Saturday, February 23, 2019

Rendre le salaire intégral aux Français

Ceci n'est pas vraiment un article, mais plus quelques idées des premières réformes qu'un gouvernement libéral devrait mettre en place.

Actuellement, le salaire médian en France, c'est 1750 Euros net et cela correspond à 3200 Euros toutes charges comprises. Le problème de pouvoir d'achat est avant tout un problème de ces charges sociales qui pèsent sur les salariés du privé. Si elles sont si lourdes, c'est car ces charges sociales du privé financent aussi les prestations maladie et retraite du public! Et car les Français font face au monopole de la Sécu et de Pôle Emploi et de la retraite par répartition.

D'un autre côté, on a le problème qu'on ne peut pas réduire le nombre de fonctionnaires, car ils ont l'emploi à vie. Et comme ils sont nombreux, l'Etat les paie mal, ce qui fait que tout le monde est perdant (sauf les hauts fonctionnaires et politiques qui ont de beaux revenus et divers avantages.)

Les traitements des fonctionnaires ne ressemblent pas du tout aux fiches de paie des salariés privés:

Les déductions sont bien moindres. Sur cet exemple, d'un traitement brut de 3464 Euros, la retenue n'est que de 755 Euros. C'est 21.7% contre 45.3% du brut dans le privé. En effet, la colonne 'pour information' ne correspond pas aux charges patronales que l'Etat paie en plus, mais il s'agit des cotisations et impôts que l'Etat est obligé de prélever sur le privé pour financer toutes les prestations sociales accordées aux fonctionnaires. Je note juste que dans ces rares déductions, on a surtout une retenue de 319 Euros qui est pour les pensions et la CSG et la CRDS. Comme on peut le voir, il n'y a pas de déduction pour l'assurance chômage, et c'est logique car le fonctionnaire ne peut être mis au chômage. Mais il n'y a pas non plus de déduction pour la Sécu, bien que les fonctionnaires tombent malade. Cela confirme et explique bien pourquoi la Sécu coûte si cher pour les gens dans le privé. 

Sinon, il est quand même intéressant de relever que dans ces coût 'pour information', ce sont les pensions qui sont le plus gros morceau: 2390 Euros sur 2939 Euros, soit 81%! C'est là qu'il faut couper les dépenses et c'est pourquoi j'ai proposé de limiter les pensions du public à 2645 Euros.

Mon autre proposition est de rendre le super brut aux Français du privé et de leur laisser le choix de leurs assurances chômage, maladie etc. Ils auraient le choix de continuer de côtiser à la Sécu ou bien de prendre une assurance privé et de faire jouer la concurrence. Il ne s'agit donc pas de mettre un terme aux services publics, mais de laisser le choix aux salariés et de leur permettre de faire des économies en connaissance de cause. 

Un grand nombre de salariés du privé devrait donc voir ses revenus nets augmenter de manière substantielle. Par contre, les traitements du public ne bougeront pas, vu qu'ils ne supportent pas ces charges sociales. 

La politique libérale aura pour but d'augmenter le pouvoir d'achat du privé, quitte à transférer une partie du financement des prestations sociales sur la TVA ou l'IR. Cela permettra de rendre le travail dans le privé plus attractif que dans le public. L'autre but de cette politique est de faciliter la privatisation des secteurs non régaliens, car les agents publics auront envie de gagner mieux leur vie dans le privé qu'en restant dans le public. Et cela incitera aussi certains à quitter volontairement le secteur public pour de meilleurs revenus dans le privé. La limitation des pensions poursuit le même but: inciter les hauts fonctionnaires à passer dans le privé s'ils veulent avoir de belles retraites. C'est dans ces conditions que l'Etat fera des économies pour retrouver des marges de manoeuvres pour mieux payer ses policiers et sa justice. Car c'est en baissant le nombre de fonctionnaires qu'on pourra baisser le poids des prélèvements obligatoires en France.

Sunday, February 17, 2019

Voir au-delà de l'antisémitisme français

Ayant passé 3 mois en Israël et plus d'un an à étudier l'hébreu, je me considère comme particulièrement philosémite et pro Israël. L'antisémitisme me fait horreur et son discours me dégoûte au plus haut point. L'antisémitisme se développe surtout chez les esprits faibles, manipulables ou, pire, chez les manipulateurs. Aussi, un tel discours me permet rapidement de reconnaitre les cons et les méchants. Mais le discours antisémitique sert aussi de canari dans la mine: c'est un signe précurseur d'un problème grave, non dit et non traité dans la société. Le juif catalyse alors en premier le ressentiment d'une partie de la population. A ce titre, l'antisémitisme est le révélateur d'un problème et non le problème lui-même. En effet, aucun problème n'est causé par les juifs en particulier, ou par la judaisme. Il n'y a pas cabale ou de complot de domination du monde par les juifs...

