les vidéos Live, alors que je suis mauvais à l'oral! C'est justement cela le challenge: faire quelque chose que je ne maitrise pas et essayer de m'améliorer!

Et puis, je souhaite aussi beaucoup de succès à ce livre afin que Rochedy puisse en écrire d'autres, qu'il continue de poster des vidéos éducatives sur YouTube tout en restant indépendant des médias traditionnels.




Sunday, September 13, 2020

Les gens veulent être du côté des gentils ou comment convaincre les électeurs


C'est Mark Steyn qui fit cette observation lors de son débat Munk à propos de la crise migratoire des réfugiés. Il avait gagné ce débat (avec Farage) car ils avaient pu changer l'opinion d'un grand nombre de personnes en leur faveur. (Lors de ce débat, on pose la même question au public, avant et après le débat, et le vainqueur est celui qui a réussi à convaincre le plus de gens de l'autre camp à la rejoindre ; ce n'est donc pas forcément celui qui gagne la majorité, mais celui dont le score s'améliore). Or, jamais durant un débat Munk un si grand nombre de gens n'avait changé d'opinion. La raison de ce succès est simple. Au départ, si l'on parle de crise migratoire, on pense tous à ces pauvres migrants qui quittent leur pays en guerre ou en crise alimentaire, politique, économique... Seuls des coeurs de pierre, des salauds sont contre leur porter secours. La position des gentils, de la morale humanitaire (ou chrétienne) est d'ouvrir nos portes, nos frontières et de les accueillir du mieux que nous pouvons. Or, ce qui s'est passé durant ce débat, c'est que Mark Steyn a mis le doigt sur les viols de la St Sylvestre à Cologne en Allemagne. Les défenseurs des migrants se sont mis à minimiser, à relativiser ces viols en raillant la position féministe surprenante de Mark Steyn, auteur conservateur. En faisant cela, ils ne se mirent plus du côté des victimes (les femmes violées), mais du côté des pires criminels! Si bien que, maintenant, les spectateurs découvraient une autre facette de l'immigration, celle qui laisse rentrer des loups dans la bergerie, celle qui va augmenter la criminalité dans nos pays. L'immigration n'est plus une solution à un problème lointain, mais le déplacement de ce problème vers nos concitoyens et nos familles. 

Pour gagner la bataille des idées, il s'agit donc de convaincre cet électorat que nos idées, nos principes sont gentils, bienvieillants, et que ce sont nos adversaires qui suivent une idéologie perverse et néfaste.

Reprenons le cas de l'immigration. La bonne manière de s'y opposer c'est de montrer sa compassion:

1. Ces migrants doivent pouvoir trouver asile dans le pays le plus proche du leur, car c'est une déchirure de vivre loin des siens et de la terre de ses ancêtres. Un Syrien ne se sent pas autant déraciné s'il est en Turquie qu'en Bretagne! Aidons la Syrie à se pacifier et tous ses réfugiés pourront rentrer chez eux.

2. Pareil pour les Africains d'Afrique subsaharienne. Ils sont culturellement liés à leur Continent. Aidons leurs pays à se développer économiquement et culturellement. Pour cela, il faut que nous soyons un modèle de développement nous-même. Or, le multiculturalisme sape la paix sociale de notre pays (et le socialisme sape la vigueur de notre économie). Si un afflux d'immigrés crée de la discorde, les déficits sociaux, des violences urbaines, une répression policière... comment pouvons-nous montrer l'exemple aux pays Africains? Ils risqueraient de rester dans leur mode dictatorial et d'utiliser l'émigration des plus pauvres comme leur soupape de sureté. 

3. L'intégration des immigrés de longue date d'origine d'Afrique est très difficile. Le multiculturalisme à grande échelle débouche sur le communautarisme au lieu de l'intégration. On peut intérer des individus, mais pas des groupes, comme Zemmour aime à le rappeler. La meilleure façon d'aider à l'intégration des personnes nées en France de culture africaine ou maghrébine, c'est qu'ils soient peu nombreux. S'ils sont trop nombreux, beaucoup préfèreront le communautarisme et le séparatisme. Bref, soyons du côté de tous ceux qui se sentent Français et aidons-les à s'intégrer en arrêtant l'arrivée de plus d'immigrants et en renvoyant ceux qui bafouent nos lois. 

4. Nous sommes pour la paix civile en rejettant l'arrivée de populations peu éduquées venues des 4 coins de l'Afrique et du Moyen-Orient. L'histoire de l'Europe montre combien il a été difficile aux protestants et aux catholiques de vivre en paix sur un même territoire. Et pourtant, tout le reste, la langue, la culture... les rassemblaient. Alors imaginez combien il serait difficile de faire cohabiter plus d'une centaine de nationalités, des religieux, des athés, des agnostiques, des véganes, des LGBT, des tradi... ensemble. Au moindre incident, les reflexes tribaux les plus primaires risquent de prendre le dessus. On l'a vu à Dijon cet été, dans les affrontements entre Maghrébins et Tchétchènes, un petit apperçu de la guerre civile entre tribus qui nous attend si nous laissons venir à nous 'toute la misère du monde.'

5. Accetper le débarquement d'un bateau de migrants en plus, c'est risquer la vie de milliers d'Africains qui y voient un signal que la traversée de la Méditerrannée est possible pour eux. Alors qu'en êtant ferme et en les renvoyant chez eux sans les laisser débarquer en Europe, on dissuaderait un grand nombre de tenter l'aventure. C'est notre fermeté qui dissuadera le plus grand nombre à tenter une aventure extrêmement dangereuse et coûteuse. Et c'est le laxisme actuel et l'aide des ONG qui les encouragent à venir et qui donc sont responsables de tous ceux qui meurent en chemin.

Voici 5 rapides exemples qui montrent que les vrais gentils ne sont pas ceux qui veulent accueillir plus de migrants, mais ceux qui préfèrent qu'ils restent chez eux (ou pas trop loin en cas de guerre).

Friday, September 4, 2020

La Covid est une faillite du système néolibérale, selon Jospin


En avril 2002, Lionel Jospin s'est retiré de la vie politique après sa défaite au premier tour de la présidentielle et la victoire de Chirac 2 semaines plus tard. Cette attitude digne, ses bons résultats économiques durant la cohabitation où il fut 1er ministre et le quinquénat calamiteux, sans réformes, de Chirac m'avaient donné une bonne image de lui. Même socialiste, il aurait pu faire mieux que Chirac! Donc, quand j'entendis que Jospin était de retour dans les médias cette semaine, je me suis dit qu'il avait quelque chose d'important et d'utile à dire aux Français après 18 ans de silence.

