Wednesday, January 9, 2019

C'est la faute au libéralisme

La situation semble paradoxale. Jamais depuis la seconde guerre mondiale la France n'a été aussi socialiste/étatiste avec des dépenses publiques à 57% du PIB, un nombre record de personnes travaille pour l'Etat (5,45 millions de personnes en 2015) et une intervention de l'Etat dans la plupart des secteurs économiques du pays (santé, banques, infrastructures, électricité, audiovisuel, enseignement...) La moindre activité est régulée par un code du travail de 3500 pages chez Dalloz et une taxe sur la valeur ajoutée de 20%. Et pourtant, à en croire les commentateurs des grands médias et les politiques à commencer par le premier d'entre eux, le président Macron, "le capitalisme ultralibéral et financier va vers sa fin."

La raison de ce paradoxe est la raison pour laquelle le socialisme ne peut réussir. L'Etat a beau taxer et réguler, il n'arrive pas à suspendre les lois de l'économie de marché. Les entraves à la liberté finissent toujours par causer des bugs.

Prenons le chômage, la cause principale de la pauvreté en France. Selon les lois du marché, il n'y a qu'un chômage frictionnel faible si on laisse les salaires libres de manière à ce que l'offre et la demande de travail s'équilibrent. C'est ce que l'on observe dans tous les pays libéraux dont Taiwan (4% environ). En France, avec son salaire minimum fixé à un niveau supérieur au point d'équilibre, les jeunes et les moins qualifiés ont les plus grandes difficultés du monde à intégrer le monde du travail. Au lieu d'acquérir de l'expérience en entreprise et de faire progressivement leurs preuves, de devenir de plus en plus productifs, ils prennent l'habitude de toucher des aides financières de l'Etat sans travailler. Cela fait 40 ans que les gouvernements successifs ont tout essayé (les 35 heures, les emplois aidés, le doublement de l'emploi public, les subventions comme le CICE, les primes de retour à l'emploi...) et ils ont lamentablement échoué dans leur entêtement à se croire plus malin et plus fort que le marché.

Mais pour la classe politique et médiatique, le chômage reste la faute au libéralisme, au méchant marché. Ils continuent de nier la réalité économique. C'est comme s'ils critiquaient la gravité parce qu'un gros livre leur tombe sur les pieds!

Toutes les interventions de l'Etat se retournent contre ceux qu'on veut protéger:
- les locataires sont tellement favorisés par la loi, notamment les séniors, qu'aucun propriétaire ne veut leur louer un appartement, surtout si leurs revenus sont faibles.
- les taux d'intérêt bas ont tellement aidé l'accession à la prix de l'immobilier s'est envolé. D'ailleurs, les banques ne prêtent toujours qu'aux riches, à ceux qui offrent des garanties.
- en rendant les visites médicales gratuites, le coût de la Sécu s'est envolé car on gaspille toujours ce qui est gratuit.
...

La liste des ratages publics est infinie. La lecture de ContrepointsContribuables Associés, Institut des Libertés... nous en fournit tant d'exemples. Toutes ces politiques sont des échecs car même l'Etat français n'arrive pas à suspendre les lois naturelles du marché. Si tant de choses vont mal en France, ce n'est pas à cause du libéralisme -il y en a si peu-, mais c'est la faute à un Etat qui ne connait plus ses limites.

2 comments:

diaagi said...

oui on se demande pourquoi les hommes s'organisent en societe. il faut dereguler et laisser faire le sacrosaint marche. vive la loi de la jungle. que les fauves se regalent. les appetits de la haute finance vont s'autoreguler tout seul. mais oui mais oui. que les vieux et les orphelins se fassent croquer. c'est moins cher pour la collectivite. tant qu'il y a du pib et de la croissance c'est preuve de civilisation.

TeaMasters said...

Je sens une pointe de sarcasme dans ce commentaire! Mais la réalité c'est que dans un pays libéral comme Taiwan la société est bien plus harmonieuse et que ses travailleurs pauvres s'en sortent mieux et par eux-mêmes qu'en France.