Pour combattre l'antisémitisme, il ne suffit pas de ressasser ces évidences et de se lamenter de la bêtise et de la méchanceté des hommes. Il faut remonter à l'origine et diagnostiquer la maladie dont l'antisémitisme est le symptôme.

Dans les banlieues, par exemple, l'antisémitisme prend sa forme la plus extrême, puisqu'on a depuis bien longtemps passé le stade du discours, et qu'on est passé aux actes et à la violence. Ilan Halimi, Jonathan Sandler et ses fils Aryeh et Gabriel, Philippe Braham, Yohan Cohen, Yoav Hattab, François-Michel Saada, Sarah Halimi, Mireille Knoll, paix à leurs âmes, ont payé de leur vie la haine du juif. Mais derrière cet antisémitisme meurtrier on trouve un autre problème, longtemps ignoré ou minimisé: la montée du commutarisme islamique. En effet, dans tout le Magreb, les juifs et Israël sont les ennemis officiels depuis plus de 70 ans. Il n'est donc pas étonnant que les 'jeunes de banlieue' (traduisez les jeunes musulmans) soient foncièrement antisémites. Leur antisémitisme permet de soulever un problème plus général: l'islamisme radical et militant est en opposition avec nos valeurs républicaines. 

Venons-en au mouvement des gilets jaunes et aux paroles antisémites qui fleurissent de plus en plus dans ce mouvement. Cherchons de quoi cet antisémisme est le symptôme chez certains de ces manifestants. Au départ, c'était un mouvement de colère contre une hausse de plus de l'essence. C'était une jacquerie, une révolte contre les impôts qui étouffent les citoyens. A ce titre, l'opinion publique a très largement soutenu les gilets jaunes, car la France est effectivement le pays où la pression fiscale est la plus forte dans l'OCDE. Or, si la France a la fiscalité la plus punitive, c'est parce qu'elle pousse sur un terreau très fertile: le socialisme. 

Depuis 40 ans, les impôts et taxes augmentent sans relâche. Les hommes politiques socialistes de gauche qui les mettent en place sont succédés par des hommes politiques socialistes de droite qui n'osent pas y toucher. A chaque impôt, il s'agit de punir les riches et de redistribuer de l'argent aux pauvres. Le candidat Hollande a même déclarer qu'il n'aime pas les riches. Toute la classe politique française est devenue socialiste quand il s'agit des impôts. Personne ne remet en cause la progressivité de l'impôt sur le revenu. Tous les politiques trouvent normal que l'Etat prenne bien plus que la moitié de ce que les riches produisent. Et il atteint ce seuil de prélèvements dès 1850 Euros de salaire net pas mois! (L'Etat vous considère vite riche!)

Mais le problème, c'est que cette politique taxatoire et redistributive ne fonctionne pas. Le chômâge reste parmi les plus élevés, le nombre de pauvres et de SDF augmente, la croissance stagne, la dette publique explose... Au lieu de remettre le socialisme en cause, ses plus âpres défenseurs cherchent des bouc-émissaires. On voit donc fleurir le discours selon lequel les riches ne paient pas assez d'impôts, qu'on leur a fait un 'cadeau' en transformant l'ISF en ISI (impôt sur l'immobilier), qu'ils pratiquent l'évasion fiscale... Cela leur est d'autant plus facile qu'ils appartiennent à une élite mondialisée qui va facilement investir son argent là où cela rapporte le plus et là où les taxes sont les plus réduites. En échappant au fisc, ces riches montreraient qu'ils ne sont pas patriotes, mais des individus apatrides et assoifés de profits. 

Derrière ce discours socialiste, si on 'libère la parole', on trouve vite un discours qui colle bien à l'antisémitisme. Le juif n'est-il pas le symbole du riche apatride dans la rhétorique antisémite? De même que les Français comprennent que 'jeune de banlieue' veut dire 'musulman', un grand nombre entend 'juif' au lieu d'entendre 'riche'. Le discours haineux des socialistes qui trouvent qu'on n'est pas allé assez loin dans la taxation des riches est facilement récupéré par tous les antisémites. 

Mais la meilleure façon de le combattre n'est pas par des paroles ou par la compréhension de comment le discours socialiste forme un terreau au discours anti juif. De ce point de vue, Macron, son gouvernement et un grand nombre de commentateurs ont tort de ne pas voir la cause profonde derrière ces paroles antisémites. La seule solution est de s'attaquer au coeur du problème de la société française: sa fiscalité redistributive excessive et inefficace. Il faut sortir du socialisme punitif contre les riches par une politique plus libérale.