Or, il n'a fait que répéter la pensée socialiste la plus fossilisé (vive les 35h, Macron est libéral...) Mais ce qui m'a le plus surpris et choqué, c'est qu'il considère que la crise économique que nous vivons à cause du Covid montre la faillite du système libéral et des entreprises qui se tournent vers l'Etat pour les sauver.

Voyons voir les défaillances qui ont conduit à la crise en France:

1. Un virus apparait en Chine, un pays dictatorial où les médias n'annoncent pas de mauvaises nouvelles, sauf s'ils ne peuvent faire autrement.

2. Le virus profite du silence du Parti Communiste du Wuhan pour se propager en Chine et à l'étranger (fermeture tardive des aéroports).

3. Un pays libéral, proche de la Chine, Taiwan, fait un bon boulot de mises en quarantaines des ses nationaux et d'interdiction d'arrivée pour les Chinois, si bien que l'ile ne comptera pas plus de 500 cas et seulement 6 morts.

4. Les pays d'Europe de l'ouest, comme la France, dont le poids des prélèvements obligatoires est de 57% du PIB (contre 15% pour Taiwan), ne met pas en place les bonnes mesures filtrantes aux frontières, ou bien trop tard. Résultat, le virus va circuler et saturer les services d'urgences des hôpitaux publics. Tandis qu'il restait des places dans les cliniques privées, c'est surtout dans les hôpitaux publics que le manque de lit est criant.

5. Tandis qu'à Taiwan le gouvernement nationalise la production de masques et que des grands groupes comme Foxcom créent des capacités de production suffisante pour la population, le gouvernement interdit la vente des masques par les pharmacies et recommande à la population de ne pas en porter!

6. Débordé par les ravages du virus, l'Etat français décrète un confinement qui durera du 17 mars au 11 mai, soit près de 2 mois durant lesquels la plupart des activités économiques se sont arrêtées. Certaines activités comme les restaurants, les spectacles, les voyages internationaux continueront à être affectés au-delà de cette date, par ordre de l'Etat.

7. Petit rappel: à Taiwan, il n'y a pas eu de confinement et l'activité du pays a continué et les entreprises se sont adaptées librement aux nouvelles conditions (fin du tourisme international, par exemple). Le PIB sera de +1% à Taiwan en 2020, mais de -10% environ en France.

8. En France, l'Etat a complètement perdu toute crédibilité sur l'utilité des masques. Les lieux où ils sont obligatoires changent tous les jours. Même quand on peut dorénavant les acheter, beaucoup de gens sont récalcitrants à les mettre.

9. LVMH s'est mis à produire du gel alcoolique quand l'Etat n'en trouvait plus. Et il l'a distribué gratuitement.

10. Le gouvernement a accordé des prêts aux entreprises en difficulté et les a donc encore plus fragilisées (au lieu d'annuler des impôts et d'assouplir le code du travail).

Bref, je crois que cette liste d'événements montre que la crise économique du Covid a pu être en grande partie évitée à Taiwan, car son Etat est concentré sur ses fonctions régaliennes et a empêché la propagation du virus. En France, par contre, le virus a montré l'inefficacité de l'Etat à gérer ses frontières, ses hôtpitaux et à donner de bonnes recommandations pour l'emploi des masques. Si les entreprises privées sont au bord du gouffre, c'est car l'Etat les y a mis par son confinement, ses interdictions, ses impôts, son code du travail contraignant et ses prêts.

Le plan de relance de 100 milliards aurait été inutile si l'Etat n'avait pas failli dans ses fonctions. En tout, c'est bien 300 milliards que l'Etat nous aura coûté pour avoir mal gérer cette crise (200 milliards sont l'équivalent de 10% de baisse du PIB et 100 mds pour le plan de relance). 


 



Monday, August 17, 2020

Identifions le problème numéro 1 de l'insécurité en France

Les actes barbares commis contre Philippe Monguillot, chauffeur de bus à Bayonne, contre Axelle Dorier à Lyon, contre cette infirmière piétinée par deux jeunes pour leur avoir rappelé l'obligation de mettre un masque en lieu confiné... m'ont révolté par leur horreur et leur occurence quasi quotidienne cet été 2020. Je préférerais parler d'économie et de liberté, mais ces faits divers nous rappellent que la faillite de l'Etat français n'est pas qu'économique. Elle ne se traduit pas seulement par quelques points de PIB en moins que l'Allemagne ou la Suisse, mais elle fait aussi basculer la vie de Français ordinaires dans la tragédie et la mort.

Sur les réseaux sociaux, beaucoup d'internautes ont réagi à cette insécurité en fustigeant la #Racaille. Plus à droite, certains s'en prennent aux origines ethniques de ces criminels, car les médias ont de plus en plus de mal de les cacher.

Mais le monde est plein de jeunes hommes violents et sans éducation (ou mal éduqués, ce qui revient au même). Et cela ne date pas d'hier! La question n'est pas de se lamenter sur leur existence, mais de les mettre hors d'état de nuire. La question qu'il faut se poser est qu'est-ce qui est en notre pouvoir et que nous ne faisons moins bien que d'autres pays?

Je ne tiens pas à déresponsabiliser les auteurs des actes atroces commis. Je ne cherche pas d'excuses dans leur origine sociale comme le ferait la gauche, ou de déterminisme dans leur origine ethnique ou religieuse, comme le ferait l'extrême droite. Ils n'ont droit à aucune excuse, à aucune justification. S'ils sont majeurs, ils sont entièrement responsables, et s'ils sont mineurs, alors ce sont leurs parents les responsables, sans que cela ne dédouane ces mineurs qui ont besoin de sentir la force de la justice du peuple.

Quand un enfant turbulent casse un vase le lundi, une vitre le mardi, une tasse en porcelaine le mercredi... on comprend vite que le problème n'est pas l'enfant, mais l'inadéquation des mesures éducatives et punitives des parents. Nous sommes dans une situation similaire en France. L'Etat ne fait plus grand chose pour empêcher, prévenir et punir la violence des jeunes racailles.

Premièrement, l'Etat ne contrôle pas bien les frontières et laisse affluer des 'migrants' dont le profil est le même que celui des auteurs des violences. Or, avec un chômage de plus de 3 millions de personnes, la France n'a aucun besoin de main d'oeuvre non qualifiée. Autant nous pouvons comprendre et trouver rationnelle que toute la misère du monde veuille venir en Europe et surtout en France avec sa CAF et ses prestations sociales, autant c'est la responsabilité de l'Etat d'empêcher cet afflux de migrants. Et non seulement il ne tient pas bien les frontières, mais en plus il n'effectue que de trop rares reconductions au pays d'origine. Le comble fut d'avoir supprimé la 'double peine' qui consistait à renvoyer chez eux les prisonniers étrangers! Je vous assure qu'à Taiwan et dans n'importe quel pays d'Asie, un étranger qui commet un délit n'est plus le bienvenu et doit partir!

Deuxièmement, le système social français condamne les jeunes peu ou pas qualifiés à vivoter d'allocations diverses et/ou de petits boulots plus ou moins légaux. Bref, d'un côté on détruit leur dignité en leur donnant des aides comme à des gens incapables de subvenir à leurs besoins, et d'un autre côté on leur ôte l'envie d'un travail honnête, vu qu'il ne sera pas mieux payé que de toucher les diverses aides sociales. Si au moins cela les rendait gentils, on pourrait y voir un prix à payer pour la paix sociale. Mais, comme d'habitude avec le socialisme, on a à la fois le déshonneur et l'insécurité! La solution serait de supprimer toutes les aides et le salaire minimum. Tout le monde trouverait du travail et serait utile à la France et aux Français.

Peut-être pas tous, car il y aura toujours une minorité de gens qui chercheront à enfreindre les lois. Par contre, troisièmement, il s'agit de les punir pour qu'ils ne recommencent pas. Et si les parents des jeunes délinquants ne le font pas, c'est à la justice de faire ce travail punitif et éducatif. Or, dans ce domaine, chaque fait divers sordide montre la faillite monumentale de la justice, car les auteurs d'actes barbares ont tous des casiers bien fournis. Les juges ne condamnent pas assez sévèrement et les peines sont systématiquement réduites. En relachant des gens dangereux, c'est la justice qui porte la plus grande part de responsabilité dans l'insécurité des Français.

Le problème, c'est que les juges sont indépendants du politique et qu'il faut donc une génération pour que les juges actuels soient tous remplacés. Même avec un pouvoir politique nouveau et différent, il ne serait pas possible de virer les juges actuellement en place. Par contre, il serait possible et même indispensable d'en recruter un grand nombre de nouveaux juges très ferme. En effet, le budget de la justice est bien trop faible par rapport à son importance dans l'Etat. Les procès mettent des années être instruits. 

L'autre solution est la construction d'HLG, d'Habitation à Loyer Gratuit, dans toute la France. 6 mètres carré par personne environ et entre 15,000 et 30,000 places. Il s'agit, vous l'avez compris, de prisons, afin que le manque de place ne soit plus la raison à la non-application des peines.

En conclusion, l'insécurité actuelle doit nous interroger sur les remèdes que l'Etat peut apporter et c'est aux citoyens de choisir ses dirigeants en fonction de leur volonté de prendre les mesures de bon sens que je viens d'exposer plus haut. Le problème ne vient pas de la racaille, mais du fait que l'Etat ne fait plus son boulot de contrôle des frontières, de socialisation par le travail et de justice impitoyable. Il ne tient qu'à nous pour que cela change et que la loi et la France soient respectées.

Wednesday, August 12, 2020

Ce jeune intellectuel de droite dont tout le monde devrait parler

Il est peu connu du grand public, je crois, car j'ai beau suivre la vie des idées en France, je n'avais encore jamais remarqué son nom. En fait, êtant tout de formation financière, je suis surtout les débats économiques et apprécie particulièrement le travail de Charles Gave à l'Institut des Libertés. En termes politiques, je me sens proche d'Objectif France de Rafik Smati et du général Soublet. Et fin 2019, j'ai eu tant plaisir à suivre les émissions de Zemmour sur CNews, que j'en ai fait une critique sur ce blog. Ensuite, ses idées sont devenues si familières et prévisibles que mon intérêt pour les analyser diminua...

En cet été sans vacances, je cherchais de nouvelles stimulations intellectuelles et fis enfin la découverte d'un jeune intellectuel français brillant, mais méconnu. J'arrête le suspense et vous le dévoile: Julien Rochedy. Il vient de publier un livre 'Nietzsche l'actuel' qui semble très intéressant au regard de la conférence de 3 heures que j'ai visionnée sur sa chaine YouTube. 

Ce qui est sympa avec Julien Rochedy, c'est qu'il incarne la philosophie qu'il prône et qu'il la défend avec passion et surtout beaucoup de hauteur et de références. Le voir débattre avec des féministes devient presque gênant tellement il leur est supérieur! Et en plus, il a de la finesse et beaucoup de justesse dans son analyse du féminisme. Il n'a pas adopté la posture inverse d'un masculinisme macho et ringard, mais il fait une belle synthèse de l'héritage du passé et des avancées du présent. Son discours sur ce point est bien meilleur, car plus nuancé et argumenté, que celui de Zemmour!

Je n'adhère pas à tout ce qu'il dit, notamment sur le capitalisme et le libéralisme, mais sa critique du nihilisme moderne me semble d'une grande pertinence pour comprendre notre époque. Et, surtout, ce que j'apprécie, c'est qu'il refuse le complotisme, solution de facilité des âmes faibles, et qu'il propose des solutions individuelles pour se sortir du marasme et prendre sa vie en main.

Ajout: ce n'est qu'après plusieurs vidéos que je remarquai que j'avais déjà cette vidéo mi-avril, mais je n'avais pas retenu son nom. Voici une raison de plus pour le suivre et s'intéresser à sa pensée!

Friday, July 10, 2020

Quel modèle pour l'Europe face à la Chine?

Ce petit article fait écho à cette émission sur B Smart. Je découvre cette chaine et cette émission grâce à Alexis Karklins-Marchay, un de ses intervenants, que je suis sur Twitter. L'émission vaut le coup, notamment parce qu'on y parle du défi de la Chine en termes un peu plus détaillés et nuancés qu'habituellement sur les plateaux télé. J'y appris que la retraite en Chine est encore fixée à 60 ans (comme dans cet autre pays socialiste européen dont le nom m'échappe!) Mais bon, cela doit surtout concerner les employés d'Etat, pas les paysans ou les indépendants...

Mais là où je ne suis pas d'accord avec la plupart des experts sur le plateau, c'est leur vue que la solution à nos problèmes serait d'être gouverné par des politiques élus qui écouteraient des cercles d'experts pour fixer la politique de l'énergie, de l'environnement, des retraites, des services... Je simplifie un peu, mais pas tant que cela! AKM aime bien prendre les pays Nordiques comme modèle. Et il aimerait que l'Union Européenne fonctionne de cette manière. Pilotage par des experts, un niveau élevé d'imposition, mais une bonne gestion des finances publiques. Cette vision est peut-être un progrès par rapport à la situation actuelle de la France, mais je pense qu'elle n'est pas réaliste et qu'elle n'est pas la meilleure voie pour relever le défi chinois.

Pas réaliste, car le modèle nordique ne marche que dans des petits pays assez homogènes et de culture protestante. Et puis ce modèle n'a pas toujours marché. La Suède a connu une crise et a du revoir ce modèle pour y introduire plus de libéralisme. Et avec une Union Européenne aux cultures très diverses, il me semble impossible d'arriver à un consensus qui s'appliquerait du Portugal à la Pologne. La seule voie pour y arriver, ce serait plus d'autoritarisme et moins de démocratie, car dans chaque pays, les électeurs ont des priorités et des sensibilités différentes.

Comment faire pour éviter à la fois la dérive autoritaire d'une politique d'experts, ou bien un status quo qui frise la paralysie dans l'UE? Comment redonner de la force à la France et à l'Europe face à la Chine?

Pour moi, la réponse est à chercher dans ce qui marche et qui est notre avantage par rapport à la Chine. Les experts qui font des plans que l'Etat de Pékin met en oeuvre, la Chine sait mieux le faire que l'Europe. Et la seule façon de réussir aussi bien qu'eux, cela serait d'adopter leurs méthodes autoritaires. Je ne pense donc pas que cela soit la solution.
L'autre modèle qui marche, c'est le modèle libéral basé sur la propriété, la liberté et le droit. C'est ce système qui permis aux USA de devenir la première puissance. Tant que l'Etat se concentrait sur le régalien, les individus savaient résoudre tous les problèmes. Cette capacité à devenir acteur du changement vient du pouvoir économique. Celui qui dépense son argent est celui qui a en main son destin. Pour que la France se reprenne en main, il faut que les citoyens retrouvent le contrôle de leur revenus.

Ne faisons pas confiance aux experts pour gérer l'argent des autres, mais faisons confiance à tous les Français de faire le meilleur choix comment dépenser et investir leur propre argent. Pareil pour les entreprises. Moins taxées, elles auront plus de marges pour baisser leurs prix et rester compétitive, ou bien pour investir dans des domaines rentables. Moins l'Etat et les experts s'en mêlent, plus elles réussiront. N'ayons pas la prétention de savoir ce qui marchera demain. Le libéralisme est le système qui s'adapte le mieux au changement et à la réalité.

Voici la seule manière réaliste pour l'emporter face à la Chine.

Apprendre de ceux qui réussissent

Parfois on trouve l'excellence, la réussite chez des pays, des entreprises, des organisations ou une personne en particulier. Mais ces gens-là passent rarement leur temps à enseigner ce qu'elles savent ou à diffuser leur connaissances gratuitement. Elles sont trop occupées à faire ce qu'elles font le mieux: travailler, innover, bien gérer leurs affaires... Et puis, dans la plupart des cas, le secret de leur réussite n'est pas très glamour: c'est beaucoup de travail et de connaissances: bien connaitre ses clients, produits, fournisseurs, ses process. C'est toujours se remettre en question, chercher à s'améliorer, et savoir prendre des risques calculés.

Il n'y a pas de façon simple de réussir. La seule chose qui est certaine, c'est que la guerre et le socialisme dur (Vénézuela, Cuba, Corée du Nord et Europe de l'Est entre 1945 et 1989) sont 2 cadres de vie dans lesquels la majorité des gens s'appauvrissent et seule une petite minorité s'enrichit. Et l'on voit que les USA, la Suisse, Singapour... sont les pays où le niveau de vie est le plus haut.

Les organisations les plus puissantes sont les églises, dont l'âge se compte en siècles, mais les plus dynamiques sont les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) et elles sont toutes dans le domaine du numérique. Ce qui change par rapport au passé, c'est que le salaire médian dans ces entreprises est bien plus haut qu'ailleurs. Chez Facebook, le salaire médian est de 240,000 USD, contre 55,000 USD de salaire médian aux USA. Ces entreprises enrichissent leur salariés bien plus qu'elles ne les exploitent.

Mais on trouve de la réussite dans bien d'autres domaines. L'important est d'identifier ceux qui réussissent et comprendre pourquoi. En stratégie, on appelle cela les facteurs de succès clé.

Faisons une petite parenthèse sur une émission politique de Fance Inter entendue un samedi midi. Ali Badou, Natacha Polony et Gilles Finkelstein discutaient avec un sociologue français qui fait de la recherche sur les discriminations en France. Il n'y avait rien de bien choquant dans la discussion et ce chercheur semblait de bonne foi pour faire attention dans l'interprétation des résultats (corrélation n'est pas forcément cause...) et une volonté d'analyser aussi l'origine des détenus des prisons en France. Cependant, je crois qu'à force de chercher de la discrimination, on finira bien par en trouver! Mais au lieu de chercher ce qui ne marche pas dans la société, ne devrait-il pas plutôt se demander quels sont les parcours où les immigrés réussissent le mieux? Au lieu de chercher ce qui ne marche pas, pourquoi ne pas montrer ce qui marche? Voilà qui serait une aide pratique à tous ces immigrés qui cherchent à s'intégrer. Car la démarche inverse, celle qui est poursuivie actuellement, consiste à dire que si les immigrés ne réussissent pas, c'est aux Français de changer leurs pratiques discriminatoires. Poser la question des discriminations au lieu des chemins de réussite, c'est déjà poser que c'est aux Français de s'adapter, pas aux étrangers.

Mais revenons à la politique. Quand il s'agit de suivre un homme politique vers un monde meilleur, il faut se demander comment il justifie de devenir le chef. A-t-il accompli de grands faits d'armes comme le général de Gaulle? A-t-il su motiver ses employés, ses coéquipiers? Sur quels grands principes se base-t-il pour sa politique? Est-ce que ces principes ont marché ou marchent-ils bien dans d'autres pays?

En fait, je me rends compte que ce principe d'apprendre des meilleurs, c'est aussi l'éducation par les classiques. Bref, rien de très neuf sous le soleil. Mais parce qu'on n'a rien trouvé qui marche mieux, il faut continuer ainsi et appliquer ce principe à notre apprentissage en continu, tout au long de notre vie et à nos choix politiques.

Thursday, April 2, 2020

La politique, c'est décider et agir avec des contraintes

Au départ, je voulais écrire cet article à propos de tous ces politiques qui fustigent le traité de Maastricht qui leur interdit de faire un déficit public supérieur à 3% du PIB. Cette limite les indignait bien avant l'arrivée de la crise du COVID-19, à un moment où l'économie ne se portait pas si mal dans le monde entier.

Or, faire du déficit est doublement une faute politique et économique. D'abord, c'est un impôt déguisé qu'il faudra payer un jour. Demander aux générations futures d'en porter le fardeau est d'une lacheté incroyable. Et deuxièmement, l'épargne est une ressource finie. Plus de dette, c'est de l'investissement privé en moins, car pour financer ce déficit, il faut bien en appeler à des épargnants. Bastiat nous rappelle qu'il y a ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas. On voit le déficit et la dette s'envoler, mais ce qu'on ne voit pas ce sont les investissements qui ne sont pas faits dans plus de logements, une économie plus compétitive, plus d'activités rentables...

Mon objection aux adeptes des déficits permanents, aux pourfendeurs des contraintes de Maastricht, est encore plus fondamentale. Ces gens-là ne savent pas que la politique, c'est faire des choix, établir des priorités et d'agir en fonction des limites des ressources de l'Etat. Je ne suis pas malthusien et ne crois pas que les ressources à long terme sont limitées, mais je suis réaliste et admets volontiers que les ressources imposables d'un pays ne sont pas très extensibles d'une année sur l'autre. C'est surtout vrai dans nos vieux pays où le PIB n'augmente que très doucement.

Les partis politiques (à gauche, mais aussi à droite) qui ne veulent pas de limites au déficit sont ceux qui veulent un Etat qui s'occupe de tout, qui n'établit pas de priorités dans ses dépenses. Ils veulent un Etat totalitaire où la part du privé serait la plus petite possible.
Ce n'est pas dit ainsi, mais que dire de partis politiques qui érigent toutes ces priorités:
- La sécurité,
- L'éducation,
- La santé,
- Le logement,
- L'économie,
- La recherche,
- La transition énergétique,
- L'égalité homme-femme,
- La mixité sociale,
- La retraite à 62 ans,
- Les 35 heures,
- L'agriculture,
- Les banlieues,
- La lutte contre la drogue,
- La lutte contre le chômage,
- Les plans anti SDF
- Les violences conjugales
etc.. (et j'en oublie la culture et l'aide internationale et d'autres choses encore!)

La logique d'augmenter le périmètre de l'action de l'Etat, c'est qu'il absorbe de plus en plus de ressources. Mais rendre l'Etat omnipotent, c'est aussi le rendre faible, car il ne sait plus prioritiser son action. Quand il doit s'occuper de tout, il n'alloue plus les ressources de manière rationnelle, mais en fonction de sa bureaucratie, des pressions des lobbys, des syndicats, de l'électorat le plus mobilisé (les retraités)... Si l'Etat dépense tant en retraites et en fonctionnaires au lieu de dépenser en sécurité et justice, ce n'est pas un hasard. Et s'il ne gère pas bien les hôpitaux publics, c'est parce que les politiques ont abdiqué la gestion à une bureaucratie qui ne sait que demander plus de ressources.

Ce refus de prioritiser, de choisir quelles dépenses vitales maintenir et quelles dépenses frivoles supprimer, est encore plus criant maintenant en temps de crise du Covid-19. A entendre le gouvernement, il n'y aura personne de lésé durant cette crise. Tout le monde va pouvoir vivre des largesses de l'Etat, c'est-à-dire des contribuables. On va dépenser encore plus pour l'hôpital, des masques, de la recherche... et on va simplement faire plus de déficit et ne rien réduire par ailleurs.

Pour avoir un Etat efficace, il faut qu'il se concentre sur un nombre réduit de fonctions, celles qu'il effectue avec le plus de légitimité et de succès. Voyez Taiwan, par exemple! 15% de prélèvements obligatoires seulement et un Etat qui ne s'occupe que du régalien et de la santé. Cette démocratie asiatique a su rapidement prendre des décisions fortes pour interdire les arrivées de Chinois et mettre les Taiwanais de retour de Chine en quarantaine. Certes, elle avait eu l'expérience du SARS, mais déjà à l'époque cela c'était bien passé, car le gouvernement ne s'occupe pas de 36 priorités!

Thursday, March 19, 2020

Errare humanum est sed perseverare diabolicum

Chaque pays fait des erreurs dans la gestion de la pandémie du virus Covid-19. C'est normal, car on a tous nos schémas mentaux et il est difficile de les ajuster lorsqu'un événement d'une telle ampleur survient. L'erreur est humaine, mais persévérer est diabolique. Voyons donc les choses qu'il faut encore changer pour nous en sortir.

Commençons par le plus gros scandale actuel, un vrai mensonge d'Etat. Les technocrates Français disent:
1. Les masques ne servent à rien. N'en portez pas.
2. Les médecins et les infirmières ont très besoin de ces masques et comme il n'y en a pas assez, il faut les réserver aux professionnels de la santé.

Or, on constate que dans les pays Asiatiques (comme Taiwan, Singapour, la Corée et la Chine) la plupart des gens portent des masques et la contagion y est maintenant sous contrôle. Le masque n'est pas la seule explication. Il y a aussi le lavage des mains, les tests, des restrictions de circulation, le contrôle aux frontières... mais le masque généralisé est aussi une manière de limiter la propagation du virus, car il est transmis par les postillons.

Il faut dire la vérité aux Français:

1. Les masques manquent,
2. Les professionnels de la santé et les malades sont prioritaires,
3. Tous les Français doivent se munir de masques lorsqu'ils ont besoin de sortir de chez eux et qu'ils rentrent en contact avec d'autres personnes.
4. Comment? En se confectionnant eux-même leur masque. Ou bien en achetant des masques de chantier, des foulards... Car mieux vaut une protection de la bouche imparfaite qu'aucune protection. Et maintenant que toute la population est confinée, cela l'occupera de manière constructive!

Se protéger avec un masque va aussi aider le système de santé, car moins de contagions permettra de réduire le travail des médecins. Le masque ce n'est pas juste se protéger soi-même, c'est aussi protéger les autres quand on est porteur du virus sans le savoir.

A Taiwan, les capacités de production de masques ont été rapidement augmentées depuis le début de la crise. L'Etat et le privé ont investi pour produire davantage. Même le dirigeant de Foxconn (le fabricant des iPhone) s'y est mis! Il a compris que le meilleur soutien à l'économie, c'est de mettre un terme à cette pandémie mondiale! Cherchez sur le

J'en profite pour rappeler que Taiwan vit presque normalement actuellement. Les enfants vont à l'école et les salariés travaillent. L'inquiétude provient de ces touristes qui viennent ou reviennent d'Europe. C'est pourquoi les liaisons aériennes sont pratiquement interrompues depuis aujourd'hui. L'espoir est permis, mais il faut utiliser toutes les armes à disposition. Le masque en fait parti.


La lutte contre le virus est paradoxale: elle nous oblige à la distanciation sociale et à la fermeture des frontières, mais elle nous montre aussi notre interdépendance. La propagation du virus est comme un feu: la meilleure façon de le combattre est quand il commence à se manifester. C'est donc s'aider soi-même que d'aider l'autre à éteindre son feu. Car plus il est grand, plus il est difficile à contenir.

Wednesday, March 11, 2020

L'OMS ne sert à rien - Taiwan l'a prouvé

Cela fait des années que Taiwan, dont le nom officiel est la République de Chine, essaie de joindre l'OMS, l'organisation Mondiale de la Santé. La Chine Populaire l'en empêche, comme elle le fait pour l'ONU, au nom de l'unicité de la Chine.

Or, Taiwan est un voisin tout proche de la Chine. Environ 1 millions de Taiwanais travaillent en Chine et un grand nombre sont revenus lors des fêtes du Nouvel An Chinois mi janvier. C'est donc tout naturellement que le Covid-19 a également commencé à se propager à Taiwan, bien avant qu'il n'arrive en Corée, au Japon, en Italie ou dans le reste du monde.

Taiwan n'a pas le soutien officiel de l'OMS ou d'aucune agence internationale, mais elle a un gouvernement élu démocratiquement qui se sent responsable de ses citoyens. Il a rapidement pris des mesures assez drastiques, pas toutes bonnes, à mon avis, mais il n'a pas tergiversé. Notamment, il n'a pas attendu qu'il y ait un consensus international sur comment faire face à la situation. Parce qu'il savait qu'il ne peut compter que sur lui-même et que ni l'OMS ni une autre organisation allait venir l'aider.

Le résultat est qu'aujourd'hui, Taiwan, ile de 21 millions d'habitants, compte moins de 50 personnes infectées. Ce nombre continue d'augmenter doucement, mais il est bien moindre que ce qu'on voit à Hong Kong ou Singapour (plus de 100 chacun) ou en Corée du Sud (+ 7000) ou l'Italie (10000) ou la France (1000).

Bref, ce genre d'institution supranationale ne sert à rien quand on en a vraiment besoin. Les jobs que ce genre d'organisation offre aux bureaucrates sont très bien rémunérés, mais on voit bien que ce n'est du prestige et du blabla. Les vraies responsabilités restent au niveau des Etats, là où les dirigeants sont élus par le peuple souverain.

Du coup, autant il est bon d'avoir des endroits pour échanger des informations et des expériences, autant il n'est pas n'est pas nécessaire de transformer cela en bureaucraties et d'essayer de capter des pouvoirs qui doivent rester au niveau des Etats.

Thursday, February 27, 2020

Le pouvoir de la haute fonction publique en France

Aujourd'hui, chez Bercoff sur Sud Radio, entre 13h et 13h15, le député et ancien maire de Sarcelles, M. François Pupponi donne une réponse extraordinaire. Bercoff l'interroge pourquoi les députés ne changent pas la loi concernant les occupations illégales de propriétés privées et notamment le délai trop court de 48h pour les signaler, car si on le dépasse la procédure pour les déloger est très longue et difficile. Sa réponse: "Tout simplement parce que c'est souvent la haute administration du ministère du logement et de la justice qui disent 'non'."

Ce député admet qu'il ne peut que faire des lois approuvées par la haute administration. Or, il s'agit de faire respecter le principe de propriété privé, l'un des fondements de la constitution et de la déclaration des droits de l'homme! Il ne s'agit pas d'une loi farfelue qui donnerait des droits imaginaires à certains. Il s'agit de permettre aux propriétaires d'un logement ou d'un terrain de pouvoir en rester les maitres.

Que la haute fonction publique donne des avis aux députés sur la faisabilité de tel ou tel texte, je le conçois, vu que c'est elle qui doit le mettre en oeuvre. Mais qu'elle puisse avoir un droit de véto, c'est qu'on a rétabli la monarchie. Finalement, le roi de notre 5ème République, ce n'est pas le président de la République, c'est la haute fonction publique! D'ailleurs, le président vous pouvez en voter pour un autre tous les 5 ans, mais les fonctionnaires, ils ne partent que quand ils le veulent bien!

Saturday, February 8, 2020

Comment revitaliser les campagnes françaises?

Les villes se sont construites sur le principe que les échanges, le commerce font la richesse des hommes. Or, il est facile d'échanger quand on est nombreux à habiter sur un endroit de taille réduite, sûr et avec des hommes bien instruits, aux compétences diverses (médecins, juristes, ingénieurs...). La ville est plus facile à administrer, policer et à aménager que de larges étendues. Or, dans la France d'aujourd'hui, la capitale a des défauts qui font fuir ses habitants: elle est sale, la population dans ses banlieue n'est pas bien intégrée, pas bien instruite, et les prix de l'immobilier au centre-ville sont de plus en plus élevés.
Mais si le libéralisme nous enseigne une chose, c'est que le malheur des uns ne fait pas le bonheur des autres. Par contre, il permet de remarquer que les régions et surtout les campagnes disposent d'atouts pour se développer:
- un prix de l'immobilier attractif,
- plus de sécurité quand il n'y a pas de banlieues et d'islamistes.
- un niveau d'éducation de plus en plus élevé.

La meilleure façon de contrer le coût des distances à la campagne par rapport à la ville est de baisser les taxes sur le prix de l'essence. On le voit aux USA, pays immense. Le prix du gallon d'essence est très bas et permet aux ruraux de se déplacer loin pour chercher les services et produits dont ils ont besoin. Les déserts médicaux sont moins contraignants si le trajet vers la ville n'est pas si onéreux.




Tuesday, February 4, 2020

Zemmour vs. Agnès Verdier-Molinié

Cela s'est passé dans Face à l'Info du 3 février 2020 (à partir de la 31ème minute environ).

Cette confrontation fut l'une de celles où Zemmour s'est montré le plus combattif, allant jusqu'à interrompre AVM de manière répétée, alors qu'il sait souvent bien écouter son adversaire. Cette fois, vers la fin du débat, on le sent à bout d'arguments et obligé de couper AVM pour imposer son point de vue.
Pourtant, tout avait assez mal commencé pour AVM. Son discours libéral joue sur l'opposition entre le privé et le public. Si je comprends ce discours dans sa fondation, l'IFRAP, qui s'adresse au privé, je ne la comprends pas quand on veut s'adresser à tous le Français, dont un bon nombre sont fonctionnaires et qui souffrent aussi d'un Etat qui ne fait pas bien son boulot.

Mais passons au point qui a suscité tant de passion. La question est simple: est-ce que l'Etat français a recruté beaucoup de fonctionnaires parce que, faute de politique industrielle, il y a eu du chômage dans les années 1980 et que c'était une manière de réduire le chômage? (Thèse de Zemmour) Ou bien est-ce à cause du socialisme, de l'embauche de fonctionnaires que l'industrie française a perdu en compétitivité et s'est mise à licencier des travailleurs? (Thèse d'AVM).

Zemmour s'agite, mais c'est AVM qui place deux arguments massus avec lesquels Zemmour est d'accord: le passage de la retraite à 60 ans (au lieu de 65 ans) sous Mitterrand fut une erreur qui coûte de l'argent aux firmes françaises. En effet, pour financer une retraite plus tôt, il a fallu augmenter les cotisations retraites. Et comme ces cotisations font parti des coûts des entreprises, cela augmente les coûts de produire en France et cela baisse donc la compétitivité des firmes qui produisent en France. Le second point qu'elle place est la réforme des 35 heures qui ont créé le bordel et augmenté les coûts pour les entreprises. Là encore, Zemmour est obligé de lui concéder qu'elle a raison.

C'est pourtant simple, une industrie ne peut pas vivre durablement sans être compétitive, sauf à vivre aux dépens de l'Etat. Si le nucléaire français est une réussite industrielle, c'est car il produit une électricité moins onéreuse que par le gaz, le charbon ou l'éolien. Si le Minitel n'existe plus, c'est car les consommateurs préfèrent Internet. Si Airbus tient tête face à Boeing, c'est  parce qu'Airbus est compétitif, pas parce que les gouvernements européens dépensent beaucoup d'argent en contrats de défense.

Or, avec 40% de fonctionnaires en plus que l'Allemagne et un poids record de l'Etat dans le PIB, un SMIC élevé... la France est le pays où les coûts salariaux sont les plus élevés et les moins compétitifs. Heureusement que la productivité des salariés du privé compense tout cela et que la France reste à la pointe dans un certain nombre de secteurs, sinon le pays serait en faillite depuis longtemps.

Tuesday, January 28, 2020

Le faux libéralisme des élites françaises

Je ne suis pas d'accord avec Emmanuel Todd sur beaucoup de choses, mais dans cette intervention, il touche juste quand il dit que les élites françaises ne sont pas libérales, même si elles le croient:
 

La réforme des retraites en est un parfait exemple. La plupart de ses opposants le dénoncent comme libéral et s'insurgent contre la présence de Blackrock dans quelques réunions. La présence de ce géant de l'investissement en bourse est incompréhensible, car cette réforme ne fait aucune transition vers la capitalisation, mais consacre la retraite par répartition.

En fait, le coeur de la réforme est le passage de plus de 40 caisses gérées par chaque profession à une seule caisse gérée par, je vous le donne en mille, l'Etat et sa bureaucratie issue de l'Enarchie! Bref, il n'y a rien de libéral dans cette réforme. Elle se voulait universelle et tentait de mettre fin aux régimes spéciaux (SNCF, RATP...) mais les exceptions sont si nombreuses et l'application de ces réfomes si tardive que les injustices les plus criantes vont encore perdurer pendant longtemps.


Monday, January 13, 2020

Taiwan et la Chine

Mme Tsai Ing-Wen a donc été réélue samedi avec 57% des voix. Le candidat du KMT a fait 38% (et le reste pour un ancien du KMT). Pour la plupart des journaux, c'est la victoire de la démocratie et de l'indépendance face à la Chine. C'est à croire que Taiwan compterait 38% d'électeurs à la solde de la Chine et désirant vivre sous la dictature du parti communiste!!

Comme je l'ai montré dans mon article précédent, c'est totalement faux. L'erreur politique du KMT a été d'avoir la même position, le même discours face aux électeurs que face à la Chine. En gros, il dit que République de Chine (Taiwan) est un territoire chinois et que l'unité du pays est négotiable si la Chine accepte une constitution démocratique sur le modèle de celui de Taiwan. Et tant que ce n'est pas le cas, Taiwan et la Chine doivent vivre en paix côte à côte en faisant des accords commerciaux qui soient mutuellement bénéficiaires.

Bref, le KMT n'est pas prêt à abandonner la souveraineté de l'ile au régime communiste, mais il ne veut pas se priver d'un partenaire commercial qui occupera bientôt la première place mondiale (devant les USA). La réalité est que la Chine est de plus en plus dans une position de force. Taiwan a longtemps fait un blocus de la Chine. De 1948 à 2005, il n'y avait pas de lien direct entre la Chine et Taiwan. Tous les voyageurs et les marchandises devaient transiter par Hong Kong, Macao ou un pays tiers. Ce n'est donc que très récemment que Taiwan a accepté de traiter directement avec la Chine, comme le font tous les autres pays de la planète. Ce rapprochement économique s'est surtout fait durant la présidence de M. Ma du KMT, mais Mme Tsai n'y a pas mis fin. Par contre, elle a mis les freins à une plus grande intégration économique de Taiwan et de la Chine.

Le discours du DPP aux électeurs Taiwan est très critique de la Chine et il insiste surtout sur le projet d'indépendance de l'ile (ce qui est déjà une réalité). Mais dans les faits, aujourd'hui, Mme Tsai a lancé un message de dialogue et de paix à la Chine. Bref, c'est le même message réaliste que le KMT, sauf qu'elle cherchera à réduire (un peu) les liens économiques avec la Chine, ce qui sera surtout au détriment de Taiwan, mais lui permettra de dire qu'elle est intransigeante et que le KMT est pro-Chine. En fait, l'idée libérale du KMT est que plus deux pays commercent librement, plus ils ont besoin l'un de l'autre et moins ils ont intérêt à se faire une guerre militaire.

Friday, January 10, 2020

Tout ce que vous pensez savoir sur les élections présidentielles à Taiwan est faux

En meeting de campagne, Tsai Yingwen a expliqué il y a quelques jours que les électeurs de Taiwan devaient voter pour elle afin de ne pas réjouir le parti communiste à Pékin. Elle reprend donc à son compte l'idée que la Chine craindrait surtout le parti 'indépendantiste', 'progressiste' et 'démocratique' DPP et qu'elle est amie avec le parti nationaliste KMT. Dans ces 2 phrases, tout est faux.

1. Demander aux électeurs de voter pour fâcher un autre pays est un mauvais argument électoral. L'électeur doit d'abord voter pour celui ou celle qui améliorera sa condition et son pays en général. On ne vote pas pour faire plaisir ou fâcher un autre pays. Le fait de vouloir que son vote ne réjouisse pas autrui a un nom: c'est l'envie. C'est l'incapacité d'accepter le bonheur d'autrui.

2. Le DPP n'est pas un parti indépendantiste. Les partis indépendantistes vous les trouvez dans des régions qui subissent l'occupation d'une puissance étrangère (Catalogne, pays Basque, Québec...) Or, Taiwan est complètement indépendant de la Chine. Le parti communiste de Pékin ne dispose d'aucune autorité sur l'ile. Taiwan a sa propre monnaie, son passeport, son drapeau, son hymne... et sa propre armée. La seule chose que Taiwan n'a plus, c'est un siège à l'ONU, mais cela n'est pas forcément une grande perte quand on voit la composition de la commission des droits de l'homme!

3. Le DPP n'est pas un parti indépendantiste (2) et ni Chen ShuiBian (2000-2008) ni Tsai (2016-2020) n'ont déclaré l'indépendance de Taiwan durant leurs présidences.

4. Le DPP n'est pas un parti progressiste. Il se veut écolo et a arrêté la construction de la 4ème centrale nucléaire. A la place, il subventionne le solaire et les turbines à vent tant et si bien qu'en 2018 Taiwan connut sa première panne électrique générale! Le DPP avait la main mise sur les villes du sud de l'ile et ce sont les plus mal gérées, celles qui se développent le moins bien.

5. Le DPP n'est pas un parti démocratique. Arrivée au pouvoir en 2016, Tsai a gelé les avoirs financiers du KMT sous prétexte d'enrichissement illégal durant la période dictatoriale où le KMT et l'Etat ne faisaient qu'un. Or, le problème n'est pas tant que le KMT a pris de l'argent aux Taiwanais (le pays était extrêmement pauvre après la seconde guerre mondiale, quand le Japon l'a rendu à la Chine après 50 ans d'occupation). Le vrai point de contentieux, c'est que le KMT de Chang Kai-Shek est parti de Chine avec beaucoup d'or, de familles fortunées, instruites, et de nombreux trésors de Chine Continentale. (Voir le Musée du Palais National de Taiwan qui contient la collection des empereurs de Chine). Mais il n'est pas question pour le DPP (ni pour le KMT) de rendre quoi que ce soit à la Chine!

Ajout du 11 janvier: le DPP n'a pas respecté le vote des électeurs dans les référendums organisés en 2018 (sur le mariage gay et la reprise de la construction d'une centrale nucléaire).

Voyez vous-même comment Taiwan a prospéré depuis 1950. C'est l'un des 3 rares pays a avoir multiplié son PIB par plus de 30 en 66 ans! Si le KMT est devenu riche, c'est car il l'était déjà en arrivant à Taiwan et il a su en faire profiter toute l'ile:



Le gel des avoirs du KMT n'a toujours pas été résolu après plus de 3 ans. Les nombreux retraités du parti n'ont pas touché leur retraite depuis le début du gel! Dans ces conditions le parti a du mal à faire campagne.

6. La Chine communiste et le KMT ne pas sont amis. Le KMT n'a pas oublié que s'il a du quitter la Chine continentale, c'est car les communistes tuaient ses troupes. Les Chinois qui sont venus à Taiwan avec Chang Kai-Shek ont perdu toutes leurs propriétés en Chine. Ils se sentent certes Chinois, mais ce n'est pas de l'amour qu'ils ont pour les communistes! C'en est presque comique de voir des journalistes de gauche (pléonasme) dire que les nationalistes sont proches des communistes et que le parti 'progressiste' (de gauche) DPP serait son adversaire! Si le KMT n'est pas opposé à une réunification, c'est qu'il espère un changement de régime en Chine et plus de démocratie! Ce n'est pas pour devenir vassal de son pire ennemi, celui contre lequel il a versé un lourd tribut de sang.

7. La Chine ne craint pas le DPP et ses velléités indépendantistes pour la simple raison que Taiwan est déjà indépendant. En plus, si les faucons de Pékin voulaient attaquer l'ile militairement, il leur serait bien plus simple de justifier cela avec le DPP au pouvoir. Et si Pékin sait attendre, alors la politique du DPP d'isolation de l'ile vis-à-vis de la Chine et ses politiques plutôt à gauche conduiront à l'affaiblissement économique et donc militaire de l'ile.
Un Taiwan qui se considère comme une petite ile d'Asie du Sud Est ne pose pas de grand challenge à Pékin.

8. La Chine a tout à craindre du KMT et de la République de Chine (le nom officiel de Taiwan). L'existence même du KMT et la réussite économique et démocratique de l'ile est un miroir qui fait mal à Pékin. Le KMT peut inspirer le pluripartisme en Chine et mettre à mal l'emprise des communistes sur le pays. Les touristes Chinois à Taiwan sont un gain économique et diplomatique pour le KMT et la démocratie. Cela leur montre clairement que le fait d'être chinois ne les condamne pas à la dictature.

Conclusion: Les sondages donnent Tsai vainqueur demain. Dans 24h, nous saurons si les électeurs Taiwanais ont été bernés (ou non) par la propagande des médias. Et puis c'est toujours difficile de battre un président en exercice...